Geoff Molson veut dénicher un DG au plus tôt
Le propriétaire des Canadiens indique que le successeur de Bergevin sera maître des décisions qu'il prendra de concert avec Gorton
« Le plus tôt sera le mieux parce que ça nous permettrait de prendre de meilleures décisions en vue de la date limite des transactions et du repêchage », a réagi le propriétaire de l'équipe en conférence de presse, lundi matin.
Molson a précisé n'avoir contacté aucune équipe afin d'obtenir la permission de discuter avec un de ses employés qui pourrait intéresser le CH pour le poste de directeur général.
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« Le processus s'amorce sur-le-champ. Nous dresserons une liste et nous mènerons une recherche exhaustive. Il y a de nombreux candidats qualifiés », a-t-il ajouté, au lendemain du congédiement du DG Marc Bergevin et de l'annonce de l'embauche de Jeff Gorton à titre de vice-président directeur des opérations hockey.
Gorton était absent de la conférence de presse, étant retenu par des obligations dans l'Ouest canadien. Molson a indiqué que l'Américain âgé de 53 ans devrait se pointer à Montréal, où on lui a déjà trouvé un appartement, dès mardi ou mercredi, au plus tard.
Le proprio a expliqué être arrivé à la conclusion, au fil du temps, que la charge de travail est trop lourde pour un seul directeur général, d'où la décision qu'il a prise d'engager Gorton « à long terme ».
« Si j'avais su, il y a quelques années, ce que je sais maintenant, j'aurais amené du renfort pour Marc », a-t-il même avancé.
Le DG en charge
Molson a dit avoir saisi la balle au bond des insuccès du Tricolore cette saison afin d'orchestrer une vaste restructuration. En plus de Bergevin, Molson a remercié de ses services Trevor Timmins, qui était adjoint de Bergevin et directeur du recrutement, et Paul Wilson, vice-président aux communications.
« C'est un nouveau départ, pas tant pour l'équipe que pour le personnel de direction. Nous sommes meilleurs que ce que nous montrons », a estimé celui qui cumule les postes de propriétaire, de président et de chef de direction du CH.
Molson a précisé qu'on veut revamper les départements de recrutement et de développement des joueurs ainsi que le volet médical, dans l'atteinte de standards d'excellence relevés dans la gérance de l'équipe, tant sur la glace qu'à l'extérieur.
Il a expliqué que le partage des tâches entre Gorton et l'éventuel nouveau DG reste à définir, mais que la prise de décisions finales reviendra au DG qui, ultimement, sera imputable des gestes posés.
Il a réitéré l'importance, dans un marché comme celui de Montréal, d'avoir un DG qui s'exprime dans la langue de la majorité de la population, même « si c'est plus compliqué ».
« C'est une structure unique, dans un marché unique, a-t-il relevé. Les partisans sont très importants pour nous. Ça se fait tout de même dans d'autres équipes, qui misent sur des conseillers spéciaux ou des vice-présidents directeurs. »
Soulignant qu'il ne l'a jamais fait depuis qu'il s'est porté acquéreur de l'équipe en 2009, Molson a assuré qu'il continuera de ne pas s'immiscer dans les affaires hockey.
« Les deux me présenteront leur vision et j'y adhérerai, a-t-il affirmé. Si on me propose une reconstruction ou une réinitialisation, je l'envisagerai c'est sûr. Il n'y a rien qui me fait peur. Ce que je veux, c'est que l'équipe gagne. Tout est possible. Je ne crains pas de prendre des décisions difficiles pour le bien de l'organisation. »
Gorton, l'homme de la situation
Molson a raconté avoir entrepris des démarches afin de remplacer Bergevin que tout dernièrement. Il a dit avoir fait ses recherches sur Gorton, qu'il ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam. Il a colligé des informations à son endroit en contactant des gens qui le connaissent bien, en incluant le commissaire Gary Bettman.
Gorton oeuvrait au sein de la LNH depuis qu'il avait perdu son poste de directeur général des Rangers de New York, le printemps dernier. Après n'avoir reçu que de bons commentaires, Molson a décidé d'aller le rencontrer à New York, vendredi dernier.
Les deux hommes ont vite développé des atomes crochus et, dès samedi soir, les rumeurs de son embauche imminente ont commencé à circuler. Bergevin a été mis au parfum de ce qui se tramait sur les réseaux sociaux, ce qui l'aurait froissé. Or, Molson a assuré que ce n'est pas le cas.
« Marc et moi continuons de très bien nous entendre, a-t-il assuré. Il comprend que c'est difficile de garder tous les morceaux d'information secrets jusqu'au dernier moment. C'est dommage ce qui est arrivé samedi. Jeff et moi nous nous parlions en privé et on ne pouvait rien annoncer avant la mise sous contrat officielle. C'est très peu de temps après que l'information a coulé. »
Des fleurs pour Bergevin
Molson a d'ailleurs tenu à remercier Bergevin pour l'engagement sans relâche qu'il a donné à l'organisation au cours des quelque 10 dernières années ou presque.
« Marc et son équipe ont accompli plusieurs très bonnes choses, a-t-il avancé. Ils ont bâti l'équipe qui a connu un parcours extraordinaire en séries éliminatoires l'été dernier. Nous avons toutefois connu plusieurs saisons ordinaires et nous sommes passés très proches d'être éliminés par les Maple Leafs de Toronto en première ronde, l'été dernier. »
Molson a laissé entendre qu'il n'aurait pas nécessairement procédé à un grand ménage, advenant que le CH ait subi l'élimination face aux Maple Leafs.
« Les discussions au sujet d'une renégociation de contrat (avec Bergevin) avaient été amorcées avant les séries et il y a même eu des pourparlers après la finale de la Coupe Stanley, a-t-il répondu. En septembre, j'ai tout mis sur pause parce que je voulais me donner le temps de réfléchir pendant la saison. Nous avons mal commencé la saison et j'avais espoir que le vent tourne, mais les déboires se sont poursuivis. Ce n'est que très récemment que j'ai pris la décision de procéder à des changements. »