Noah Dobson, la somme de ses influences

Quand la pandémie du coronavirus a frappé en 2020 et que Noah Dobson s’est retrouvé en isolement, il n’était pas seul dans une chambre d’hôtel. Le défenseur recrue, qui venait d’avoir 20 ans, profitait plutôt du confort de la maison.

Celle de Dennis Seidenberg.

Seidenberg avait joué ses deux dernières saisons dans la LNH avec les Islanders de New York, avant de prendre sa retraite en 2018, et il a accueilli Dobson chez lui en 2019-20, quand l’équipe a décidé de ne pas le renvoyer dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

Les deux défenseurs ont tissé des liens et ils ont regardé les séries éliminatoires de la Coupe Stanley 2011 match par match, soir après soir, revivant le parcours jusqu’à la conquête de la Coupe de Seidenberg avec les Bruins de Boston. Dobson a vu ce que ça prenait pour jouer en défensive dans une équipe digne d’un championnat. Il a vu ce que ça prenait pour exceller.

« C’était notre espèce de routine chaque soir, a raconté Dobson. Nous regardions chaque match. On a fini par regarder tous les matchs de ces séries-là. C’était plaisant à voir. Il a joué un rôle important au sein de cette équipe championne; lui et [Zdeno] Chara ensemble. Nous prenions plaisir à le faire, car il n’y avait rien d’autre à regarder.

« Nous avons revu tout ce parcours vers la Coupe. »

Trois ans plus tard, le défenseur de 23 ans vient de prendre son erre d’aller. Il combine le talent qui l’a mené à la LNH et les apprentissages qu’il a faits avec des défenseurs comme Seidenberg, Johnny Boychuk et Chara – les trois ont d’ailleurs gagné la Coupe avec les Bruins en 2011 – ainsi qu’avec Andy Greene. Dobson a pu apprendre de ces vétérans au cours de ses cinq saisons avec les Islanders.

« En tant que jeune [défenseur], je suis plutôt chanceux d’avoir été entouré de ces gars-là, a dit Dobson. J’ai été en mesure d’apprendre beaucoup de choses de chacun d’entre eux. Ils sont tous différents, tant au point de vue de leur personnalité que sur le plan hockey. Je suis reconnaissant d’avoir pu apprendre de joueurs comme eux. »

Ça commence à paraître.

Dobson a toujours excellé offensivement, lui qui a amassé 51 points en 80 matchs en 2021-22 et 49 points en 78 parties la saison dernière. Cette saison, il pointe au troisième rang parmi tous les défenseurs de la LNH avec 33 points (cinq buts, 28 passes) en 32 matchs.

Mais Dobson a fait des progrès importants défensivement, alors qu’il est maintenant utilisé sur la première paire des Islanders. Il prend le troisième rang des défenseurs de la Ligue pour le temps de glace moyen par match (25:42) et le cinquième rang de tout le circuit pour le différentiel (plus-19).

« Il a assurément gagné en maturité », a soutenu le président des opérations hockey et directeur général des Islanders Lou Lamoriello. « Il a été très chanceux de pouvoir faire tout cet apprentissage en tant que très jeune joueur. Il a pu compter sur d’excellents modèles à l’époque.

« Il est encore en processus d’évolution. Il continue de s’améliorer, et c’est ce que tu veux voir d’un jeune joueur. »

De son côté, Dobson n’est pas encore pleinement satisfait de son rendement.

« J’ai le sentiment d’avoir fait du bon travail en ce début d’année, mais il y a encore plusieurs aspects que je veux continuer d’améliorer. Je veux devenir le gars qui joue dans toutes les situations, celui qui joue beaucoup de minutes, a-t-il relaté. Je travaille en ce sens, et c’est excitant pour moi. J’ai été en mesure de connaître du succès jusqu’ici, mais c’est motivant de savoir qu’il y a encore place à de l’amélioration. »

Jouer de grosses minutes dans toutes les situations, c’est bien sûr ce qu’il a toujours voulu depuis qu’il a été sélectionné au 12e rang du repêchage de 2018. Il voulait faire taire ceux qui le critiquaient, ceux qui se demandaient s’il allait atteindre ses objectifs.

À un point tel qu'à la fin de la saison dernière, Lamoriello a mentionné qu'il y avait eu « trop de critiques » à l'égard du défenseur, défendant un joueur qui, selon lui, en est encore au début de sa carrière.

Les minutes de Dobson ont augmenté cette saison, et on le voit prendre son envol, trouver sa confiance et être au sommet de son art.

« Je pense que sur le plan personnel, je suis mon plus grand critique, a dit Dobson. Je suis honnête envers moi-même et envers mon jeu, alors je sais si je dois être meilleur ou en donner davantage. Je serais le premier à le dire. C’était de cette façon que je voyais les choses pendant la saison morte. Je savais que je pouvais atteindre un autre niveau et que l’équipe avait besoin que j’atteigne cet autre niveau pour connaître du succès. C’était un facteur de motivation. »

Il veut qu’on lui fasse confiance. Et il aime la tendance qu’il prend. 

Dobson ne vit peut-être plus avec Seidenberg et ses trois enfants – il a passé deux saisons avec eux – mais il reste en contact avec son ancien colocataire. 

« Je suis beaucoup plus jeune que lui, mais nous avons été de bons amis pendant cette période, a dit Dobson. Nous ne pouvions pas sortir pour voir d’autres gens. Nous nous sommes donc beaucoup rapprochés. Il est une excellente personne. »

Il s’agit de quelque chose que Lamoriello et les Islanders voient d’un bon œil.

« C’est important pour n’importe quel jeune joueur d’avoir la chance de côtoyer des mentors qui ne sont pas dans l’équipe, mais qui sont d’anciens joueurs qui travaillent avec nous au sein de l’organisation et vers qui il peut se tourner, a dit Lamoriello. Ces personnes vont lui dire les choses qu’il ne veut pas entendre, mais personne ne le saura, et c’est important. »

Dobson a beaucoup entendu parler de ses performances et de son potentiel au cours des dernières saisons, tant par des gens au sein de l’organisation qui veulent le voir connaître du succès que par d’autres qui doutent de lui. Il n’a rien oublié de ce qui s’est dit.

Et il est prêt. Prêt à faire taire ses détracteurs et à rendre fiers ceux qui croient en lui.

« Il est un jeune joueur au potentiel illimité, a affirmé Lamoriello. C’est la meilleure façon de le décrire. »