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Lorsqu'un directeur général conclut une transaction avec une autre équipe, il espère toujours être le gagnant de ce marché.

Au fil des années, certains DG ont réalisé, parfois sans le savoir, des transactions qui ont complètement changé le visage de leur équipe et qui leur a permis d'acquérir un ou des joueurs qui les mèneront au sommet de la LNH.

Voici le top-10 des plus importantes transactions qui ont changé le visage d'une équipe dans l'histoire de la LNH :

10. Les Flames parient sur un jeune espoir

Joe Nieuwendyk a connu une belle séquence de sept saisons avec les Stars de Dallas, en récoltant 340 points en 442 matchs, en plus de remporter la Coupe Stanley en 1999. C'est toutefois le joueur contre qui il a été échangé chez les Flames de Calgary qui a complètement changé le visage de l'équipe : Jarome Iginla.

Iginla n'avait que 18 ans lorsque les Stars, qui l'avaient sélectionné au 11e rang du Repêchage 1995 de la LNH, l'ont échangé aux Flames en compagnie de Corey Millen en retour de Nieuwendyk, qui était au cœur d'une dispute contractuelle avec son équipe.

Iginla a fait ses débuts dans la LNH dès les séries éliminatoires de la Coupe Stanley suivantes et il a obtenu deux points en deux matchs. Des points, il allait en amasser 1095 en 1219 parties sur 17 saisons avec les Flames, où il a été capitaine pendant neuf ans.

9. Les Blues obtiennent une machine à scorer

Si les Flames ont frappé un coup de circuit avec la transaction d'Iginla, ce fut tout le contraire lorsqu'ils ont envoyé Brett Hull aux Blues de St. Louis le 7 mars 1988. À sa première saison complète en Alberta, Hull avait amassé 50 points en 52 parties lorsque les Flames l'ont échangé avec Steve Bozek en retour du défenseur Rob Ramage et du gardien Rick Wamsley.

Hull allait devenir le visage des Blues lors de la décennie suivante. En 744 parties à St. Louis, il a amassé 936 points. Ses 527 buts le placent au premier rang durant cette période avec 115 de plus que son plus proche poursuivant, Mario Lemieux. Il ne lui aura manqué qu'une Coupe Stanley, chose qu'il a obtenue en 1999, une fois avec les Stars de Dallas.

Pendant ce temps, Ramage n'a joué qu'une saison complète à Calgary, alors que Wamsley a dû se contenter du rôle d'adjoint de Mike Vernon. Tout un coup par les Blues!

8. Messier sort de l'ombre de Gretzky à New York

Comme la plupart des joueurs d'impact des Oilers vers la fin des années 1980 ou au début des années 1990, Mark Messier a été échangé. C'est chez les Rangers de New York que s'est retrouvé Messier, transigé contre Louie DeBrusk, Bernie Nicholls et Steven Rice.

Les Rangers n'avaient pas remporté la Coupe Stanley depuis 1940, mais l'arrivée de Messier, qui en avait soulevé cinq avec les Oilers, a tout changé. Nommé capitaine dès son arrivée à Manhattan, il a insufflé une dose de confiance aux Rangers, et a remporté le trophée Hart, remis au joueur le plus utile à son équipe, dès sa première campagne avec l'équipe.

Messier a connu son plus grand moment en carrière quand il a garanti publiquement la victoire des siens contre les Devils du New Jersey lors du sixième match de la finale de l'Association de l'Est en 1994. Il a livré la marchandise en marquant trois buts en troisième période, en plus d'obtenir une passe, et les Rangers l'ont emporté 4-2 pour égaler la série. Quelques semaines plus tard, les « Blue Shirts » remportaient leur première Coupe Stanley en 54 ans.

En 421 matchs avec les Rangers, Messier a amassé 518 points, avant de s'entendre avec les Canucks de Vancouver pour la saison 1997-98. Il est revenu à New York pour les quatre dernières saisons de sa carrière, si bien que pour plusieurs, Messier, c'est avant tout une légende des Rangers et non pas des Oilers. Surtout, c'est à New York qu'il est sorti de l'ombre de Wayne Gretzky.

7. Le Dominator nait à Buffalo

Avec Ed Belfour devant le filet et le jeune Jimmy Waite prêt à obtenir plus de responsabilités, les Blackhawks ont décidé après la saison 1991-92 qu'ils pouvaient échanger l'autre membre de leur trio de gardiens de but, un Tchèque qui était âgé de 27 ans et qui n'avait joué que 25 rencontres en deux saisons dans la LNH après avoir été repêché en 10e ronde (199e au total) en 1983.

Ce gardien, c'était Dominik Hasek.

Ah la boulette!

Sans le savoir, les Sabres de Buffalo venaient de faire l'acquisition du gardien le plus spectaculaire des années 1990 et du visage de leur concession pour les neuf saisons suivantes. Il a remporté le trophée Vézina à titre de meilleur gardien de la LNH à six reprises lors des huit saisons suivantes, en plus de mener les Sabres à la Finale de la Coupe Stanley en 1999 et d'obtenir sa place au Temple de la renommée.

