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RIMOUSKI, Québec - Sidney Crosby avait toujours dit qu'il ne souhaitait pas voir son numéro être retiré chez l'Océanic de Rimouski tant qu'il serait actif dans la LNH.

Non seulement son chandail a-t-il été retiré par l'Océanic, vendredi, mais il l'a aussi été par la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). À compter de la saison prochaine, plus aucun joueur évoluant dans le circuit junior québécois ne pourra porter le numéro 87 - le premier honneur du genre à être décerné par la Ligue.
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« Je ne m'attendais pas du tout à ça », a-t-il déclaré après la cérémonie de plus d'une heure. « Je me sentais déjà honoré de voir mon numéro retiré ici à Rimouski, mais de savoir que ce sera le cas à travers la Ligue, c'est toute une surprise. »
Sa volonté de vivre ce moment avec des gens qui ont été très importants pour lui au cours de son stage junior, le père fondateur de l'équipe Maurice Tanguay en tête de liste, l'a fait changer d'idée à l'occasion de l'ouverture de la 25e saison de l'histoire de la concession.
« La réputation d'une équipe part du sommet et Maurice m'a donné le goût de venir ici à 16 ans, a indiqué Crosby. Il nous a si bien traités. Pas seulement en tant que joueurs de hockey, mais comme individus, et c'est l'une des raisons pour lesquelles il est si respecté.
« Je suis vraiment content qu'il puisse être ici pour partager ce moment avec moi. Il est à l'origine de ma venue ici à Rimouski avec sa femme Madeleine. C'est plaisant de le vivre avec tout le monde qui était ici, mais je suis bien heureux qu'il soit ici. »
Il faut croire que les partisans de l'Océanic l'étaient tout autant. Entassés dans un colisée plein à craquer, ils ont ovationné leur favori pendant près de neuf minutes quand il a fait son entrée sur la patinoire, enchaînant les « Crosby! Crosby! » et en y allant même d'un « Olé! Olé! ».

L'humble numéro 87 a répondu à la foule en hochant la tête et a même failli se laisser gagner par le moment en regardant au sol.
« C'était beaucoup de souvenirs et d'émotions », a-t-il commenté à sa sortie de la patinoire. « De réussir à résumer deux saisons et tous ces souvenirs en une seule cérémonie, c'est incroyable. Je n'avais pas beaucoup d'attentes en venant ici, mais j'ai maintenant de la difficulté à trouver les mots. »
Les émotions ont finalement eu le dessus quelques instants plus tard, quand est venu le temps de livrer son discours, puis quand la bannière commémorative a été hissée au plafond au son d'une reprise classique de « We Are The Champions » de Queen.
« Je me souviens de la première chose que ma mère m'a dite en arrivant à Rimouski : ''Tu vas aimer ça ici'' », a dit Crosby. « C'est tout ce que j'avais besoin d'entendre.
« […] Je savais que c'était une grande organisation. Le français allait être un défi pour moi, mais les gars qui étaient passés par ici avant n'avaient que de bonnes choses à dire sur l'équipe et je n'avais aucun problème à apprendre le français. Je suis tellement content d'avoir pris la décision de venir jouer ici. »
Des hommages et des cadeaux
Entouré de sa conjointe et de ses parents Troy et Trina ainsi que de sa sœur Taylor, Crosby a eu droit à des hommages de son ancien entraîneur Doris Labonté, de son ami et ancien coéquipier Eric Neilson, du commissaire de la LHJMQ Gilles Courteau et du propriétaire actuel de l'Océanic Alexandre Tanguay.
Neilson, un ancien dur à cuire qui a amassé 351 minutes de pénalité en 104 matchs pendant le passage de Crosby à Rimouski, a animé la foule en racontant des anecdotes sur l'obsession du jeune prodige de l'époque pour le hockey et sur l'importance que le jeune Crosby avait eue dans sa vie.
« Sidney m'en a appris davantage à 16 ans que la majorité des gens dans toute ma vie, a-t-il dit avec émotion. Tout ça provient de l'éducation qu'il a reçue de ses parents. Je suis content d'avoir croisé votre chemin. »
Pour couronner le tout, Crosby a reçu un chandail encadré du Phoenix de Sherbrooke, l'adversaire de la soirée, des mains de l'espoir des Penguins de Pittsburgh Samuel Poulin. Il s'est aussi vu remettre une œuvre d'art à l'image du casier qu'il occupait dans le vestiaire de l'Océanic.
« Rimouski, merci du fond de mon cœur », a-t-il conclu en français.
\Crédit photo: FolioPhoto (Iften Redjah et Yvan Couillard)*