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Comment pourrait-on résumer l'année 2021 de la LNH avec une seule anecdote?
Celle-ci s'est déroulée le matin du 21 février. Le vice-président principal et directeur du contenu de la LNH, Steve Mayer, était au téléphone près du lac Tahoe quand il a mis le pied sur une plaque de glace. Il a chuté et il s'est blessé à la jambe.

Mayer s'était retrouvé au lac Tahoe puisque la LNH n'avait pas été en mesure d'organiser ses traditionnels matchs en plein air en raison de la pandémie de la COVID-19. Il tentait alors de transformer cette catastrophe en quelque chose de positif en organisant deux matchs en plein air en l'espace de deux jours, dans un environnement que les amateurs de hockey n'avaient jamais vu.
Malgré sa blessure, Mayer, qui était responsable de la portion spectacle, a continué de travailler alors que les équipes de déneigement étaient à l'œuvre le matin. Il a continué de travailler alors que l'Avalanche du Colorado et les Golden Knights de Vegas tentaient de s'affronter sur l'heure du midi. Et il n'a pas lâché quand le match a dû être interrompu puisque le soleil avait transpercé les nuages, faisant fondre la glace.
Ce n'est pas avant 20 h qu'il a finalement été en mesure d'aller dans la tente médicale pour passer une radiographie. Le diagnostic : une fracture spiroïde du tibia.
Blessure au bas du corps.
« C'est dommage, mais ça fait partie de la 'game' », avait-il lancé.
Mayer a remis sa botte sur son pied enflé avant de se diriger vers son poste en vue de la deuxième période, qui s'est amorcée à 21 h, heure locale. Puis, lors du deuxième entracte, on l'a équipé d'une botte de marche et de béquilles, et il a pu terminer le match sans rater une seule présence.
Le lendemain, il était de retour à son siège pour voir les Bruins de Boston et les Flyers de Philadelphie s'affronter lors du deuxième match en plein air, alors que le soleil se couchait derrière la chaîne de montagnes Sierra Nevada, tournant du même coup le ciel en un spectaculaire mélange de couleurs orange, jaune et bleu.
« Wow! C'était si beau », avait lancé l'attaquant des Bruins David Pastrnak.
Il y a tant de choses qui peuvent échapper au contrôle de la LNH - comme une pandémie ou la météo - mais l'histoire de la LNH en 2021 se résume à tous ces gens qui ont décidé de faire face à l'adversité afin de relever toutes les épreuves qui se présentaient à eux.
Revenons au jour de l'An. Normalement, la LNH aurait tenu la Classique hivernale, devant un stade bondé, et les équipes auraient été à quelques jours du milieu du calendrier. Mais en 2021, ce sont plutôt les camps d'entraînement qui s'apprêtaient à être lancés.
La saison 2019-20 s'était terminée le 28 septembre 2020, et la suivante n'a pas commencé avant le 13 janvier. La LNH a fait une croix sur les matchs préparatoires et réduit le calendrier à 56 parties. Jouer dans des bulles n'étant pas possible, la Ligue a réaligné ses sections temporairement afin d'éviter aux équipes de devoir traverser la frontière avant la demi-finale de la Coupe Stanley. Elle a aussi adopté 12 protocoles pour contrer la COVID-19, protocoles qui ont été mis à jour deux dizaines de fois.
La LNH a vu 12 de ses équipes stopper temporairement leurs activités, 187 matchs ont dû changer de date et plus de 200 joueurs se sont retrouvés sur la liste de la COVID-19. Malgré tout, le spectacle a continué, et progressivement, les spectateurs sont revenus dans les estrades.
La LNH a résisté à l'ouragan - ou, du moins, à une tempête tropicale.
Lors de la finale de la Coupe Stanley entre les Canadiens de Montréal et le Lightning de Tampa Bay, la tempête tropicale Elsa faisait son chemin vers la Floride. Avec le Lightning en avant 3-0 à l'aube du match no 5 à Montréal, Mayer et son équipe ont dû se préparer à deux éventualités : remettre la Coupe Stanley à Montréal malgré les protocoles très stricts au Québec à ce moment, ou encore s'envoler rapidement vers Tampa afin de battre de vitesse la tempête.
Les Canadiens l'ont emporté 3-2 en prolongation lors de ce match disputé le 5 juillet. Dès le lendemain au matin, la LNH a transporté la Coupe ainsi que les diffuseurs télé et le personnel essentiel à bord d'un avion nolisé. Tout le monde s'est accroché alors que la tempête déferlait sur Tampa Bay, avant de reprendre le travail le 7 juillet, quand le Lightning a remporté la Coupe pour une deuxième année de suite.
« Jouer au hockey en juillet en Floride », s'est exclamé le commissaire de la LNH Gary Bettman lors de cette soirée. « Quelles étaient les chances? Comme je l'ai dit dès le début, il fallait fait preuve de flexibilité et de polyvalence, et il fallait se préparer à toutes les éventualités. »
Ça n'a pas changé.
La LNH est revenue à la quasi-normalité pour amorcer la saison 2021-22, avec un calendrier complet, des partisans dans les estrades et des protocoles plus permissifs. Les sections sont revenues à ce qu'elles étaient, outre le fait que les Coyotes de l'Arizona ont fait le saut de la section Pacifique à la Centrale afin de laisser la place au Kraken de Seattle. L'équipe d'expansion a inauguré le Climate Pledge Arena, et les Islanders de New York ont fait de même avec le UBS Arena. ESPN est de retour comme diffuseur des matchs aux États-Unis, alors que le réseau TNT s'est ajouté.
Bien sûr, la COVID-19 continue de compliquer la vie de tous, même si presque tous les joueurs sont complètement vaccinés et qu'ils n'ont pas été sérieusement malades. La LNH a mis en pause neuf équipes et suspendu les matchs transfrontaliers quelques jours avant la pause du temps des Fêtes, en plus de remettre en place ses protocoles d'ici au 7 janvier au plus tard. Elle a reporté 50 parties, en plus d'avoir dû faire une croix sur la présence de ses joueurs aux Olympiques de 2022 à Pékin, de concert avec l'Association des joueurs de la LNH.
Encore une fois, il y a tant de choses qui échappent à ce que la LNH peut contrôler - comme une pandémie ou la météo - mais la Ligue continuera de se retrousser les manches pour faire face à l'adversité et s'adapter à toutes les épreuves qui surgiront.
Ça fait partie de la 'game'.