KITCHENER- Shane Wright ne vit pas sous une roche.
Comme tous les jeunes de son âge, l'attaquant des Frontenacs de Kingston possède un compte sur à peu près tous les réseaux sociaux - y compris Twitter, à son grand malheur - où il est en mesure de lire à peu près tout ce qui se dit sur lui et sur la qualité de son jeu depuis le début de la saison.
« Je me fous de ce que ces gens disent » - Shane Wright
Le potentiel premier choix au total du prochain repêchage accorde peu d'importance à ceux qui le critiquent
Il voit donc que certains remettent en question ses habitudes de travail, que d'autres doutent qu'il mérite d'être le premier choix au total du prochain repêchage de la LNH, et même que des observateurs croient que le potentiel de cette cuvée d'espoirs 2022 laisse à désirer. Et il s'en fiche éperdument.
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« Je me fous de ce que ces gens disent », a-t-il laissé tomber avec conviction, mardi, à la veille du Match des meilleurs espoirs de la LCH/LNH à Kitchener. « Au bout du compte, ce qu'ils disent n'a aucune importance à mes yeux. Ça ne m'atteint pas personnellement. Je n'accorde aucun poids à leurs paroles. »
Considéré depuis longtemps comme l'éventuel premier choix de cette cuvée, Wright a connu certaines difficultés en début de saison, ce qui a soulevé des questions quant à son véritable potentiel. Ça ne s'était jamais produit auparavant dans la carrière de ce jeune prodige ayant obtenu le statut d'exceptionnel à 15 ans.
Est-ce l'effet de la surexposition qui a fini par mettre en lumière les petits détails qui clochent dans son jeu ou bien y avait-il réellement des éléments problématiques? Le jeune homme a sa petite idée.
« Ç'a été difficile de passer une année sans jouer (en raison de la pandémie), a-t-il avancé. Ce n'est pas quelque chose à quoi tu peux te préparer à faire face. Je pense que ç'a pu contribuer à mon départ difficile. Il y avait assurément un peu de rouille.
« Mon début de saison n'était pas mon meilleur, je suis le premier à l'admettre, mais j'ai le sentiment de jouer à un haut niveau dans les derniers mois. J'espère poursuivre sur cette lancée jusqu'au terme de la saison. »
On parle d'une saison en deçà des attentes, mais comme tout est relatif, il faut préciser que le patineur de 18 ans totalise 77 points, dont 25 buts, en 52 matchs. Ajoutons à cela que la production n'est pas à la base de son identité, puisqu'on le vante davantage comme un centre capable de remplir toutes les missions, surtout en défensive.
Il est vrai, toutefois, qu'il a augmenté la cadence à son retour du Championnat mondial junior. À ses 30 derniers affrontements, il a inscrit 14 buts et ajouté 33 aides pour un rythme de production de 1,56 point par match.
Wright a été en mesure de renverser la vapeur alors que la pression augmentait. Ça, c'est un bon signe.
« J'ai toujours eu de la pression en grandissant, il y a toujours eu beaucoup d'yeux sur moi, a-t-il rappelé. Je me suis habitué à tout ça. C'est certain que c'est encore plus imposant cette année avec le repêchage de la LNH, mais ç'a toujours fait partie de ma vie. »
Les projecteurs seront à nouveau tournés vers lui, mercredi, alors qu'il sautera sur la patinoire du vétuste Kitchener Memorial Auditorium pour se mesurer aux meilleurs espoirs de la Ligue canadienne de hockey (LCH) - une des dernières vitrines importantes avant le Jour J, le 7 juillet à Montréal.
« Je veux profiter de chaque seconde, a-t-il rappelé. C'est une occasion spéciale. Je ne veux pas me mettre trop de pression, même si j'ai de grandes attentes envers moi-même. J'essaie de bloquer le bruit extérieur et de me concentrer sur le travail que j'ai à faire. »
Avec Savoie
Si cette classique oppose habituellement les deux meilleurs espoirs de la LCH dans un duel Rouge contre Blanc, il s'avère que ce sera un peu différent cette année.
Considéré comme le troisième meilleur espoir en Amérique du Nord - le deuxième dans la LCH - par le Bureau central de dépistage de la LNH, Matthew Savoie enfilera lui aussi un chandail rouge aux côtés de Wright. C'est le repêchage effectué par l'équipe du Bureau central qui en a décidé ainsi.
« J'ai hâte de jouer avec Shane », a indiqué l'attaquant du Ice de Winnipeg. « Nous nous sommes beaucoup affrontés dans notre jeunesse, mais nous n'avons jamais joué ensemble. On est devenus de bons amis et on se tient au courant tout au long de la saison. »
Les deux rivaux, qui convoitent le premier rang du repêchage, devront donc mettre leurs ambitions de côté et briller ensemble plutôt que de tenter de s'élever l'un au-dessus de l'autre.
« On voit passer les différents classements et on a une idée d'où on devrait sortir, a conclu Savoie. […] C'est dur de dire s'il y a vraiment une ouverture au premier rang. Ça dépend toujours des besoins de l'équipe qui remportera la loterie. Tout est possible en ce moment. On verra comment ça se dessinera. »