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LAS VEGAS - William Carrier avait fait une croix sur cette saison, et pensait déjà à l'an prochain.

Il allait, disait-on, avoir besoin de plusieurs mois de réadaptation pour se remettre de la blessure au bas du corps qu'il venait de subir sur un jeu anodin. Ce n'était que le début de mars, mais l'attaquant des Golden Knights de Vegas devait se résigner à rester sur les lignes de côté pendant l'éventuel parcours des siens en séries.

« Pendant les trois premières semaines, on me disait que ma saison était terminée et je me concentrais plus sur ce que j'avais à faire pour revenir en pleine santé, l'an prochain », a-t-il raconté.

La meilleure campagne de sa carrière venait de prendre fin.

Son compteur allait s'arrêter à 16 buts et 25 points, des sommets personnels, en 56 matchs. Au moment de sa blessure, il était le cinquième meilleur buteur de l'équipe et menait les siens au chapitre des buts gagnants (7) - une marque qui a tenu malgré son absence.

Or, après quelques semaines de travail acharné dans le gymnase et dans la salle du thérapeute, il y a eu une petite lueur d'espoir. Peut-être pouvait-il espérer revenir au jeu en séries éliminatoires, à condition, bien sûr, que les Golden Knights fassent un petit bout de chemin.

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Avec les succès que connaissait l'équipe, Carrier savait qu'il s'agissait d'une forte possibilité, et il avait vu juste. Les Golden Knights cognent à la porte de la finale de la Coupe Stanley grâce à l'avance de 3-1 qu'ils se sont forgée dans la finale de l'Ouest face aux Stars de Dallas.

« Après trois semaines, on s'est rendu compte qu'il y avait peut-être une chance, s'est souvenu Carrier. On savait qu'on avait l'équipe pour se rendre loin en séries. Les deux premières fois que j'ai sauté sur la glace, je savais que ça regardait bien, mais je n'aurais pas pensé revenir aussi vite. »

Presque deux mois après avoir quitté la glace en douleur, le Montréalais de 28 ans réintégrait la formation de Vegas juste à temps pour aider les siens à planter le dernier clou dans le cercueil des Jets de Winnipeg, au cinquième match de la série de première ronde.

« Je ne sais pas comment il fait… On dirait qu'avec lui, si le diagnostic est de six à huit semaines, il revient toujours après trois ou quatre », a rigolé son compatriote Jonathan Marchessault.

« Will, c'est vraiment un pro, a renchéri Nicolas Roy. Il passait des heures et des heures dans le gymnase pour s'entraîner et faire tout ce qu'il pouvait faire pour devancer son retour. »

Depuis son retour au jeu, l'imposant patineur n'a pas raté un match. Il n'a surtout pas pris une présence de congé. Carrier n'a qu'une vitesse et qu'un niveau d'intensité : la pédale au plancher.

Ça ne veut toutefois pas dire que ç'a été facile de revenir après une absence de deux mois, au moment où l'adversaire est au sommet de son art et où la ligne est bien mince entre la victoire et la défaite. En restant fidèle à son identité, il a su regagner son synchronisme peu à peu.

« C'est difficile de se remettre dans le bain, a-t-il concédé. Tout est une question de confiance. Tu peux faire les petits jeux sans problème, mais pour se lever et faire un gros jeu, ça prend plus de confiance. Tu ne veux pas faire de revirements et miner les chances de l'équipe, surtout quand nous jouons aussi bien. »

La récompense

Le gros jeu, il l'a réussi quand il a inscrit le troisième but des siens dans le troisième match face aux Stars. Il a décoché un tir du revers bien précis qui n'a laissé aucune chance à Jake Oettinger, et qui lui a permis d'inscrire son nom dans la colonne des buts pour la première fois depuis le 23 février.

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Ça lui a aussi permis de célébrer non seulement sa réussite, mais tout le travail accompli pour se donner la chance de faire partie de ce long parcours éliminatoire.

« C'est bon pour Will, il retrouve son jeu, a conclu l'entraîneur Bruce Cassidy. Il attaque de plus en plus, et il fait reculer les défenseurs adverses avec sa vitesse. C'est son identité. Quand il fait ça, il est plus impliqué dans le match et il obtient plus de chances.

« On ne s'attend pas à ce qu'il sonne la charge offensivement pour nous, mais tous les joueurs veulent apporter leur contribution. Will fait tout pour nous; c'est un bon joueur d'énergie qui termine ses mises en échec, c'est un bon coéquipier. C'est le fun de le voir être récompensé. »