Rasmus Bergqvist badge Lepage

OTTAWA – Il y a quelques mois à peine, le nom de Rasmus Bergqvist n’apparaissait même pas sur le radar de l’équipe nationale suédoise en vue du Mondial junior.

Le défenseur de 19 ans n’avait jamais endossé le superbe uniforme jaune et bleu pour des compétitions internationales d’envergure. L’espoir des Canadiens de Montréal, un choix de septième tour au dernier encan, n’était pas non plus considéré comme une étoile montante au sein du programme.

À LIRE AUSSI : CMJ: Sandin-Pellikka, prêt à tout casser | ÉCJ : Les doutes? Quels doutes?

Son début de saison avec Skelleftea, dans la Ligue élite de la Suède (SHL), a tout changé.

« La porte s’est ouverte avec le grand club, et il en a profité », a expliqué l’entraîneur suédois Magnus Hävelid. « J’ai parlé avec ses entraîneurs là-bas, et il s’est amélioré de semaine en semaine. Tout est une question de confiance dans son cas. Vers le début du mois de septembre, on a commencé à parler de lui.

« Comme nation, on a besoin de joueurs comme lui qui arrivent par la porte d’en arrière. Il évolue dans un bon club avec une bonne culture, et il a été très bon. »

Le plus étonnant dans tout ça, c’est que le timide jeune homme ne s’attendait même pas à faire le saut chez les professionnels cette saison. Il l’espérait, mais de façon plus réaliste, il se voyait poursuivre son cheminement avec le club junior de sa ville natale.

« Avant le début de la saison, j’espérais pouvoir m’entraîner avec eux quelques fois et peut-être même jouer un match », a-t-il raconté dans un anglais encore embryonnaire. « Il y a eu plusieurs blessés avec le grand club et j’ai eu la chance d’y jouer. Ç’a été bon pour moi. »

Le mot est probablement un peu faible pour les bénéfices qu’il a soutirés de ce rappel. En 21 matchs, le patineur de 6 pieds 2 pouces et 181 livres a amassé une aide et maintenu un différentiel de -4. Il est surtout reconnu, vous l’aurez deviné, pour ses qualités défensives.

Reste que la transition au niveau supérieur semble s’être faite en douceur.

« C’est toujours facile pour les joueurs d’âge junior de faire le saut dans la SHL », a souligné Axel Sandin-Pellikka, son coéquipier à Skelleftea. « Ç’a été la même chose pour moi quand j’ai été appelé la première fois. Les entraîneurs veulent que tu joues à ta manière et que tu ne craignes pas de commettre des erreurs.

« On nous dit de sauter sur la glace et de jouer. Si tu commets une erreur, tous les gars sont derrière toi pour te soutenir. Ça rend la chose plutôt rassurante. »

Bergqvist en a visiblement profité. Avec la confiance acquise, il s’est présenté au tournoi des cinq nations en novembre et il a convaincu l’état-major de lui faire une place au sein de la formation pour le Mondial. Et pas n’importe laquelle : il évolue sur la première paire avec Sandin-Pellikka depuis le début du tournoi.

Les deux se connaissent depuis leur tendre enfance et se retrouvent parfois sur la même paire avec leur club. Ils passent du temps ensemble « tous les jours » à l’extérieur de la patinoire, à Skelleftea.

« Pellikka est l’un des joueurs qui peuvent l’aider, et c’est certain qu’il apporte un élément de familiarité, a dit Hävelid. Ils peuvent grandir ensemble. […] Il peut y avoir de la rotation, comme à Skelleftea. Ils sont prêts à accepter n’importe quelles responsabilités. C’est le genre de joueurs que tu veux dans une équipe. »

Des qualités insoupçonnées

Au sein de ce duo, c’est Sandin-Pellikka, un choix de premier tour des Red Wings de Detroit, qui se charge de l’aspect offensif du jeu – en théorie. Or, depuis le début du calendrier préparatoire du tournoi, Bergqvist a trouvé le fond du filet à trois reprises, une fois en ronde préliminaire.

« Je ne m’attendais peut-être pas à ça », a dit le principal intéressé avec un sourire en coin. « Je veux produire un peu plus que je le fais habituellement, donc c’est bien. »

Pour un joueur qui n’a jamais inscrit plus de six buts en une saison depuis son passage chez les moins de 16 ans, c’est quand même un exploit digne de mention. On attendra tout de même un peu avant de le comparer à Nicklas Lidstrom ou à Victor Hedman.

« Il marque des buts pour nous désormais, a rigolé son entraîneur. Je pense qu’il se surprend lui-même! »