Max Pacioretty TOR

TORONTO – La seule chose qui aurait forcé Max Pacioretty à considérer la retraite après 16 saisons dans la LNH, c’est s’il avait eu le sentiment que son corps n’était plus en mesure d’endurer les rigueurs du hockey.

Après avoir signé un contrat d’essai professionnel avec les Maple Leafs de Toronto le 11 septembre, il est en mission pour prouver à ceux qui doutent de lui qu’il en est encore capable.

« Je sens que j’ai encore ma place et j’ai juste hâte de le prouver », a lancé le vétéran de 35 ans après la première journée sur glace du camp d’entraînement des Maple Leafs, jeudi.

Au plus profond de lui-même, il n’a jamais vraiment eu l’intention d’accrocher ses patins. Reste à voir s’il peut encore offrir du gros hockey après deux déchirures du tendon d’Achille.

« Je n’ai jamais voulu [prendre ma retraite], mais je me suis dit que j’allais écouter mon corps, a admis Pacioretty. Et si mon corps m’avait dit que ce n’était pas possible de continuer, je l’aurais écouté. »

En fin de compte, son corps lui a dit de continuer à jouer. Mais ça ne s’est pas fait sans réadaptation, sans plusieurs longues journées et de nombreux examens médicaux.

En effet, son parcours lors des trois dernières saisons a été parsemé d’embûches plutôt difficiles.

En 2021-22, il a subi une fracture au pied, puis a été forcé de passer sous le bistouri plus tard dans la saison pour une blessure au poignet, le limitant à 39 matchs avec les Golden Knights de Vegas.

Après avoir été échangé aux Hurricanes de la Caroline le 13 juillet 2022, il s’est déchiré le tendon d’Achille pendant son entraînement estival et a dû être opéré. Il est revenu en action le 5 janvier 2023, pour finalement subir la même blessure à son cinquième match avec les Hurricanes – cette fois, sans même encaisser de contact. Il a de nouveau dû être opéré.

Il a signé un contrat avec les Capitals de Washington au cours de l’été 2023 et a fait ses débuts avec l’équipe vers le milieu de la saison. Son retour a mis fin à presque une année complète sans jouer (5 janvier 2023 au 3 janvier 2024). Il a inscrit 23 points (quatre buts, 19 passes) en 47 rencontres et a ajouté une mention d’aide en quatre matchs des séries éliminatoires avec Washington.

Néanmoins, il n’a jamais senti qu’il avait retrouvé la pleine possession de ses moyens. S’il était pour poursuivre sa carrière, il voulait retrouver la cadence qui lui a permis d’enregistrer 668 points (330 buts, 338 passes) en 902 matchs de saison régulière.

Après quelques arrêts un peu partout sur la planète dans les derniers mois pour des consultations médicales, il se dit maintenant dans sa meilleure forme depuis plusieurs années.

« C’est pourquoi ç’a pris beaucoup de temps cet été, car mentalement j’étais prêt, a-t-il relaté. Je voulais voir où j’en étais physiquement. Je me suis dit que c’était à moi de voir si je pouvais revenir à un niveau où je pourrais compétitionner comme avant la blessure.

« Ce n’était pas parfait. Quand j’ai commencé à m’entraîner, j’ai réalisé à quel point mon corps en avait perdu dans cette période de presque trois ans à être assis sur le divan.

« Présentement, j’aime vraiment où j’en suis physiquement. »

Donner une chance à Pacioretty au camp d’entraînement ne représente pas un gros risque pour les Maple Leafs, qui espèrent le voir combler le vide laissé par l’attaquant Tyler Bertuzzi – qui s’est entendu avec les Blackhawks de Chicago sur le marché des joueurs autonomes cet été.

« Pacioretty a été un franc-tireur élite pendant longtemps dans cette ligue, a noté l’entraîneur Craig Berube. Il se sent en santé. C’est un gros bonhomme qui peut compter des buts et protéger la rondelle. »

Ceci étant dit, pourquoi a-t-il choisi Toronto?

« C’est un honneur pour moi d’être ici et de porter ce chandail, a mentionné Pacioretty. Tout le monde sait qu’il y a trois ou quatre des meilleurs attaquants au monde dans cette formation. Souvent, ils ont besoin de gars qui peuvent s’ajouter et les complémenter. Il va y avoir de la compétition pour certains rôles dans cette formation et je me vois rivaliser pour un de ces rôles.

« Ce n’est pas un secret qu’ils ont connu énormément de succès avec leurs joueurs élites, mais qu’ils n’ont pas été en mesure de passer à l’autre étape. Je veux pousser tout le monde à en donner plus, comme ils vont me pousser à me surpasser eux aussi. »

Ironiquement, Pacioretty porte son traditionnel numéro 67 avec Toronto. C’est un chiffre sensible pour les partisans des Maple Leafs, puisqu’il représente l’année de la dernière conquête de la Coupe Stanley de la concession (1967). Les partisans adverses s’en servent souvent pour narguer la formation torontoise.

Pacioretty ayant joué pour les Canadiens de Montréal de 2008 à 2018, il a souvent entendu ces moqueries lorsque les Maple Leafs étaient de passage au Centre Bell.

« Je n’en savais pas trop à ce sujet à l’époque, a-t-il dit. J’étais un peu inconscient à propos de cela. »

Il ne le sera plus s’il se taille un poste avec l’équipe, surtout que Toronto entame sa saison régulière 2024-25 contre les Canadiens à Montréal le 9 octobre.

« J’ai adoré mon temps à Montréal, a-t-il ajouté. En espérant que le 67 me portera chance. »

Les Maple Leafs l’espèrent également.

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