Table ronde : Le gardien auxiliaire le plus surprenant cette saison

Tout au long de la saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.

Aujourd'hui, on leur a proposé l'énoncé suivant : Que ce soit en raison des déboires du numéro un ou en raison d'une blessure, plusieurs gardiens qui semblaient destinés à jouer les seconds violons cette saison se retrouvent avec l'étiquette de partant... lequel s'acquitte de ses nouvelles responsabilités avec le plus de brio jusqu'ici?
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Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

Je ne serai peut-être pas le seul, mais mon choix s'arrête sur Vitek Vanecek des Capitals de Washington. On ne l'a pas vu venir celui-là. Même chez les Capitals! Et pourtant. Vanecek était dans l'organisation depuis plusieurs années. Il venait de connaître sa meilleure saison dans la Ligue américaine de hockey (LAH). À l'âge de 25 ans, on pouvait croire qu'il cognait à la porte.
Les Capitals voyaient toutefois dans leur soupe le jeune Ilya Samsonov. Avant la saison, ils avaient engagé le vétéran Henrik Lundqvist pour le seconder. Quand Lundqvist a eu des ennuis de santé, on s'est tourné vers un autre vétéran, Craig Anderson, à qui on a accordé un essai. La porte s'est tout de même entrouverte pour Vanecek et il a mis le pied dedans. Quand Samsonov a dû s'absenter en raison de la COVID-19, il a admirablement tenu le coup. Il montre une très bonne fiche de 10-5-3, une moyenne de 2,82 et un pourcentage d'arrêts de 0,906.
Le Tchèque a connu une baisse de régime dernièrement, mais c'est à lui de prouver qu'il peut tenir son bout sur une base régulière et former un duo efficace avec Samsonov.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com

Je ne sais pas si c'est la tenue du gardien auxiliaire ou celle du supposé gardien no 1 qui me frappe le plus, mais disons que la situation chez les Panthers de la Floride a quoi surprendre depuis le début de la saison. Heureusement pour Bobrovsky que l'équipe devant lui est dominante, car le vétéran peine à rebondir à la suite de sa saison décevante en 2019-20. Le Russe montre une excellente fiche de 8-2-2, mais il vient tout juste franchir la barre des ,900 au chapitre du pourcentage d'arrêts et sa moyenne de buts alloués de 3,02 n'est bonne que pour le 32e rang parmi les gardiens ayant disputé au moins 10 matchs.
Mais revenons-en à Chris Driedger. Cet ancien choix de troisième ronde des Sénateurs d'Ottawa sort un peu de nulle part, admettons-le. Le Manitobain n'a que 27 matchs d'expérience dans la LNH, lui qui en est à une deuxième saison en Floride. Ses performances forcent la main à l'entraîneur Joel Quenneville, qui n'a d'autre choix que d'opter pour un système d'alternance pour le moment. Driedger affiche un dossier de 7-3-2 en 12 départs, prend le huitième rang de la Ligue pour le taux d'efficacité (,920, minimum de 10 parties) et le 11e pour la moyenne (2,40). Assez impressionnant pour un gardien qui a fait la navette entre la Ligue américaine et l'ECHL depuis le début de sa carrière professionnelle en 2013.
Reste à voir s'il pourra maintenir le rythme, mais il semble poursuivre sur sa lancée de la saison dernière (7-2-1; m.b.a. 2,05; %ARR de ,938). Il ne fait aucun doute pour moi qu'il est la principale surprise chez les réservistes cette année.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Carter Hart devait être le gardien d'avenir des Flyers de Philadelphie. Enfin un cerbère de concession pour cette équipe qui a changé de portiers plus souvent depuis 30 ans qu'on change de chemise!
Mais ce n'est pas ce qui s'est passé cette saison. Malgré sa fiche victorieuse, Hart (6-5-3) est chancelant, comme le démontrent ses statistiques personnelles (m.b.a. 3,47; %ARR de ,893), et il coûte des matchs à son équipe.
C'est ainsi que le vétéran Brian Elliott a obtenu le filet. Il vient d'amorcer quatre des sept derniers matchs des siens, et il a signé trois victoires lors de cette séquence. Les Flyers en avaient bien besoin dans leur course à la première place de la section Est, surtout après une longue pause et l'absence de plusieurs joueurs de qualité en raison d'une éclosion de la COVID-19 dans le vestiaire. Elliott n'est pas parfait, mais il donne chaque soir une chance à un excellent club de gagner. Pour un gardien à qui on prédisait une saison où il serait un abonné du tabouret, c'est plus que respectable.
Quant à Hart, il est jeune et il a le temps de retrouver ses repères. Du banc, il pourra analyser le jeu de son aîné. Avec son talent, il devrait reprendre son poste de partant avant longtemps.

