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LAVAL – Alex Barré-Boulet a suffisamment d’expérience dans la Ligue américaine pour savoir qu’il n’y a habituellement qu’un seul élu quand le grand club procède à un rappel.

En ce sens, la chimie qu’il est en train de développer avec Joshua Roy chez le Rocket de Laval risque de créer une dualité plutôt intrigante. Il n’y a aucun doute que les deux attaquants s’aideront mutuellement à bien paraître : ils l’ont fait dès leur premier match ensemble, vendredi, en marquant deux buts chacun.

Mais quand les deux font la paire, lequel est celui qui obtiendra le prochain rappel? Là est la question.

« C’est la réalité de la Ligue américaine, a répondu Barré-Boulet, qui a ajouté deux aides dans un gain de 5-2 contre le Crunch de Syracuse, son ancienne équipe. Même quand il y a deux gars qui fonctionnent bien, il n’y en a toujours qu’un qui va monter. J’y ai goûté cette année, et je lui souhaite. On peut se pousser. »

Ce dernier a disputé deux matchs avec les Canadiens de Montréal avant d’être rétrogradé, la semaine dernière. Roy a quant à lui été retranché au terme d’un camp d’entraînement plus difficile.

« Je ne me mets pas de pression avec un rappel éventuel, a répété Roy, qui a aussi récolté une passe. Ça va venir quand ça va venir. C’est à moi de prouver que je le mérite aussi en gardant la bonne attitude. »

Dans l’univers du Tricolore, avec les blessures qui s’accumulent déjà après cinq matchs, les choses peuvent changer rapidement. Le rappel du défenseur Logan Mailloux, en matinée vendredi, a assurément agi comme un bon aide-mémoire pour les deux attaquants qui cognent à la porte.

Roy avait été blanchi à ses deux premières sorties de la saison avec le Rocket, mais sa première expérience aux côtés de Barré-Boulet et de Brandon Gignac a donné des résultats instantanés. Il a touché la cible grâce à deux tirs létaux sur le jeu de puissance et a décoché six tirs au but, un sommet dans ce match.

« Ça redonne confiance parce que ça faisait un petit bout, a dit Roy, qui n’a pas marqué en cinq rencontres préparatoires à Montréal. Je voulais avoir de bonnes touches. Je savais que ça allait débloquer. »

Pascal Vincent avait aussi ce sentiment. Et en le jumelant à Barré-Boulet quand ce dernier est débarqué à Laval, mardi, l’entraîneur-chef avait l’impression qu’il lui offrait les outils nécessaires pour qu’il réussisse à se mettre en marche à l’occasion de l’ouverture locale.

« Ils ont certainement le talent et les habiletés pour mener notre attaque cette saison, a-t-il dit au sujet de son premier trio. On avait eu des indices pendant la semaine, et ils ont transposé ça au match. Ils ont eu une bonne semaine d’entraînement, ils ont poussé fort et on a vu le résultat. Leur mentalité était à point.

« Josh avait eu des chances dans les premiers matchs, mais il ne réussissait pas à en profiter. Ce soir, il l’a fait. Il aurait pu marquer deux autres buts. Pour ce type de joueurs là, c’est le karma. Je lui avais dit que s’il continuait à faire les petites choses, ça finirait par payer. Ça va l’aider au niveau de sa confiance. »

Connexion immédiate

Il ne faudrait pas se surprendre si les deux continuent de faire des ravages après leur départ explosif. La capacité de Barré-Boulet à bien voir le jeu, et celle de Roy à trouver les espaces libres se marient bien. Les deux se sont facilement repérés sur le jeu de puissance, qui a fait mouche deux fois en cinq chances.

« Josh est capable de trouver les trous facilement, a fait remarquer Barré-Boulet. Oui, je lui ai fait des passes, mais c’est lui qui a trouvé les espaces. Nous sommes deux gars qui adorons l’avantage numérique. On a besoin de ça pour nous mettre dans le match. Ce soir, ça nous a donné un coup de main. »

À son tout premier match à Laval dans l’uniforme des favoris de la foule, Barré-Boulet a animé le spectacle en ouvrant la marque en échappée avec à peine une minute d’écoulée au match. Tout ça devant son ancien patron, le directeur général du Lightning de Tampa Bay, Julien BriseBois, qui était sur la passerelle.

« Alex, c’est bien plus que juste ce qu’il crée en attaque, a conclu Vincent. C’est ce qu’il fait sur le banc. Il parle beaucoup, il dit les bonnes choses et il soutient ses coéquipiers. Il montre l’exemple en prenant les bonnes décisions sur la glace. Et sa vision est exceptionnelle. On le savait, mais il l’a encore prouvé. »