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BOSTON-- Taylor Hall peut pousser un soupir de soulagement.
L'attaquant des Bruins de Boston peut défaire ses bagages et s'installer confortablement. Il y a un élément de certitude dans son avenir - une maison récemment achetée à Boston, une fiancée, un contrat de quatre ans - et il sent finalement un poids se retirer de ses épaules.

Il lui a fallu plus d'une décennie pour en arriver là.
À partir du moment où son nom a été prononcé par le directeur général des Oilers d'Edmonton Steve Tambellini et qu'il est devenu le premier choix au total du Repêchage 2010 de la LNH, Hall a connu une carrière remplie de turbulences. Lors de son plus long séjour avec une équipe - ses six saisons à Edmonton - il a vu défiler cinq entraîneurs. Lors des cinq saisons suivantes, Hall a joué pour quatre équipes et a été échangé à trois reprises.
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Et maintenant?
Hall croit avoir trouvé son chez-soi, un endroit où il pourra s'installer alors qu'il se rapproche de son 30e anniversaire et de la deuxième moitié de sa carrière. Hall, échangé des Sabres de Buffalo aux Bruins le 12 avril, a signé un contrat de quatre ans d'une valeur de 24 millions $ avec Boston le 23 juillet.
« Ce n'est pas la carrière que l'on aurait imaginée pour un premier choix au total il y a 11 ans, mais c'est la vie », a admis l'attaquant de 29 ans. « J'ai vécu beaucoup d'expériences. J'ai vécu des hauts et des bas. J'ai remporté le trophée Hart, mais je n'ai remporté qu'une série éliminatoire. Et il s'est passé beaucoup de choses entre les deux.
« La fin n'est pas encore déterminée. Je crois qu'il y a encore beaucoup de temps pour remporter la Coupe Stanley et connaître du succès en séries comme je l'ai toujours voulu. Alors, mon objectif en ce moment, c'est de trouver le moyen d'être le meilleur joueur possible en séries et d'aider mon équipe à remporter la Coupe. Parce qu'à ce stade de ma carrière, c'est tout ce qui compte. »
Quand Hall a rejoint les Bruins après 37 matchs désastreux avec les Sabres de Buffalo, il a admis être seulement le reflet de lui-même en tant que joueur, manquant de confiance dans son jeu. Il l'a toute retrouvée dans un endroit qui semble être fait pour lui, où il a trouvé des compagnons de trio à côtoyer et des vedettes qui pouvaient le protéger.
Mais maintenant, le travail ne fait que commencer. Le contrat est signé. L'adrénaline s'est estompée.
Maintenant, c'est à Hall d'écrire le reste de son histoire. Et c'est à l'entraîneur Bruce Cassidy de l'aider.
« Je veux continuer à m'améliorer comme joueur sous les ordres de l'entraîneur Cassidy, a dit Hall. Et je crois qu'il est une personne qui peut tirer le meilleur de moi. »
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Peu de temps après que Hall eut été échangé aux Bruins, Cassidy a appelé John Hynes, un ami de longue date et l'ancien entraîneur de Hall avec les Devils du New Jersey.
Cassidy voulait en savoir davantage à propos de Hall et de la personne qu'il était, et il voulait savoir comment il allait se débrouiller à Boston. Et encore plus important, il voulait comprendre comment le diriger comme Hynes l'a fait en lui permettant de remporter le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe dans la LNH, en 2018 avec les Devils.
« Je me disais qu'il était un joueur qui est passé d'une équipe à l'autre, a dit Cassidy. Pourquoi a-t-il si bien joué avec toi? Pourquoi a-t-il remporté le Hart? »
Et comment Cassidy allait-il engendrer les mêmes succès?
Cassidy n'a pas eu besoin d'utiliser beaucoup des conseils que Hynes lui a donnés lors des derniers mois de la saison 2020-21. Hall a trouvé son erre d'aller presque immédiatement, récoltant 14 points (huit buts, six passes) en 16 parties avec les Bruins après en avoir obtenu 19 (deux buts, 17 aides) en 37 rencontres avec Buffalo. Et même si Hall a connu des difficultés en séries éliminatoires de la Coupe Stanley, inscrivant cinq points (trois buts, deux aides) en 11 matchs, ce n'était pas le bon moment pour rajouter des instructions.
Les choses sont toutefois différentes cette saison.
« Maintenant qu'il a signé une nouvelle entente, ce sera intéressant de voir s'il adopte d'autres éléments de notre système, a dit Cassidy. Il fait maintenant partie de notre noyau.
« Maintenant que tu es ici, nous avons investi en toi, tu as investi en nous, alors voyons comment tu pourras améliorer ton trio et notre équipe. »
Pour y arriver, Hynes - maintenant l'entraîneur des Predators de Nashville - a conseillé à Cassidy de forger des liens avec Hall et de bâtir une confiance afin de mieux le comprendre. Hynes a immédiatement compris que Hall « avait du coeur », mais il a également compris que Hall avait besoin d'aide et d'instruction.
Tout a commencé avec une discussion lors de laquelle Hynes a demandé à Hall de déterminer ce qu'il voulait accomplir. Une Coupe Stanley. Une place dans l'équipe canadienne olympique. Le trophée Lady Byng. Jouer en séries éliminatoires. Plus de respect à travers la LNH. Plus de respect pour les Devils. Ce fut une discussion importante, mais Hall demeurait réservé.
