SAN JOSE — Joe Thornton portait un chapeau stylé et un veston noir avec des brillants, et des larmes coulaient dans sa longue barbe poivre et sel quand il a émergé de la célèbre tête de requin du SAP Center pour faire son entrée sur la glace samedi.
Il a regardé dans les estrades, où des milliers de partisans lui offraient une ovation debout, et il a levé les bras en signe de triomphe, comme si c’était le couronnement de son illustre carrière dans la LNH.
À la surprise d’absolument personne, on a eu droit à du véritable Jumbo Joe : sans filtre et coloré.
On ne pouvait pas s’attendre à quelque chose de différent.
Après tout, Thornton n’a jamais fait dans la subtilité durant ses 24 saisons dans la LNH. Pourquoi aurait-il commencé aujourd’hui, alors que son numéro 19 a été hissé dans les hauteurs du SAP Center par les Sharks de San Jose?
« San Jose, donnez-moi de l’amour! », a-t-il crié dans le micro après être monté sur scène.
C’est exactement ce que les partisans ont fait, comme pendant les 15 années de Thornton avec les Sharks. De l’amour, Thornton en a également reçu de la part de son épouse Tabea, de son fils River, de sa fille Ayla, de son père Wayne et de sa mère Mary, tous assis au premier rang devant la scène. C’est sans compter plus de 20 anciens coéquipiers qui étaient présents pour sa journée.
En passant, River portait lui aussi un élégant chapeau. Tel père, tel fils.
C’était la soirée Jumbo Joe dans toute son excentricité à San Jose, et beaucoup de gens dans l’assistance ont versé une larme.
Surtout lui.
Thornton a grandi en campagne dans le sud de l’Ontario, à St. Thomas, et son parcours dans le hockey l’a mené jusque dans la Silicon Valley, un endroit qu’il considère encore aujourd’hui comme sa maison.
Thornton a annoncé sa retraite l’année dernière, après avoir terminé au premier rang de l’histoire des Sharks pour les passes (804), au deuxième rang pour les points (1055) et au troisième échelon pour les matchs joués (1104). Il s’agissait donc pour les partisans et la communauté d’une occasion de lui dire merci.
« Je n’aurais jamais pensé habiter en Californie, a-t-il dit. Honnêtement, c’était juste un rêve.
« En grandissant, j’aimais les Beach Boys et la chanson California Dreamin'. J’étais en amour avec la Californie, et me voici aujourd’hui. »
Sa bannière sera suspendue à tout jamais à côté du numéro 12 de son ancien coéquipier et ami proche Patrick Marleau. Les deux ont d’ailleurs pleuré au moment où la bannière s’est élevée tranquillement dans les hauteurs du SAP Center.
« Ç’a été un véritable honneur d’être ton coéquipier, ton ami et ton co-chambreur », a mentionné Thornton à Marleau. « Je suis honoré que mon numéro soit à côté du tien. »