En retour d'Hasek, les Blackhawks ont obtenu le gardien Stéphane Beauregard et un quatrième choix au repêchage, qui est devenu Éric Dazé. Ennuyé par les blessures, l'attaquant a connu une courte, mais belle carrière, mais rien en comparaison à ce que Hasek a donné aux Sabres.

6. Brian Burke voit double avec les Sedin

À l'approche du Repêchage 1999, deux joueurs sortent de l'ordinaire : les jumeaux Henrik et Daniel Sedin. Ils sont perçus comme deux des meilleurs espoirs du repêchage, mais le problème, c'est qu'ils aimeraient beaucoup jouer ensemble dans la LNH. Or, à la veille de l'encan annuel, aucune équipe ne dispose de deux choix tôt dans la première ronde.

C'est alors que le DG des Canucks Brian Burke, qui détient le troisième choix, a réalisé le plus grand coup de sa carrière en concluant une série de transactions qui lui permettraient de mettre la main sur les deux frères.

Il a tout d'abord échangé le défenseur Brian McCabe aux Blackhawks de Chicago en retour du quatrième choix. Puis, il a utilisé ce quatrième choix ainsi que deux sélections de troisième tour en 1999 pour obtenir le tout premier choix du repêchage, qui appartenait au Lightning de Tampa Bay.

Soudainement, les Canucks détenaient les premier et troisième choix, mais rien ne leur assurait que les Thrashers d'Atlanta ne repêcheraient pas un des Sedin au deuxième rang. Burke a décidé de ne courir aucun risque. Il a échangé le tout premier choix aux Thrashers, ainsi qu'une sélection de troisième tour en 2000, contre le deuxième choix et l'assurance qu'ils ne toucheraient pas aux Sedin.

L'audacieux plan a fonctionné, et Burke est monté sur la scène pour annoncer la sélection des deux frères Sedin en même temps. Il aura vu juste, puisque Daniel (1041 points) et Henrik (1070) sont devenus le visage de la concession lors des 17 saisons suivantes. Ils ont pris leur retraite ensemble et feront, un jour, leur entrée au Temple de la renommée au même moment.

5. Les Canadiens s'assurent de pouvoir repêcher Guy Lafleur

Le Repêchage 1971 de la LNH signifiait un important changement pour les Canadiens de Montréal, qui n'auraient plus automatiquement droit aux deux meilleurs espoirs du territoire du Québec. Or, deux incroyables jeunes brûlaient le hockey junior canadien à ce moment : Guy Lafleur et Marcel Dionne.

Le rusé DG des Canadiens Sam Pollock n'avait pas l'intention de perdre les deux. En regardant l'allure des formations de la LNH, il estime que les Golden Seals de la Californie termineront derniers de la prochaine saison. Le 10 juin 1970, il réalise une transaction pour obtenir leur premier choix en 1971 ainsi que le défenseur François Lacombe. En échange, il cède le premier choix du Tricolore en 1971 ainsi que l'attaquant Ernie Hicke et une somme d'argent.

La stratégie fonctionne et les Golden Seals terminent derniers. Pollock est alors en mesure de repêcher Lafleur, qui amassera 1246 points en 961 matchs avec les Canadiens avant de prendre sa première retraite, au cours de la saison 1984-85. Un seul joueur dans la LNH a fait mieux durant cette période : Marcel Dionne (1505 points).

Quant aux Golden Seals, ils ont déménagé à Cleveland en 1976 avant de se fusionner avec les North Stars du Minnesota en 1978. Qui sait si la concession n'existerait pas encore aujourd'hui si elle avait repêché Lafleur ou Dionne, plutôt que de réaliser ce que plusieurs considèrent comme la pire transaction de l'histoire de la LNH.

4. Roy devient le roi du Colorado

En l'espace de quelques secondes, l'association entre Patrick Roy et les Canadiens s'est terminée, le 2 décembre 1995. Frustré de sa performance contre les Red Wings de Detroit, où il avait été laissé devant le filet même s'il avait accordé neuf buts, Video: Souvenirs: Messier garantit la victoire, avant d'être rappelé au banc, puis d'indiquer au président de l'équipe Ronald Corey qu'il ne jouerait plus pour le Tricolore.

Le DG Réjean Houle était donc forcé de l'échanger. C'est ce qu'il a fait le 6 décembre en le refilant à l'Avalanche en compagnie de l'attaquant Mike Keane en retour du jeune gardien Jocelyn Thibault et des attaquants Martin Rucinsky et Andrei Kovalenko.

C'est ce dont avait besoin l'Avalanche pour devenir la meilleure équipe de la Ligue. L'Avalanche avait alors Thibault et Stéphane Fiset comme gardiens, un bon duo, mais qui n'était pas aussi dominant que pouvait l'être Roy, qui avait déjà remporté la Coupe Stanley deux fois, le trophée Vézina à trois reprises et le trophée Conn-Smythe deux fois. Roy allait ajouter une troisième Coupe à son palmarès quelques mois plus tard, quand l'Avalanche a balayé les Panthers de la Floride en Finale. Il a répété l'exploit en 2000-01, cette fois contre les Devils en sept matchs.

