MONTRÉAL -Yanni Gourde n'a pas le temps de rêvasser en Floride. L'attaquant recrue est trop affairé à aider le Lightning de Tampa Bay dans la lutte de tous les instants que l'équipe mène afin de décrocher sa participation aux séries éliminatoires.
« C'est impressionnant ce que je vis et je savoure pleinement ce qui m'arrive », raconte au bout du fil le Québécois en entrevue à LNH.com. « Mais je suis suffisamment mature pour faire la part des choses et ne pas trop m'emballer. Je suis capable de rester concentré sur ce que je dois faire au quotidien », ajoute le hockeyeur âgé de 25 ans.
Gourde n'a pas le temps de rêvasser
L'attaquant québécois veut continuer d'aider le Lightning à accéder aux séries
© Casey Brooke Lawson/Getty Images
Le hockeyeur natif de la municipalité Saint-Narcisse, sur la rive-sud de Québec, vit des émotions fortes depuis son récent rappel du Crunch de Syracuse, dans la Ligue américaine de hockey (LAH).
Mardi, il a peut-être sauvé la saison du Lightning en inscrivant le but victorieux en prolongation contre les Blackhawks de Chicago, ce qui a couronné une irrésistible remontée du Lightning.
C'était son deuxième but dans la LNH et son troisième point en 11 matchs depuis son rappel au début de mars du Crunch de Syracuse, dans la Ligue américaine de hockey (LAH).
« Ç'a été un gros moment pour moi, dit-il. Mes deux buts dans la Ligue nationale m'ont procuré une énorme satisfaction. J'ai réussi mon premier en infériorité numérique. Il avait créé l'égalité 2-2 contre les Panthers de la Floride (le 11 mars) et nous l'avions emporté. »
Gourde a ajouté un troisième but à son palmarès, jeudi, dans la victoire de 5-3 contre les Red Wings de Detroit.
À sa quatrième saison dans l'organisation du Lightning, Gourde profite de l'occasion qui s'est offerte à lui en raison des nombreuses blessures qui affectent le Lightning.
« Saisir sa chance, c'est plus facile à dire qu'à faire, constate-t-il. Pour plusieurs, la chance ne se présente même pas. La saison dernière, j'avais pu jouer deux matchs dans la Ligue nationale et j'avais été satisfait de mon rendement.
« J'ai continué de m'améliorer depuis ce temps et d'acquérir de la maturité. Je suis un bien meilleur joueur cette saison. »
Gourde a reçu plusieurs offres au cours des dernières saisons afin d'aller poursuivre sa carrière en Europe. Il s'est accroché à son rêve de jouer dans la LNH, en gardant en réserve l'option européenne.
Pour lui, le tournant de sa jeune carrière s'est produit au cours de la saison 2013-14 quand il est allé porter les couleurs des Wings de Kalamazoo dans la ECHL. Il avait obtenu 34 points en 30 matchs avant d'obtenir un essai de 25 matchs des Sharks de San Jose et d'être mis sous contrat par le Lightning.
« La [ECHL] n'a pas nécessairement la cote, mais c'est un bon calibre de jeu, mentionne-t-il. C'est à Kalamazoo que j'ai retrouvé ma confiance et recréé les mêmes sensations de la saison de 124 points que j'avais connus à l'âge de 20 ans chez les Tigres de Victoriaville (dans la LHJMQ). Je suis redevenu moi-même en tentant des jeux à l'attaque au lieu de craindre de commettre des erreurs. »
Gourde, qui mesure 5 pieds 9 pouces et qui pèse 170 livres, a enchaîné avec des saisons de 57, de 44 et de 46 points dans la LAH.
« Je joue avec le Lightning de la même façon que je le faisais avec le Crunch cette saison. »
Dans la foulée de Marchessault
Gourde peut s'inspirer du parcours de joueurs québécois de petite taille comme lui, comme David Desharnais qui est originaire de la même région que lui. Jonathan Marchessault en est un autre qu'il a côtoyé dans l'organisation du Lightning. Marchessault flirte avec le plateau des 30 buts cette saison dans l'uniforme des Panthers.
« L'histoire de "Jo" est très inspirante. Je l'ai vu travailler d'arrache-pied à l'entraînement. Je sais tous les efforts qu'il a mis et je suis heureux pour lui. »
Marchessault lui a rendu la pareille, jeudi, à l'occasion du passage des Panthers au Centre Bell.
« En voilà un qui travaille très fort, l'a-t-il encensé. Nous nous entraînons ensemble l'été. C'est une source d'inspiration pour moi. Je peux difficilement être plus heureux pour lui. Le Lightning lui donne sa chance et il la saisit. C'est une chose d'avoir une chance, c'en est toute une autre de la saisir comme il le fait. Tant mieux si mon cheminement peut avoir influencé le Lightning à lui avoir donné un bon essai. »
Gourde peut difficilement choisir de meilleur moment afin de briller de tous ses feux. Il pourrait imiter Marchessault à titre de joueur autonome sans compensation potentiel, à compter du 1er juillet.
« C'est vrai que j'obtiens beaucoup de visibilité en jouant dans la Ligue nationale et que ça ne peut qu'être positif pour moi, convient-il. Mais je n'ai pas besoin de vous dire que ma situation personnelle à la fin de la saison vient très loin dans mes préoccupations actuellement.
« Toute ma concentration est évidemment portée sur la course aux séries du Lightning », souligne celui qui a pivoté une unité à l'entraînement mercredi avec Steven Stamkos et Adam Erne.
Gourde devrait réaliser un autre rêve samedi en jouant contre l'équipe de son enfance, les Canadiens. Il a hâte de renouer avec son ancien coéquipier pendant trois saisons chez les Tigres, l'attaquant Phillip Danault.
« Ce sera le "fun" de jouer contre "Phil", affirme-t-il. Ce sera la première fois qu'on va s'affronter. Je suis vraiment content des succès qu'il connaît cette saison. Nous aurons sûrement l'occasion de nous croiser avant ou après le match. »
Danault a eu de bons mots à l'endroit de son ancien coéquipier qu'il souhaite rencontrer uniquement après la rencontre.
« Il est petit de taille, mais il a beaucoup de cœur au ventre. Il est très talentueux. Il a été opéré aux hanches comme moi. Ça ne l'a pas empêché de graduer dans la Ligue nationale. C'est un gros travaillant. Je suis content pour lui. »