OTTAWA – Il y avait assurément plus de sourires et un peu de soulagement sur le visage des joueurs de la formation canadienne après la victoire de 3-0 face à l’Allemagne au Championnat mondial junior, dimanche.
Mais la façade n’est peut-être pas représentative de ce qui se passe en arrière-scène.
Même s’ils aimeraient probablement l’effacer de leur mémoire, la gênante défaite de 3-2 en tirs de barrage contre la Lettonie semble avoir laissé des traces dans l’esprit des ouailles de Dave Cameron. Et ce n’est pas ce très court gain contre l’Allemagne qui a dissipé les doutes. Au contraire.
Le Canada n’avait encore qu’un but d’avance jusqu’à la marque des 15 minutes de la troisième période.
« Souvent, les gens vont regarder ça et se dire que nous aurions dû gagner ces matchs par de gros scores, a amorcé Mathieu Cataford, qui a marqué dans un but désert, dimanche. Mais pour être bien honnête, ce sont de très bonnes équipes. Est-ce qu’on en a fait assez pour enlever les doutes?
« Nous, on se concentre juste sur notre jeu. On oublie tout le bruit extérieur et on se concentre vraiment juste sur notre groupe. On a confiance, avec le talent qu’on a, qu’on est capables de battre n’importe qui. On a juste hâte au prochain match contre les États-Unis. »
Parce que, voilà, la phase de peaufinage est terminée pour le Canada. Le gros défi de cette ronde préliminaire les attend, le 31 décembre, après des victoires par jeu blanc contre la Finlande et l’Allemagne, et cette fameuse défaite qui retient l’attention – avec raison.
« C’est sûr qu’elle est encore un peu dans notre tête, veut, veut pas », a avoué Cataford.
Il faudra l’oublier une bonne fois pour toutes parce que la première place du groupe A sera à l’enjeu contre les États-Unis, alors que les deux équipes ont la même fiche (2-0-1-0).
S’il n’y a presque aucun point d’interrogation au chapitre défensif, et encore moins devant le filet avec la présence d’un Carter George au sommet de son art, il n’y a à peu près que ça à l’attaque.
Depuis les buts de Gavin McKenna, Easton Cowan et Luca Pinelli contre la Finlande en ouverture de tournoi, aucun attaquant n’a touché la cible à forces égales. Contre la Lettonie, Jett Luchanko l’a fait en infériorité et Calum Ritchie a trouvé le fond du filet sur le jeu de puissance.
Face à l’Allemagne, Cataford a sauvé l’honneur des attaquants avec 2,8 secondes à écouler, alors qu’ils auraient pu en profiter pour rebâtir leur confiance, complètement à plat. Les Américains, eux, avaient marqué 10 buts contre les Allemands pour amorcer le tournoi avec une démonstration de force.
« Ce n’était pas un match parfait, a souligné Ethan Gauthier. On a encore des choses à travailler, mais je pense qu’on est dans la bonne direction, et que cette victoire va nous faire du bien au moral. »