Pascal Dupuis a disputé 15 saisons dans la LNH, au cours desquelles il a pris part à 871 matchs, récoltant au passage 190 buts et 409 points. L'attaquant natif de Laval a notamment connu trois saisons de 20 buts et plus, et il a mis la main sur la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en 2009 et 2016. Jamais repêché dans la LNH, il est embauché par le Wild du Minnesota à titre de joueur autonome après avoir évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda et les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). En plus du Wild, Pascal a porté les couleurs des Rangers de New York, des Thrashers d'Atlanta et des Penguins. Pascal a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com afin de traiter de divers sujets de l'actualité du hockey.
Les attentes étaient grandes envers la bataille de l'Alberta au deuxième tour entre les Oilers d'Edmonton et les Flames de Calgary, et on peut affirmer sans se tromper que ces attentes ont été largement dépassées au cours du match no 1, remporté 9-6 par les Flames mercredi.
Dupuis: La bataille de l'Alberta s'amorce sur les chapeaux de roues
Notre chroniqueur revient sur le match no 1 entre les Flames et les Oilers, et discute des congédiements de Trotz et DeBoer
C'est incroyable à quel point le momentum a changé de côté souvent dans cette rencontre. Tout un contraste avec la série des Flames au premier tour contre les Stars de Dallas. Darryl Sutter a d'ailleurs lancé à la blague qu'il avait demandé à ses joueurs de marquer de sept à dix buts par match contre les Oilers parce qu'on lui avait trop souvent dit que la série contre les Stars avait été ennuyeuse. Je peux toutefois vous assurer que si les partisans ont adoré ce festival offensif, ce ne fut pas le cas des entraîneurs.
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Dans des matchs comme ceux-là, il faut que les joueurs demeurent dans le moment présent, qu'ils fassent abstraction de tous ces revirements de situation qui se produisent toutes les deux minutes.
Ce sont des montagnes russes d'émotions, mais il faut être conscient que chaque petit jeu devient important, car on dirait que chaque petite erreur fait en sorte que la rondelle se retrouve au fond du filet. D'un autre côté, on sent qu'on a toujours une chance de revenir dans le match, peu importe l'écart, puisque les gardiens semblent avoir oublié comment arrêter les rondelles.
Je me suis déjà trouvé dans une situation très semblable au cours des séries éliminatoires de 2012 avec les Penguins, alors que nous affrontions les Flyers de Philadelphie en première ronde. Après avoir perdu le premier match 4-3 en prolongation, nous avions encaissé des revers de 8-5 et 8-4 dans les deux matchs suivants, avant d'exploser pour 10 buts dans un gain de 10-3 dans le match no 4.
La rivalité entre Pittsburgh et Philadelphie était au moins aussi intense que celle entre Edmonton et Calgary, surtout parce que nous nous croisions souvent en séries, et que c'est vraiment là que les rivalités se développent. Il aura fallu attendre plus de 30 ans entre les deux derniers chapitres de la bataille de l'Alberta.
Quand une telle rivalité existe, ça se sent autour de l'aréna. On voit les couleurs des deux équipes, les partisans sont clairement identifiés. On en arrive au point où deux villes se détestent vraiment par le biais de leurs équipes sportives. Ceux qui ont vécu le plus fort de la rivalité Canadiens-Nordiques peuvent en témoigner. C'est quelque chose de très ancré au sein des villes elles-mêmes et de leurs habitants, plus qu'avec les joueurs eux-mêmes. C'est quelque chose d'arriver en autobus à l'aréna sur la route, et de voir autant de gens nous accueillir avec des doigts d'honneur, de l'adulte dans le début trentaine à la grand-maman accompagnée de son petit-fils de huit ans.
Le fait d'affronter aussi souvent la même équipe, ça crée des histoires, qui peuvent être amplifiées par les médias, et ce sont ces intrigues secondaires qui attisent l'intérêt des partisans.
Pour revenir à la série entre les Flames et les Oilers, j'ai bien hâte de voir comment Edmonton va rebondir dans le match no 2. On sait déjà que les Flames vont encore une fois compter sur le soutien d'une foule électrique… notamment celui de Brady Tkachuk et du reste de sa famille. Je trouve ça super de voir ça. N'allez pas croire que Brady est devenu un partisan des Flames, il est surtout un 'fan' de son frère Matthew. J'ai joué avec le père, Keith, et je sais qu'ils forment une famille tissée serrée. J'ai bien ri quand j'ai vu que Keith a refusé de lancer sa casquette sur la glace pour célébrer le tour du chapeau de Matthew. Je me suis dit qu'il devait y avoir une superstition liée à cette casquette, et on en a eu la confirmation au lendemain du match, quand il a expliqué que les Flames montraient une fiche de 3-0 lorsqu'il la portait, alors hors de question pour lui de s'en débarrasser!
La partie d'échecs va se poursuivre vendredi. C'est ça une série au hockey, une véritable partie d'échecs. Les équipes cherchent à s'imposer dès le départ, et ce sera celle qui va le mieux s'adapter et s'ajuster à ce que lui montre l'autre formation qui va finir par l'emporter.
La saison se termine, les têtes roulent derrière le banc
La fin de la saison régulière est souvent synonyme de congédiements d'entraîneurs, et deux décisions qui ont été un peu surprenantes sont tombées cette semaine.
Les Islanders de New York ont notamment remercié Barry Trotz, qui est pourtant considéré comme l'un des meilleurs de sa profession. Le directeur général Lou Lamoriello a plaidé que l'équipe avait besoin d'une nouvelle voix… mais a confié les rênes de l'équipe à l'adjoint de Trotz des 10 dernières années, Lane Lambert. Il est donc permis de se demander à quel point le message sera différent.
Les Islanders sont une équipe qui a beaucoup mieux joué après Noël, mais qui n'a jamais pu se remettre de son début de saison éreintant sur la route. Je suis persuadé que les choses se seraient replacées d'elles-mêmes la saison prochaine avec Trotz à la barre de l'équipe.
Du côté de Vegas, on a montré la porte à Peter DeBoer à la suite de la première exclusion des séries des Golden Knights au cours de leur courte histoire. C'est la preuve que le hockey est un domaine où il faut trouver des façons de gagner, peu importe qui est dans la formation. Les blessures ont joué un rôle important dans les déboires des Golden Knights cette saison, et si tout le monde revient en santé l'an prochain, ils ont tout ce qu'il faut pour être de sérieux aspirants à la Coupe Stanley.
Quand une saison morte s'amorce et que l'équipe congédie son entraîneur, c'est certain que les joueurs se sentent responsables. En même temps, il y a toujours un peu d'incertitude, surtout du côté des joueurs de soutien. Les vétérans qui évoluent sur les trois premiers trios et les deux premières paires de défenseurs le ressentent peut-être moins, c'est plus pour eux une question de bien cadrer avec le style du nouvel entraîneur. On risque dans le pire des scénarios de perdre une minute ou deux sur les unités spéciales, mais rien de majeur.
Pour les joueurs de soutien cependant, c'est souvent plus inquiétant. La place de ces joueurs n'est pas assurée dans la LNH, et ils sont parfois là parce qu'ils avaient gagné la confiance de l'entraîneur précédent et qu'ils cadraient bien dans son style de jeu. Ce sont eux qui vont un peu angoisser en se demandant si le nouveau pilote va aimer ce qu'ils apportent à l'équipe.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*