Au cours de la deuxième saison, les choses ont changé. La confiance avait été établie et des fondations avaient été formées au cours d'une première saison ensemble. Hynes avait également multiplié les efforts en s'entretenant régulièrement avec Hall à Toronto cet été-là.
« "Hynesy" a vraiment été le premier entraîneur à parler avec moi souvent et en privé et à m'inviter à créer un dialogue constant, a commenté Hall. Et il est un homme à qui j'ai commencé à faire confiance. À ce stade, je n'avais pas vraiment eu d'entraîneur depuis un an et demi pendant mon séjour à Edmonton. Alors j'ai trouvé le processus de créer des liens avec un entraîneur un peu plus difficile. »
Leur relation s'est améliorée. Ils ont appris à se connaître et à comprendre leurs attentes l'un envers l'autre ainsi que leurs tendances.
« Je crois qu'il était affamé d'être dirigé, a souligné Hynes. Je pense qu'il était prêt à se regarder dans le miroir. Il a compris, "Je dois changer ici, et je vais le faire avec cette équipe". Je pense qu'il en était au bon moment de sa vie.
« Je crois qu'il est quelqu'un d'extrêmement talentueux. Je pense qu'il a besoin d'être dirigé de la bonne façon, en ce sens où il peut être guidé et conseillé, mais il a besoin de maintenir la confiance avec ses entraîneurs. »
C'est là où Cassidy entre en scène.
« Je pensais qu'avec [Bruce], ça allait être un match parfait », a raconté Hynes au sujet de sa conversation initiale avec Cassidy. Je lui ai dit : "Tu es un très bon entraîneur, tu es exigeant. Il a besoin de ce genre d'entraîneur et de ce genre de direction. Je pense que tu vas être un excellent entraîneur pour lui. Je crois qu'il va devenir affamé." »
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Certains moments sont déjà gravés dans la mémoire de Cassidy, des moments où l'entraîneur est parvenu à communiquer les attentes des Bruins et à guider Hall.
Il y en a un dont il se souvient, peu après la transaction, alors que Hall n'avait pas fini un exercice à l'entraînement, croyant que le jeu s'était arrêté.
« Il pensait que c'était au tour du prochain groupe, a raconté Cassidy. Mais je lui ai dit, "C'est ainsi que l'on fait les choses ici, Taylor. Nous jouons jusqu'au coup de sifflet. Tu dois finir l'exercice. Même si tu as perdu la rondelle, tu dois revenir et la récupérer. C'est une équipe axée sur le deuxième effort."
« Il l'a fait par la suite. Il n'en fallait pas beaucoup. Avec certains joueurs, tu dois le leur dire une cinquantaine de fois pour continuer de les motiver. Et avec d'autres, ils se disent, "Bon, c'est ainsi que ça fonctionne à l'entraînement, ça marche pour moi." Il m'a dit par la suite qu'il adorait s'entraîner. »
Les deux ont échangé. Cassidy l'avait vu jouer à l'âge de 15 ans à Kingston, en Ontario. Il connaissait l'un des anciens entraîneurs de Hall. Ils ont parlé du père de Hall, Steve, un ancien joueur de la Ligue canadienne de football (LCF). Cassidy s'est assuré que Hall comprenne qu'il avait pris le temps d'en apprendre davantage sur lui et qu'il était important à ses yeux.
Il a ajouté qu'il voulait le meilleur pour Hall et pour les Bruins.
« Il est exigeant, a affirmé Hall. Mais il comprend également qu'en tant que joueur offensif, tu as besoin d'un peu de liberté et tu as besoin de certains paramètres dans lesquels tu peux fonctionner. Je n'ai pas eu besoin de beaucoup de temps pour forger des liens avec [Cassidy]. Il n'y a pas eu de rencontres toutes les deux semaines comme avec John Hynes, mais je pense que c'est quelque chose qui pourrait éventuellement se produire. »
Les Bruins sont le genre d'équipe pour laquelle Hall a toujours voulu évoluer, une formation qui participe régulièrement aux séries et qui gagne. Une équipe qui aligne des joueurs appartenant à l'élite et de qui il peut apprendre. C'est la raison pour laquelle il s'est entendu avec les Bruins. C'est la raison pour laquelle Boston est devenu son nouveau domicile.
« Il est motivé. Il connaît l'équipe et il sait ce que nous tentons d'accomplir, et il veut en faire partie », a déclaré le directeur général Don Sweeney.

WSH@BOS, #3: Hall réplique de façon incroyable

Il veut tenir ses promesses et être à la hauteur de toutes les attentes placées envers lui au moment de sa sélection au repêchage. Il veut jouer comme ceux aux côtés de qui il patine chaque jour, particulièrement Patrice Bergeron et Brad Marchand. Il croit que Cassidy peut l'aider à y arriver, mais au bout du compte, Hall est celui qui a les deux mains sur le volant.
« Je crois avoir encore beaucoup de temps dans cette ligue, a affirmé Hall. Et même si j'ai énormément de respect envers ces gars, il y aura toujours de la compétition à l'interne. Brad Marchand est l'ailier gauche numéro un dans l'équipe, mais je veux encore tenter de jouer aussi bien que lui.
« Je ne vais pas arrêter. Je n'ai que 29 ans. Et je pense que les dernières années ne se sont pas déroulées comme je l'aurais voulu. J'espère que les prochaines années sont beaucoup plus fructueuses. »