Lafrenière gagne en confiance avec les Rangers

Alexis Lafrenière adore chanter, même s'il n'est pas autant sur la note que lorsqu'il est sur la glace avec les Rangers de New York.

S'il connaît la chanson qui joue à la radio, vous pouvez être sûrs que le premier choix du Repêchage 2020 va l'entonner à pleins poumons.
Vous n'avez qu'à demander à son colocataire, le défenseur K'Andre Miller, qui est celui qui l'entend chanter dans leur appartement de deux chambres situé en banlieue, dans la voiture lorsqu'ils se rendent au centre d'entraînement de l'équipe à quelques kilomètres de là, mais aussi lors du chemin - beaucoup plus long - pour atteindre le Madison Square Garden.
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« Il pense qu'il est un excellent chanteur et il chante tout le temps en essayant de convaincre les gens qu'il est bon », a raconté Miller en riant lors d'une entrevue avec le LNH.com. « Il chante tout ce qui passe à la radio. »
Et?
« Eh bien… j'ai assurément entendu mieux. C'est tout ce que je vais dire. »
Lafrenière ne gagnera peut-être pas de trophée Grammy ou un Félix, mais avec ce que l'on sait de lui, ce n'est pas surprenant de voir la recrue de 19 ans commencer à trouver sa voix dans le vestiaire des Rangers, mais aussi sa voie sur la glace.
La différence entre le Lafrenière du début de saison par rapport à celui de maintenant est son niveau de confort. Il semble beaucoup plus décidé à s'engager physiquement et il est en train de devenir un élément important des succès des Rangers, qui sont à quatre points des Bruins de Boston pour la quatrième place de la section Est MassMutual.
« Je suis beaucoup plus confiant, c'est clair », a dit le Québécois après avoir marqué un but et ajouté une passe dans un gain de 4-1 contre les Flyers de Philadelphie, vendredi. « Je réalise beaucoup plus de jeux. J'ai trouvé mon rythme un peu. Je dois continuer de m'améliorer et c'est ce que je vais tenter de faire lors du reste de la saison. »
Lafrenière, qui a amassé 17 points en 48 matchs cette saison, n'a pas encore répondu aux fortes attentes qui avaient été placées en lui lorsqu'il a fait le saut dans la LNH. Certains analystes croyaient même qu'il pourrait être un joueur d'un point par match dès ses débuts.
Mais les Rangers ne se sont jamais attendus à une telle production de sa part. On a plutôt décidé de le placer dans une situation où il pourrait avoir du succès, au sein du top-9 de l'équipe. Puis, depuis trois matchs, il évolue sur le premier trio en compagnie de Mika Zibanejad et Pavel Buchnevich.
Lafrenière a aussi eu droit à du temps de jeu sur la deuxième unité de l'avantage numérique récemment.
« Lui et moi, nous avons discuté du fait que parfois, ça pouvait ne pas fonctionner parce qu'on le place dans une situation où on demande à un joueur de 19 ans de jouer comme s'il avait 24 ans parce qu'il obtient des minutes importantes », a souligné l'entraîneur-chef David Quinn. « On en demande beaucoup d'un joueur de 19 ans, et parfois, ce n'est pas réaliste. »
Toutefois, lors du dernier mois, Quinn a vu le jeu de Lafrenière progresser au point où ces attentes sont de plus en plus réalistes.
« Une des différences, c'est qu'il comprend mieux comment créer de l'offensive à ce niveau qu'il y a environ un mois , a dit Quinn. Il a élevé son niveau d'effort à celui de la LNH. La chose la plus importante que les jeunes joueurs doivent apprendre lorsqu'ils atteignent ce niveau est que la définition du mot travailler est complètement différente. C'est un défi qu'il a décidé de relever. Il le comprend et ça lui a permis de connaître beaucoup plus de succès dans les dernières semaines. »
Quinn a également été ravi de la façon dont Lafrenière accepte les conseils.
« J'aime le fait qu'il est attentif et qu'il veuille apprendre dans les autres aspects qui vont faire de lui un joueur complet éventuellement », a-t-il dit.
Depuis le 25 mars, Lafrenière a inscrit neuf points (cinq buts, quatre aides) en 18 matchs. Un rendement certes modeste, mais qui surpasse sa production de huit points lors de ses 31 premières parties.

Lafrenière jouait avec Filip Chytil et Kaapo Kakko avant d'obtenir une promotion sur le trio de Zibanejad et Buchnevich, jeudi. Il semble que cette nouvelle combinaison ne sera pas démantelée de sitôt.
« Je joue avec d'excellents joueurs et j'essaie simplement d'apprendre chaque jour à l'entraînement et dans les matchs, a dit Lafrenière. J'essaie de m'améliorer. C'est plaisant pour moi de jouer avec Mika et "Buch", ce sont deux excellents joueurs. Je dois simplement apprendre en les regardant aller et continuer de m'améliorer au quotidien. »
En public, Lafrenière affiche un comportement sérieux et professionnel. En privé, c'est tout le contraire, soutient Miller.
« Un bouffon, a dit Miller. C'est une bénédiction de vivre avec lui. C'est un gars très comique et nous nous entendons très bien. »
Miller a mentionné que Lafrenière était toujours impliqué dans les conversations, lançant des blagues, riant, souriant et affichant une bonne humeur, tout en étant prêt à travailler.
À la maison, ils jouent ensemble aux jeux vidéo, regardent des vidéos sur YouTube et, bien sûr, mangent et dorment beaucoup, comme le feraient un jeune de 21 ans et un jeune de 19 ans.
Ni un ni l'autre ne sait cuisiner, alors ils font affaire avec un traiteur qu'ils ont trouvé à l'aide d'un ami commun.
Lafrenière est un gars de pâtes, de steak et de burgers, a confié Miller.
Ils parlent de tout, du hockey, de l'équipe, en passant par la vie en général et les épreuves qu'ils traversent. Miller a mentionné qu'ils avaient conclu un pacte au début de leur colocation afin d'être ouverts et honnêtes, car ils savent qu'ils peuvent énormément s'entraider.
Lafrenière parle quotidiennement avec ses parents, qui n'ont toujours pas été en mesure de voyager à New York en raison des restrictions sanitaires et quarantaines obligatoires.
« Je sais qu'il trouve ça très difficile, a dit Miller. Même chose pour moi, je n'ai vu ma mère qu'une seule fois cette saison et une fois avant que la pandémie commence. C'est difficile, mais on s'en sort. Vivre ensemble nous aide. »
Ça donne la chance à Lafrenière d'être lui-même, un jeune adulte qui aime s'amuser.
Les Rangers voient ce même enthousiasme sur la glace également.
« Il a de l'attitude, a dit Quinn. Mais il n'est pas arrogant. Il sait qu'il est bon et il sait qu'il est bon parce qu'il va continuer de mettre les efforts pour devenir l'excellent joueur qu'il est capable d'être. »