L'attente aura valu la peine pour Pierre Turgeon

Pierre Turgeon était le seul joueur ayant atteint le plateau des 1300 points en carrière dans la LNH à ne pas être au Temple de la renommée.

C'est maintenant chose du passé.

Mercredi, le Québécois a reçu l'appel du Temple.

« Quand je prends un moment pour réfléchir à tout ce que j'ai vécu et traversé, et pour penser aux gens qui m'ont aidé à m'y rendre, c'est un parcours qui a été incroyable et c'est un privilège d'avoir pu le vivre », a mentionné Turgeon, qui a terminé sa carrière avec 1327 points (515 buts, 812 passes) en 1294 matchs avec les Sabres de Buffalo, les Islanders de New York, les Canadiens de Montréal, les Blues de St. Louis, les Stars de Dallas et l'Avalanche du Colorado.

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Turgeon fera son entrée au Temple en compagnie des anciens gardiens de la LNH Henrik Lundqvist, Tom Barrasso et Mike Vernon, ainsi que l'ancienne joueuse d'Équipe Canada Caroline Ouellette. L'entraîneur Ken Hitchcock et l'ancien directeur général Pierre Lacroix, qui est malheureusement décédé, ont aussi obtenu l'aval du comité de sélection dans la catégorie des bâtisseurs.

La cérémonie aura lieu le 13 novembre au Temple, à Toronto.

La carrière de Turgeon dans la LNH s'est amorcée lors du repêchage 1987, lorsque les Sabres l'ont sélectionné au tout premier rang. Il n'a pas perdu de temps pour faire sa marque. Il a récolté 88 points (34 buts, 54 passes) en 80 matchs à l'âge de 19 ans en 1988-89, puis 106 points (40 buts, 66 passes) en 80 parties l'année suivante.

Sa meilleure saison a été en 1992-93, lorsqu'il a amassé 132 points (58 buts, 74 passes) en 83 matchs avec les Islanders, qui avaient fait son acquisition en octobre 1991 dans une transaction impliquant Pat LaFontaine. Une récolte qui lui a permis de se hisser au cinquième rang des marqueurs de la LNH. Il avait aussi remporté le trophée Lady-Byng à titre de joueur le plus gentilhomme de la Ligue.

Sa moyenne de 1,33 point par match avec les Islanders entre 1991 et 1995 le place au deuxième rang de l'histoire de la concession derrière Mike Bossy, qui a lui aussi obtenu sa place au Temple en 1991.

Turgeon a par la suite été échangé aux Canadiens en avril 1995 en compagnie de Vladimir Malakhov en retour de Kirk Muller, Mathieu Schneider et Craig Darby. Il est devenu le capitaine de l'équipe et a amassé 96 points (38 buts, 58 aides) en 80 rencontres lors de la saison 1995-96. Depuis, aucun joueur du Tricolore n'a atteint le plateau des 90 points en une campagne.

Le passage à Montréal de Turgeon aura été court, puisqu'il a été échangé aux Blues en octobre 1996, dans une transaction à sens unique où les Canadiens ont entre autres obtenu l'attaquant Shayne Corson. Le Québécois a terminé cette saison avec 85 points en 78 parties.

Les blessures ont toutefois ralenti ses performances lors de son passage à St. Louis. Il a raté 67 matchs entre 1997 et 2000, mais ça ne l'a pas empêché de maintenir une moyenne de plus d'un point par rencontre en cinq campagnes avec les Blues (355 points en 327 rencontres).

Après trois saisons à Dallas et deux au Colorado, Turgeon a pris sa retraite à l'âge de 38 ans en septembre 2007. Des blessures à l'aine et à la cuisse l'avaient limité à 17 matchs en 2006-07.

En séries éliminatoires, le natif de Rouyn-Noranda a obtenu 97 points (35 buts, 62 passes) en 109 parties.

Seize ans plus tard, l'attente a été longue pour Turgeon, mais elle aura valu la peine.

« Vous savez, quand on regarde le travail que doit faire le comité de sélection, il y a tellement de joueurs à évaluer, dont plusieurs excellents qui ont connu de grandes carrières, a dit Turgeon. Ça ne doit pas être facile de décider. C'est un privilège de faire partie de tout ça. »

Même à la retraite, Turgeon n'a pas encore remisé ses patins. Il a même agi comme entraîneur adjoint chez les Kings de Los Angeles pendant une saison, en 2017-18. Sa carrière sera soulignée dans quelques mois.

« C'est fou! Mon travail, c'était de jouer au hockey, et je joue encore deux fois par semaine parce que j'aime tellement ce sport. C'est un honneur et un privilège d'être choisi de la sorte. »