3. Avec Esposito, les Bruins deviennent une puissance

Si les Bruins de Boston sont devenus une des puissances de la LNH à la fin des années 1960, c'est grâce aux… Blackhawks. Le 15 mai 1967, les Blackhawks ont échangé Phil Esposito, Ken Hodge et Fred Stanfield aux Bruins en retour de Gilles Marotte, Pit Martin et Jack Norris.

Le visage des Bruins, qui venaient de rater les séries lors des huit saisons précédentes, venait de changer drastiquement. Esposito a explosé pour devenir le meilleur marqueur de Boston lors de six des huit campagnes suivantes. Les seules saisons où il ne l'a pas été, c'est parce qu'un certain Bobby Orr avait fait mieux. En 625 matchs avec les Bruins, il a amassé 1012 points, plus que tout autre joueur dans la LNH durant cette période.

Mais Esposito n'a pas été le seul à avoir un impact important à Boston. Hodge a quant à lui récolté 674 points en 652 parties, au septième rang de la LNH de 1967-68 à 1975-76. Quant à Stanfield, il a disputé six saisons à Boston, où il a obtenu 409 points en 448 rencontres.

L'acquisition de ces trois joueurs d'impact a permis aux Bruins de remporter la Coupe Stanley à deux reprises et trois championnats de saison régulière.

2. Les Flyers payent le gros prix pour obtenir Lindros

Il est plutôt rare de voir une transaction qui avantage les deux équipes, mais c'est le cas dans le marché qui a envoyé Eric Lindros des Nordiques de Québec aux Flyers de Philadelphie.

Perçu comme la future grande vedette de la LNH, Lindros avait été sélectionné au premier rang du Repêchage 1991 par les Nordiques. Il a toutefois refusé de s'entendre avec l'équipe et a exigé une transaction. Une folle enchère s'en est suivie et les Flyers, le 30 juin 1992, ont accepté d'envoyer Peter Forsberg, Ron Hextall, Mike Ricci, Chris Simon, Kerry Huffman, Steve Duchesne, deux choix de première ronde (1993 et 1994) et 15 millions $. Un prix énorme qui aura permis aux Nordiques de devenir l'une des puissances de la LNH et de gagner la Coupe Stanley en 1996 et en 2001, une fois devenus l'Avalanche du Colorado.

La clé de la transaction pour les Nordiques aura été Peter Forsberg. Repêché au sixième rang en 1991, l'attaquant a amassé 50 points en 47 matchs dès sa première saison dans la LNH, pour finalement en récolter 755 en 591 parties avec la concession Québec/Colorado, en plus de remporter deux fois la Coupe Stanley.

Lindros est quant à lui devenu le joueur le plus intimidant de la LNH au sein de la « Legion of Doom », le trio qu'il formait avec John LeClair et Mikael Renberg. Lindros a amassé 659 points en 486 matchs avec les Flyers. Seules les vedettes des Penguins de Pittsburgh Mario Lemieux et Jaromir Jagr ont obtenu plus de points par match durant cette période, mais ils n'apportaient pas une dimension physique comme pouvait le faire Lindros lorsqu'il était en santé.

1. Wayne Gretzky quitte Edmonton pour Los Angeles

Aucune transaction n'a fait couler plus d'encre dans l'histoire de la LNH que celle qui a envoyé Wayne Gretzky aux Kings de Los Angeles. Le hockey en Californie venait de se trouver un héros.

Le 8 août 1988, à la surprise des gens d'Edmonton - et du Canada au grand complet - la Merveille était échangée aux Kings en compagnie de Mike Krushelnyski et Marty McSorley en retour de Jimmy Carson, Martin Gélinas, des choix de première ronde en 1989, 1991 et 1993 ainsi que 15 millions $.

La transaction rendra instantanément meilleurs les Kings. En l'espace d'une saison, ils sont passés d'une récolte de 68 à 91 points pour atteindre le deuxième rang de la section Smythe. Deux années plus tard, les Kings terminaient au troisième rang de la LNH. Finalement, en 1993, ils ont atteint la Finale de la Coupe Stanley, où ils ont été défaits par les Canadiens.

Durant ses 539 matchs avec Los Angeles, Gretzky a été le meilleur pointeur de la LNH avec 918 points, 101 de plus que Steve Yzerman et Mario Lemieux. Il ne lui aura manqué qu'une Coupe Stanley.

La transaction a bien évidemment fait mal aux Oilers, qui ont été éliminés dès la première ronde des séries éliminatoires la saison suivante, eux qui avaient remporté la Coupe quatre fois en cinq ans. La Coupe Stanley, ils l'ont toutefois soulevée en 1989-1990, ce qui témoigne de la qualité de cette équipe à ce moment, en plus d'atteindre la finale d'association en 1991 et 1992. Imaginez s'ils avaient gardé Gretzky!