Pascal Dupuis a disputé 15 saisons dans la LNH, au cours desquelles il a pris part à 871 matchs, récoltant au passage 190 buts et 409 points. L'attaquant natif de Laval a notamment connu trois saisons de 20 buts et plus, et il a mis la main sur la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en 2009 et 2016. Jamais repêché dans la LNH, il est embauché par le Wild du Minnesota à titre de joueur autonome après avoir évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda et les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). En plus du Wild, Pascal a porté les couleurs des Rangers de New York, des Thrashers d'Atlanta et des Penguins. Pascal a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com afin de traiter de divers sujets de l'actualité du hockey.
Dupuis: Le monde du hockey chamboulé à tous les niveaux
Notre chroniqueur revient sur les dernières semaines marquées par la COVID-19, en plus de discuter de Connor Bedard et de la Classique hivernale
Bonne année 2022 à vous tous, chers partisans de hockey! On souhaite à tout le monde de la santé, évidemment, et aux jeunes joueurs de pouvoir reprendre la pratique de leur sport le plus rapidement possible.
En effet, difficile de parler de hockey dernièrement sans inclure la COVID-19 dans la discussion. Il n'y a aucun niveau qui a été épargné.
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Des rangs professionnels au hockey mineur et scolaire, tous les intervenants sont touchés de près ou de loin par ce satané virus.
Les équipes de la LNH sont décimées par le nombre de joueurs qui sont soumis au protocole de la COVID-19, certaines plus que d'autres (on salue ici les partisans des Canadiens de Montréal).
Les nombreuses absences dans la LNH ont un effet domino sur les équipes de la Ligue américaine de hockey… et même celles de l'ECHL.
La Ligue de hockey junior majeur du Québec est en pause jusqu'au 14 janvier, ce qui a eu un impact sur la période des transactions qui a pris fin hier. Difficile en effet de tout miser sur une saison qui pourrait, qui sait, ne jamais reprendre. Même une reprise à huis clos ne représente pas une véritable option pour une ligue comme la LHJMQ.
Toujours au niveau junior, la COVID-19 a même provoqué l'annulation du Championnat mondial junior, un véritable coup dur pour tous les partisans et les participants, notamment pour nos trois représentants des Cataractes de Shawinigan, Mavrik Bourque et Xavier Bourgault du Canada et Lorenzo Canonica de la Suisse. Mavrik évoluait sur le premier trio et Xavier a été employé dans plusieurs situations intéressantes avant de se blesser, et je suis persuadé qu'il aurait connu un excellent tournoi quand il aurait réintégré la formation.
Les quelques matchs qui ont été disputés au Mondial junior nous ont toutefois permis d'apprécier le talent du jeune surdoué de 16 ans Connor Bedard. J'ai été très surpris par le tir de Bedard et sa capacité à se créer des chances de marquer par lui-même. Son gabarit semble en inquiéter quelques-uns, mais ce n'est pas mon cas. Un joueur de 16 ans qui domine contre des joueurs de 19 ans en raison de son intelligence et de son tir va s'en sortir, peu importe le niveau. Il est destiné à être une étoile dans la LNH, mais je vais me garder une petite gêne avant d'avancer qu'il va devenir un joueur générationnel comme Sidney Crosby ou Alex Ovechkin. La lutte entre lui et le Russe Matvei Mishkov d'ici le repêchage 2023 sera intéressante à suivre.
Pour revenir aux activités de la LNH, les éclosions de COVID-19 arrivent à un bien mauvais moment, puisque c'est souvent au retour des fêtes que les équipes déterminent si elles ont ce qu'il faut pour participer aux séries, ou encore si elles se situent dans le camp des vendeurs ou des acheteurs à l'approche de la date limite des transactions.
Une intrigue s'ajoute cette saison, alors que plusieurs formations vont devoir composer avec un calendrier très condensé, avec une multitude de matchs qui sont déjà à reprendre, et que d'autres risquent fort de s'ajouter.
J'ai notamment hâte de voir quelles décisions seront prises par l'Avalanche du Colorado. J'ai toujours trouvé que c'était une équipe super le fun à voir jouer, mais qui nous a toujours laissés sur notre appétit en séries. Est-ce que le changement apporté devant le filet avec Darcy Kuemper en remplacement de Philipp Grubauer sera suffisant? C'est probablement le plus gros point d'interrogation au Colorado, qui a trouvé son erre d'aller avec le retour de presque tous ses blessés.
Un beau spectacle dans le froid
Pour avoir habité au Minnesota pendant plusieurs années, je peux vous parler du froid qui sévit dans cet État en pleine connaissance de cause.
Je tiens toutefois à préciser qu'une température de moins-30 degrés Celsius au Minnesota n'est pas comparable à un moins-30 degrés au Québec, essentiellement en raison de l'humidité. Là-bas, une fois bien habillé, c'est tout à fait supportable, car l'air est sec. Au Québec, le froid semble traverser les vêtements les plus chauds, et ça devient difficile de fonctionner.
C'est pourquoi je suis persuadé que le froid n'a pas eu une grande incidence sur la performance des joueurs du Wild du Minnesota et des Blues de St. Louis à la Classique hivernale 2022 le 1er janvier dernier au Target Field de Minneapolis. Même les joueurs qui ne sont utilisés que pendant quelques minutes par match n'ont probablement pas été incommodés outre mesure, parce que je peux vous certifier que les bancs chauffants et les systèmes de chauffage d'appoint qui sont aménagés sur le banc des joueurs pour ces matchs extérieurs fonctionnent très bien… au point où nous avons demandé à ce qu'ils soient éteints au cours de mon seul match extérieur en carrière en 2011. Nous avions trop chaud lorsque nous étions sur le banc!
Il faut dire que les conditions étaient bien différentes que celles qui prévalaient cette année. C'est sous la pluie que j'ai joué en 2011, ce qui m'a poussé à enlever ma visière pendant le match, parce que je peinais à y voir.
J'ai d'ailleurs trouvé que la surface de jeu avait l'air d'excellente qualité cette année. On a d'ailleurs dû réchauffer la température des compresseurs afin de s'assurer que la glace ne se fissure pas. Le résultat a été à la hauteur, et la qualité du spectacle a été très relevée. J'ai trouvé intéressant que la rencontre mette aux prises deux équipes qui ne sont pas nécessairement au sommet de la liste des formations qui vont attirer l'œil du partisan de hockey occasionnel. Ça a donné l'occasion à tous les amateurs de voir à l'œuvre les jeunes Jordan Kyrou, Robert Thomas et Kirill Kaprizov, qui sont tous des vedettes de la ligue, ou qui le seront sous peu.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*