La LNH a interrompu sa saison le 12 mars en raison des inquiétudes entourant la pandémie de coronavirus qui ne « fait vraiment qu'entrer sa phase d'accélération rapide » en Amérique du Nord, a expliqué le médecin en chef de la LNH, le docteur Willem Meeuwisse, mercredi.
Le statut de la saison va dépendre de l'évolution du coronavirus
« Difficile de prédire comment la pandémie va évoluer », selon le médecin en chef de la Ligue
© Patrick Smith/Getty Images
La Ligue étudie la situation sur une base quotidienne et évalue plusieurs scénarios concernant la reprise de la saison, mais on ne sait toujours pas quand les joueurs seront en mesure de reprendre l'entraînement en petits groupes, et encore moins quand ils pourront se remettre à jouer.
« Il est difficile de prédire comment la pandémie va évoluer et d'établir un échéancier, mais nous nous attendons à ce que la situation se dégrade avant de s'améliorer », a avancé Meeuwisse.
Meeuwisse a ajouté que la LNH était chanceuse que seulement trois de ses joueurs - deux membres des Sénateurs d'Ottawa et un de l'Avalanche du Colorado, ce dernier étant désormais guéri - aient reçu un résultat positif à ce virus.
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« Nous avons maintenant une assez bonne idée, parce que nous approchons de la marque des deux semaines, que les chances que des [joueurs] aient été infectés avant cette période sont assez minces, a noté Meeuwisse. Ça ne veut pas dire que personne ne peut être exposé à partir de maintenant, et je m'attends à ce que ce soit le cas puisque cette maladie progresse et devient de plus en plus endémique, que nous allons voir plus de tests positifs chez les joueurs. »
Joueurs, entraîneurs et membres du personnel ont reçu comme consigne de se placer en quarantaine volontaire jusqu'au 4 avril, mais la situation est en constante évolution.
« Alors que nous nous rapprochons de la date, nous aurons des décisions à prendre par rapport à ce que nous allons devoir faire, a souligné le commissaire adjoint de la LNH Bill Daly. Nous avançons à petits pas. »
Meeuwisse est un spécialiste en médecine sportive qui possède de l'expérience en dépistage médical sportif, en analyse de risque et en prévention des blessures. Pendant plusieurs semaines, la LNH a aussi fait appel à Bruce Farber, chef du département des maladies infectieuses au Long Island Jewish Medical Center et au North Shore University Hospital.
La Ligue surveille présentement la fluctuation du nombre de cas et les variations à l'échelle mondiale, et en Amérique du Nord tout particulièrement, tout en regardant quelles directives émanent des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC), de Santé Canada, et d'autres autorités de santé publique.
Meeuwisse a mentionné qu'il parlait régulièrement avec ses homologues de la MLB, de la NFL et de la NBA « simplement pour voir de quelle manière les directives que nous recevons de la part de nos différents experts sont alignées, et pour nous assurer que nous recevons tous la même information, comme elle change constamment. Nous avons ainsi la même base pour prendre nos décisions. »
Quelques critères doivent être réunis afin que la LNH relance sa saison.
« Les circonstances spécifiques vont évidemment dépendre de la direction que prend cette maladie et des risques précis au moment où nous allons en discuter, a expliqué Meeuwisse. C'est l'une des difficultés. Cette chose évolue sur une base quotidienne, et les directives des autorités de santé publique sont également modifiées quotidiennement en fonction de ces circonstances changeantes.
« Si nous songeons à permettre aux gens de se rassembler, il faut avoir confiance que les joueurs et le personnel sont eux-mêmes en santé, et avoir suffisamment confiance que les joueurs ne sont plus contagieux à ce moment, et que les rassembler, même en petits groupes, ne va pas augmenter le risque de contracter ou transmettre le coronavirus.
« Par la suite, nous aurons à évaluer le contexte de la société dans son ensemble, et prendre en compte le fait que nous avons des gens dans 31 villes différentes, et que la situation ne sera vraisemblablement pas la même d'une ville à l'autre. »
Meeuwisse a précisé que les experts ont assuré à la LNH que le risque potentiel qu'un joueur transmette le virus à un autre sur la glace à l'entraînement est probablement très faible, puisque la majorité des cas de transmission impliquent une grande proximité pendant au moins quelques minutes.
Cependant, le virus se transmet surtout lorsqu'une personne touche à des surfaces infectées et par l'inhalation de particules respiratoires.
« Il est plus probable que le virus soit transmis dans le cadre d'un match de hockey, car les joueurs sont proches les uns des autres et qu'ils partagent un espace commun, a expliqué Meeuwisse. Lorsqu'ils ne jouent pas, ils voyagent ensemble à bord d'avion, et ainsi de suite. Cela augmente l'exposition au virus à l'intérieur de l'équipe. »
Meeuwisse a déclaré que la LNH allait faire de son mieux afin de se conformer aux directives en place dans chacune des villes, et le commissaire adjoint Daly a ajouté que la Ligue allait tenir compte de la situation différente de chacune des équipes.
« Nous devons tenter d'en arriver à une solution qui est juste pour toutes les équipes et les joueurs sur le plan de la compétition, alors que nous espérons encore que nous pourrons recommencer à jouer à un certain moment, a dit Daly. Je n'ai pas de réponses rapides et définitives pour vous.
« Comme pour tout le reste, nous allons devoir attendre de voir comment tout ça va évoluer, et si des anomalies se manifestent, nous allons tenter de les gérer d'une manière logique. Je vais être en mesure de déterminer ce qui est logique pour ces situations seulement lorsque nous connaîtrons les situations qui vont prévaloir à ce moment. »
En attendant, les joueurs doivent garder la forme le plus possible.
« Nous permettons aux joueurs de faire de l'exercice à l'extérieur, alors ils peuvent aller courir ou faire d'autres exercices du genre, pourvu qu'ils ne se trouvent pas à proximité d'autres personnes, a indiqué Meeuwisse. S'ils peuvent maintenir une condition physique de base de cette manière, nous anticipons que, lorsqu'ils seront à nouveau réunis, nous pourrons mettre en place des phases, tout d'abord une axée sur la condition physique, puis une autre semblable à un camp d'entraînement qui leur permettra de retrouver leur forme de match avant de renouer avec les matchs. Mais il est très difficile de prédire quand cela va se produire. »