PAS DE PANIQUE WJC BADGE LEPAGE

OTTAWA – Ce n’est jamais bon signe quand le directeur général de la formation canadienne doit se présenter devant les médias après deux jours d’activités au Championnat mondial junior.

Surtout pas quand cela survient après un match contre la Lettonie. Mais au lendemain de la gênante défaite de 3-2 des siens en tirs de barrage contre la petite nation, le directeur général de l’équipe, Peter Anholt, a dû braver la tempête à l’hôtel de l’équipe, en banlieue d’Ottawa.

« Ne paniquons pas ici », a-t-il lancé, samedi. « Le monde ne s’est pas écroulé. C’est difficile, oui, mais nous allons apprendre de ça et être meilleurs lors du prochain match (contre l’Allemagne). Nos entraîneurs procéderont à quelques changements. Nous avons des joueurs qui pourront être insérés dans la formation.

« Nous devons rester concentrés sur les quarts, la demi-finale et la finale. C’est là-dessus qu’on se concentre et on se prépare en vue de ces étapes. »

L’un de ces changements sera l’arrivée de Sawyer Mynio à la ligne bleue en remplacement de Matthew Schaefer. Le tournoi de la jeune sensation est terminé en raison d’une blessure à l’épaule gauche subie au cours de cette soirée catastrophique de vendredi.

Celui qui pourrait être le premier choix au total du prochain repêchage a d’ailleurs été aperçu à l’hôtel avec le bras gauche dans une attelle. On ignore pour le moment la durée de son absence.

« C’est un dur coup pour l’équipe, a souligné Anholt. Mais c’est la beauté d’avoir de la profondeur. On devra en obtenir plus de certains gars à la ligne bleue et je suis convaincu que nous avons l’effectif pour y arriver. »

Pour le reste, on devrait voir Carson Rehkopf faire son entrée en scène, et il y aura potentiellement quelques remaniements de trios pour tenter de générer l’étincelle offensive. En deux matchs, contre la Finlande et la Lettonie, et malgré tout le talent sur lequel il compte, le Canada n’a inscrit que six buts.

Aucun joueur n’a plus de deux points. Des attaquants faisant partie du noyau dur, comme Brayden Yager, Berkly Catton et Bradly Nadeau, n’ont pas encore noirci la feuille de match. Et la majorité du groupe d’attaquants refuse de se salir le nez dans les endroits payants.

« On aurait dit que c’était l’un de ces matchs au cours desquels nous avons travaillé fort, nous avons généré des chances, mais nous n’avons pas pu en profiter, a résumé Anholt en soulignant les 55 arrêts du Letton Linards Feldbergs. Peut-être qu’on aurait pu attaquer à l’intérieur de l’enclave un peu plus. »

S’ils l’avaient fait, les Canadiens auraient sans doute vite résolu le mystère Feldbergs. Il y a eu du volume, certes, mais beaucoup moins de qualité. En ce sens, l’insertion de Rehkopf dans la formation – un marqueur de 52 buts l’an dernier – devrait donner un coup de main bien nécessaire.

On peut aussi se demander pourquoi il a été laissé de côté pour les deux premiers matchs, mais il s’agit d’un dossier plus épineux pour un autre jour.

« Il pourra en apporter beaucoup », a souligné Easton Cowan, le meilleur pointeur de l’équipe avec un but et une aide. « Il marque des buts, il trouve des façons. Il joue dur aussi. Il mérite de jouer. Il va nous beaucoup nous aider. Il trouve un moyen de marquer à tous les matchs. »

Mais la solution ne peut pas reposer que sur ses épaules. Les gros canons de l’équipe, qui ont la confiance de l’état-major depuis le début du tournoi, devront se mettre en marche. Ce sera à l’entraîneur Dave Cameron de résoudre le casse-tête en trouvant, peut-être, de nouvelles combinaisons.

« Les entraîneurs pensent à de possibles changements en tout temps, a fait valoir Anholt. Nous devons nous rendre au filet et rôder autour du demi-cercle un peu plus. Peut-être que nous devrions nous concentrer là-dessus, et peut-être que ça viendra avec des changements de trios.

« On tente de résoudre les problèmes, mais on ne jettera pas le bébé avec l’eau du bain. On doit être très prudents. Nous sommes en bonne posture. On doit simplement faire le travail à l’avenir. »

La relève de Schaefer

Il faudra que les expériences imminentes soient concluantes, et vite, lors du match contre l’Allemagne. La formation unifoliée ne pourra se permettre d’échapper le dernier affrontement de la ronde préliminaire face aux États-Unis si elle veut terminer au premier rang du groupe A.

« Nous ne sommes pas inquiets, a évoqué le défenseur Oliver Bonk. Nous savons que nous aurions dû gagner ce match contre la Lettonie et que nous n’avons pas bien joué. Nous avons perdu, mais c’est un match. Nous ne sommes pas éliminés du tournoi et nous pouvons rebondir. »

Il sera intéressant de voir l’impact de la perte de Schaefer, un défenseur très offensif, à un moment où l’équipe se cherche à ce chapitre. Mynio a assurément de belles qualités défensives, mais il n’est pas celui qui grimpera la rondelle d’un bout à l’autre, et il n’est pas un quart-arrière sur l’avantage numérique.

Sam Dickinson, qui mène la Ligue de l’Ontario pour les buts en avantage numérique (9), pourrait être une belle option de rechange à Schaefer. Il serait surprenant, en tout cas, qu’il nuise à un jeu de puissance anémique qui n’a fait mouche qu’une fois en sept déploiements.

Et dire que les défenseurs Zayne Parekh et Carter Yakemchuk, dont le pain et le beurre est l’avantage numérique, regardent tout ça sur leur canapé. Un sujet pour la liste des dossiers épineux.

« Nous avons plusieurs joueurs qui jouent de différentes façons sur l’avantage numérique (avec leur équipe), a argué Cowan. Je crois que ça s’en vient. Nous avons marqué sur notre dernière chance. Je pense que les valves vont s’ouvrir maintenant. Nous devons être meilleurs, et ça commence par moi. »