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Frédérick Gaudreau a dû retrousser ses manches à plusieurs reprises, mais enfin, il a gagné ses épaulettes dans la LNH, cette saison avec le Wild du Minnesota.

Gaudreau connaît une excellente année. Au centre d'un trio formé de Kevin Fiala et de la recrue Matt Boldy, il a amassé 40 points, dont 13 buts, en 70 parties. Une récolte fort impressionnante pour un joueur qui n'avait jamais passé le cap des 55 matchs en une saison, mais qui avait quand même obtenu 10 points en 19 parties l'an dernier avec les Penguins de Pittsburgh.
La route a été longue pour Gaudreau, qui a été un habitué à faire la navette entre la Ligue nationale de hockey et la Ligue américaine - et même l'ECHL - depuis qu'il a fait le saut chez les pros en 2014-15 avec l'organisation des Predators de Nashville après avoir été ignoré au repêchage de la LNH. Un refrain que connaît bien l'attaquant qui aura 29 ans le 1er mai, puisqu'il n'avait pas été repêché dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec non plus, ce qui ne l'a pas empêché de remporter la Coupe Memorial avec les Cataractes de Shawinigan en 2012.

MIN@DAL: Gaudreau confirme la victoire du Wild

« Tout s'est bien aligné pour moi cette année, a souligné Gaudreau lors de son passage sur le balado La tasse de café LNH, mercredi. J'ai toujours été conscient que j'avais les habiletés et que je pouvais être un joueur d'impact dans la LNH. C'était juste une question de timing et d'opportunité. Cette année, c'est clair que j'avais la confiance de l'organisation et l'opportunité de faire quelque chose de bien. Arriver dans une organisation qui te fait sentir que tu es à la maison dès le départ, ça facilite les choses. »
Joueur autonome sans compensation au terme de la dernière saison, Gaudreau a décidé de parapher un contrat de deux années d'une valeur de 1,2 million $ par an avec le Wild. Il savait qu'il avait un as dans sa manche en Dean Evason, l'entraîneur-chef au Minnesota. Evason a dirigé Gaudreau pendant quatre ans avec les Admirals de Milwaukee, le club-école des Predators dans la LAH, avant de faire le saut dans la LNH.
« Je sais que Dean aime beaucoup comment je travaille, et c'est la même chose de mon côté, a souligné Gaudreau. L'identité que je vois en moi-même comme joueur, je pense qu'il la voit clairement de la même façon. C'est important pour moi. Il se fie à moi comme joueur fiable, mais il sait aussi que ce n'est pas que ça mon identité, et il me donne des opportunités de le prouver. »
Le trio que complète Gaudreau avec Fiala et Boldy fonctionne à merveille. Fiala connaît une année spectaculaire avec une récolte de 75 points en 76 matchs, dont 57 points en 47 parties depuis le 20 décembre. Boldy, le choix de première ronde (12e au total) du Wild lors du repêchage de 2019, a récolté 11 points à ses huit dernières rencontres, et il en compte 35 en 41 parties depuis qu'il a été rappelé de la LAH le 6 janvier.
« On anticipe bien ce que les gars vont faire, a expliqué le natif de Bromont. Ces gars-là sont faits pour être des joueurs offensifs; ils ont ça dans le sang. Moi, ce que j'apporte à cette ligne, c'est de leur dire : ''laissez-vous aller les gars, moi je vais vous protéger derrière un peu plus''.
« Ça fait du bien de faire partie d'une équipe comme ça et d'avoir ce rôle, mais est-ce que je suis confortable parce que j'ai enfin réussi? Non, parce que dans la LNH, tu n'as jamais réussi. Il y a toujours du monde, et ce sont les meilleurs vont jouer. Ce n'est pas le temps de m'asseoir sur mes fesses, au contraire. »
L'émergence de ce trio permet au Wild de compter sur une profondeur intéressante derrière la première ligne de Kirill Kaprizov, Ryan Hartman et Mats Zuccarello. Fiala a amassé un but et une passe lundi dans la victoire de 2-0 contre les Canadiens de Montréal, alors que Boldy a marqué le deuxième filet des siens. Gaudreau, même s'il a été blanchi, a obtenu sa part de chances, si bien qu'il a été nommé la troisième étoile du match.
Cette profondeur sera utile en séries éliminatoires alors que se profile un duel face aux Blues de St. Louis en première ronde. Les deux équipes ont croisé le fer à deux reprises dans les derniers jours, et les Blues l'ont emporté en prolongation les deux fois, 4-3 le 8 avril et 6-5 le 16 avril.
« Qu'ils nous aient battus ou que nous ayons gagné, ça ne change rien. Le match no 1, ça va être un gros match et il faudra avoir en tête que le passé, c'est le passé. Ça risque d'être une belle grosse série. »