MONTRÉAL – Il n’y a jamais de matinée tranquille quand Patrick Roy débarque à Montréal.
Après s’être fait attendre pendant de longues minutes, l’entraîneur-chef des Islanders de New York a vite été entouré par des dizaines de micros et d’enregistreuses dans le couloir menant au vestiaire de son équipe, mardi, dans les coulisses du Centre Bell.
Il y avait donc une légère frénésie, tout de même moins tangible qu’à son grand retour dans la métropole.
En janvier dernier, le légendaire gardien avait dirigé son troisième match derrière le banc des Islanders à Montréal, alors qu’il venait de revenir dans la grande ligue après une absence de sept ans. Tout était nouveau, tout beau. Son équipe en arrachait, mais il était là pour redresser la barque.
Il avait eu droit au grand cirque médiatique et à un accueil senti de la part des partisans des Canadiens.
« C’est peut-être un peu différent, cette fois-ci, a-t-il reconnu, quelques heures avant d’affronter le Tricolore. Reste que c’est toujours spécial de revenir à Montréal. J’ai joué ici pendant 10 saisons, on a atteint la finale trois fois et on a gagné deux fois la Coupe. C’est particulier de venir ici et c’est toujours agréable. »
Différent, dans le sens où le pilote québécois n’a pas le temps de s’attarder aux distractions, cette fois. La température de l’eau qui entoure Long Island est à la hausse, et ça chauffe dans l’univers des Islanders.
Les hommes de Roy se présentent à Montréal avec une fiche de 9-10-6 et une récolte de 24 points, qui leur confère le septième rang sur huit dans la section Métropolitaine. Malgré qu’ils ne soient qu’à trois points d’une place en séries, on note plusieurs lacunes ainsi qu’une inconstance dans leur jeu.
Ils affichent la septième pire attaque de la LNH avec 66 buts marqués en 25 matchs, et sont en milieu de peloton pour les buts accordés (75). Les Islanders étant l’une des équipes avec la moyenne d’âge la plus élevée du circuit (29 ans), la pression de participer aux séries est bien présente.
« Chaque équipe ressent l’urgence de faire les séries, a relativisé Roy. Il n’y a pas un club qui ne vise pas ça. L’important, c’est de ne pas se creuser un trou et de rester dans le mix. On espère que la rondelle va tourner de notre côté et qu’on va être en mesure de coller quelques victoires. »
Le mercure grimpe
Les joueurs savent que la pression est là, la direction aussi. Les partisans également, et ils ne se gênent plus pour passer des messages en entonnant des chants pendant les matchs à domicile. On peut imaginer qu’il devient plus difficile pour le groupe d’ignorer le bruit extérieur dans ces circonstances.
« Je ne peux pas dire si ça chauffe ou pas, je ne lis pas les médias, a répliqué un Roy plutôt tendu. […] Ce n’est pas plus dur à bloquer. On se concentre sur notre jeu.
« On essaie de trouver des solutions pour tenter de faire progresser l’équipe. Si c’est difficile de marquer des buts, on trouve des solutions. Si c’est difficile de défendre, on trouve des solutions. Avec Lou (Lamoriello) comme DG, je peux me concentrer sur mon travail. Il élimine toutes les distractions. Je suis bien épaulé. »
Forts d’une victoire de 3-0 contre les Sabres de Buffalo, samedi, les Islanders pourraient aligner deux gains de suite pour la première fois depuis les 5 et 7 novembre. Contre une équipe aussi prenable que les Canadiens (8-13-3), l’occasion est belle de partir sur une lancée.
« On peut bâtir autour de nos deux derniers matchs, a conclu Roy. Nous ne sommes pas à la recherche de victoires morales. On veut faire ce qu’on a à faire pour trouver une façon de gagner des matchs. »