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

De mon côté, mon choix s'arrête sur un gardien auxiliaire devenu numéro un grâce à ses excellentes performances, et j'ai nommé Kevin Lankinen, des Blackhawks de Chicago.
On parle beaucoup de Patrick Kane comme le joueur le plus utile des Blackhawks, et avec raison, mais pas très loin derrière lui dans cette catégorie, il y a le nom de Lankinen.
Souvenez-vous du début de la saison. Reconstruction oblige, on voyait les Blackhawks comme des favoris pour obtenir le premier choix au total du prochain repêchage plutôt qu'une place en séries éliminatoires de la Coupe Stanley. L'une des raisons pour lesquelles ça augurait si mal pour Chicago était justement ses gardiens. Avouez qu'un duo composé de Malcolm Subban et de Collin Delia n'inspirait personne…
Or, Lankinen est un peu sorti de nulle part pour sauver les Blackhawks devant le filet. Le portier de 25 ans, jamais repêché et mis sous contrat par Chicago le 21 mai 2018, n'avait aucune expérience dans la LNH avant cette saison. Pourtant, il inspire confiance devant son filet et donne une chance de gagner aux Blackhawks chaque fois qu'il obtient le départ.
Jusqu'ici, il montre un dossier de 9-4-4, une moyenne de buts alloués de 2,76 et un blanchissage, et son pourcentage d'arrêts de ,919 le place parmi les meilleurs gardiens de la LNH à ce chapitre. C'est d'autant plus impressionnant quand on considère qu'il a été le gardien le plus souvent mis à l'épreuve depuis le début de la saison (589 tirs reçus) et que les Blackhawks ne misent pas sur une défensive de premier plan.
C'est fou de constater à quel point les choses changent vite dans le monde du hockey. L'incertitude régnait devant le filet des Blackhawks pas plus tard qu'il y a deux mois, mais voilà que Chicago a peut-être son gardien d'avenir entre les mains.

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Vous défendez tous d'excellents candidats messieurs, mais je ne vois pas comment on pourrait passer à côté de Kaapo Kahkonen du Wild du Minnesota.
J'avais indiqué dans nos prédictions d'avant-saison que le Wild pourrait causer une certaine surprise dans la section Ouest Honda, mais j'étais loin de me douter que cette surprise allait être causée par le rendement de Kahkonen.
Lorsque le Wild a vu plusieurs de ses matchs être remis en raison d'une éclosion de COVID-19 dans leurs rangs, le gardien Cam Talbot a été soumis au protocole de la LNH, ce qui l'a empêché de disputer un match entre le 2 et le 26 février. Kahkonen a ainsi eu la chance de montrer ce dont il était capable, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne l'a pas ratée.
Le Finlandais de 24 ans se trouve à égalité au neuvième rang de la LNH avec neuf victoires, en plus d'occuper le sixième rang avec une moyenne de buts alloués de 2,30 et le 12e rang avec un pourcentage d'arrêts de ,918. Il a notamment remporté ses six derniers départs, ce qui a aidé le Wild à grimper au quatrième rang de sa section.
Et comme Talbot a accordé au moins quatre buts à ses trois derniers départs, il y a fort à parier que l'entraîneur Dean Evason va se tourner vers Kahkonen régulièrement au cours des prochaines semaines.