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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

Laurent Dauphin savait exactement dans quoi il s’embarquait le 1er juillet lorsqu’il a accepté un contrat à un volet de la Ligue américaine afin de revenir avec le Rocket de Laval.

À 29 ans, le Repentignois reconnaît que le rêve de la LNH est maintenant derrière lui, mais qu’il peut encore rendre de précieux services comme mentor des plus jeunes dans un environnement des plus familiers pour lui.

Ce rôle, Dauphin entend le prendre avec beaucoup de sérieux au cœur d’une formation talentueuse, mais clairement inexpérimentée. Uniquement à l’attaque, si nous enlevons les trois joueurs les plus âgés de l’équipe (Vincent Arseneau, Dauphin, et Alex Barré-Boulet), l’entraîneur Pascal Vincent composera avec une moyenne d’âge de tout juste 22 ans. Point de vue talent, il ne devrait pas y avoir de problème à Laval cette année, mais ne négligeons pas l’importance des vétérans pour soutenir une bande de jeunes remplis d’espoir, au sens propre comme au sens figuré.

« Je suis extrêmement à l’aise avec le rôle qu’on me confie cette année », a soulevé Dauphin lorsque rencontré en début de semaine dans un vestiaire qu’il connaît par cœur. « Je demeure aussi affamé que je l’étais à mon premier passage ici (de 2019 à 2022). J’approche les matchs de la même façon. Une carrière, ça avance très rapidement et le but est de te trouver une chaise et rouler ta bosse. »

Lorsqu’on passe au peigne fin la carrière de Dauphin, on remarque qu’il a choisi de revenir à deux reprises avec des organisations pour qui il avait déjà porté l’uniforme auparavant. Ce fut le cas avec les Coyotes de l’Arizona, qui l'avaient sélectionné au deuxième tour du repêchage 2013, avant qu'il ne s'entende avec eux en 2022 à titre de joueur autonome pour obtenir une meilleure opportunité de rester dans la LNH. Cette fois, il accepte de revenir avec le Rocket à une autre étape de sa carrière et de sa vie personnelle.

« La situation n’est pas la même cette fois-ci, dit-il. Quand je suis parti d’ici la dernière fois, c’est que je voyais une meilleure chance de rester en haut que ce que je voyais se dessiner à Laval. Finalement, ce n’est pas tout à fait ce qui s’est passé, mais il ne faut pas avoir de regrets dans la vie. »

C’est en riant qu’il se souvient à quel point la saison 2022-23 des Canadiens de Montréal avait été marquée par un nombre effarant de blessures à des joueurs importants. Alors qu’il évoluait la plupart du temps avec les Roadrunners de Tucson dans la Ligue américaine, il voyait Montréal battre le record de la LNH pour le nombre de parties manquées dans la formation avec 751. Finalement, l’opportunité qu’il cherchait ailleurs se serait assurément présentée pour lui à la maison.

« Les Canadiens souhaitaient me ramener et m’avaient offert quelque chose de similaire, révèle-t-il aujourd’hui, plus de deux ans plus tard. Quand j’évaluais la hiérarchie des deux clubs, je me disais que j’aurais plus de chance de jouer dans la LNH en Arizona. Au bout de la ligne, ils ont eu énormément de blessures ici, mais c’était impossible de prédire ce qui allait se passer. Je demeure tout de même très fier des deux années passées loin d’ici. »

Après une saison passée dans le désert, Dauphin a choisi de s'exiler en Suisse afin d’évoluer pour la formation d’Ambri-Piotta. On aurait pu croire que cette décision l’aurait amené à y jouer plusieurs saisons, mais c’est surtout l’arrivée de la cigogne qui l’a incité à tenter l’aventure pour mieux revenir au bercail la saison suivante.

« Ma copine était en congé de maternité l’an dernier, alors ça ne nous dérangeait pas de partir en Europe pour une saison », dit celui qui a amassé 38 points en 44 matchs la saison dernière. « Cette année, les choses sont différentes et elle voulait poursuivre elle aussi sa carrière professionnelle. C’est pour ça que j’ai sollicité les opportunités pour revenir dans la Ligue américaine et on ne pouvait pas demander mieux que de revenir avec le Rocket de Laval. C’est le meilleur scénario pour nous. »

Dauphin se dit excité par le début de saison de son équipe. Avec un peu de chances, la troupe de Pascal Vincent aurait pu enregistrer deux victoires en autant de matchs lors du week-end d’ouverture.

« Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en arrivant ici, mais j’ai beaucoup aimé notre première fin de semaine. Il y a beaucoup de talent dans toute notre formation et on vient de rajouter deux gros morceaux (Barré-Boulet et Gustav Lindstrom en défensive). C’est vraiment de bon augure pour le reste de la saison. »

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Comme c’est souvent la coutume dans la Ligue américaine, chaque entraîneur fait face à une abondance de personnel au début de la saison. Cette année n’est pas différente pour Vincent qui doit s’assurer de garder tout son monde sur le qui-vive et prêt à contribuer.

Pour donner une idée de la profondeur en offensive du Rocket, prenons le jeune Sean Farrell en exemple. Après avoir disputé les deux premiers matchs de la saison sur le premier trio de l’équipe avec Brandon Gignac et Joshua Roy, Farrell avait dégringolé sur le cinquième trio à l’entraînement pour faire de la place à Barré-Boulet.

« C’est un peu compliqué, surtout qu’à peu près tout le monde est en santé ici comme chez les Canadiens, constatait Vincent, mardi matin. Il faut juste se montrer patient, mais ça complique un peu le casse-tête. Il faut s’asseoir et discuter avec nos joueurs que ce n’est pas un sprint, mais un marathon. On le sait que les blessures vont arriver, et c’est aux joueurs de nous démontrer dans les entraînements qu’ils méritent de jouer. »

Pour l’instant, une chimie instantanée s’est développée entre Jared Davidson, Owen Beck et Filip Mesar qui ont formé le meilleur trio du Rocket lors de leurs duels face à Providence et Springfield, ce qui limite les occasions de Farrell d’évoluer sur le top-6 de la formation. Les trois jeunes seront de nouveau réunis vendredi soir lors de l’ouverture locale des Lavallois. Le Crunch de Syracuse débarquera en ville pour y disputer un programme double.