Dans le cadre des textes de la série « Tête-à-tête avec… », nous nous entretenons avec des acteurs du monde du hockey afin d'en apprendre plus sur leur vie sur la glace et à l'extérieur. Cette édition met en vedette le défenseur des Flames de Calgary Rasmus Andersson.
Tête-à-tête avec… Rasmus Andersson
Le défenseur des Flames discute des changements à Calgary et de ses attentes élevées pour la saison à venir
STOCKHOLM – Rasmus Andersson a un message pour ceux qui ne considèrent pas les Flames de Calgary comme des prétendants aux séries éliminatoires cette saison.
« Nous avons une très bonne équipe, a affirmé le défenseur de 26 ans. Nous devons simplement procéder à quelques ajustements, ce que nous allons faire. Je pense que plusieurs personnes nous écartent (du portrait des séries) en raison de la dernière saison, alors ce sera amusant d’arriver avec encore plus de motivation et de prouver à tout le monde à quel point nous avons une bonne équipe. »
Les Flames se permettaient d’envisager une conquête de la Coupe Stanley avant d’amorcer la dernière saison après avoir maintenu une fiche de 50-21-11 et terminé au premier rang de la section Pacifique en 2021-22. Mais Calgary n’a pas répondu aux attentes, terminant à deux points des Jets de Winnipeg et de la dernière place donnant accès aux séries dans l’Ouest avec un dossier de 38-27-17.
Ce rendement a mené à des changements au cours de la saison morte. Craig Conroy a été promu au poste de directeur général en remplacement de Brad Treliving et Ryan Huska est devenu le nouvel entraîneur-chef au profit de Darryl Sutter. Conroy avait été adjoint au DG pendant neuf saisons, alors que Huska était entraîneur adjoint derrière le banc des Flames depuis cinq ans.
Le LNH.com s’est entretenu avec Andersson pendant la Tournée médiatique européenne des joueurs de la LNH pour parler des changements à Calgary, de Huska, de son approche en vue de la nouvelle saison, de l’incertitude entourant les joueurs pour qui le contrat arrive à échéance, et plus encore.
Après avoir eu l’été pour y penser, en es-tu venu à des conclusions plus précises sur ce qui vous a fait mal la saison dernière?
« Je dirais les prolongations et les matchs avec un écart d'un but. Quand tu analyses tout ça, les 17 défaites en prolongation (et en tirs de barrage) font la différence, puisque nous avons raté les séries par deux points. Et [nous avons maintenu une fiche de 18-13-17] dans les matchs décidés par un seul but. Nous n’avons pas été en mesure de trouver les solutions. Je pense que notre première remontée (pour la victoire) en troisième période s’est produite vers la fin de la saison (au 76e match). Ces matchs-là sont nécessaires. Tu te dois d’avoir confiance en tes moyens quand tu tires de l’arrière après deux périodes et être capable de l’emporter en troisième. Nous n’avons pas été en mesure de le faire pour une raison ou une autre la saison dernière.
« Mais c’est une nouvelle ère à Calgary, nouvel entraîneur, nouveau DG. C’est excitant et je pense que nous avons tous très hâte de nous y remettre et de nous préparer à jouer. Il faut savoir apprécier le chaos quand tu joues dans un marché canadien. »
Tu as joué pour Ryan Huska avec Stockton dans la Ligue américaine de hockey après avoir fait le saut chez les professionnels en 2016, et aussi avec les Flames. Quel genre d’entraîneur est-il?
« Il est super. Il peut être un entraîneur proche des joueurs, et quand il a besoin de hausser le ton et d’être plus dur avec les joueurs, il peut le faire. Il est capable d’être des deux côtés. Ryan est très intelligent. Il est très intelligent par sa façon de voir le jeu et par sa façon de parler aux joueurs. Il va avoir une conversation avec toi, il va te demander comment tu te sens. Puis il comprend très, très bien le hockey. »
Il est donc prêt pour cette opportunité?
« Oui, vraiment. Je suis emballé pour lui. Il a été mon entraîneur pendant deux ans à Stockton et mon entraîneur adjoint pendant cinq ans à Calgary, alors il est assurément prêt. Je suis fébrile pour lui et pour l’équipe parce que je sais qu’il est un excellent entraîneur. »
Penses-tu qu’il va changer la philosophie de l’équipe? Avez-vous eu vent de ses plans?
« Oui, il va faire les choses à sa façon. Il va modifier la manière dont nous jouons en zone [défensive] et probablement certaines autres facettes. J’ai discuté de quelques petites choses avec lui. Il va implanter son propre système, et je n’ai aucun doute que ce sera un bon système. »
Huska et Sutter ont-ils des personnalités différentes?
« Oui. Personne n’a la même personnalité que Darryl. Ryan va mettre en place un bon système. Il va parler un peu plus aux joueurs. J’ai l’impression qu’il va être plus présent pour les joueurs et leur demander comment ils se sentent, leur dire comment on peut améliorer certaines choses. C’est pourquoi je disais qu’il a le sens du hockey et qu’il est prêt. Il est le leader maintenant et il est prêt pour ça. »
La saison dernière, tu as récolté 49 points, soit un de moins que ton sommet personnel établi en 2021-22. Tu as également marqué 11 buts, plus du double que ton précédent record (cinq en 2019-20 et 2020-21), et tu as joué en moyenne 24:05 par match. Estimes-tu que tu as connu une bonne saison?
« Oui. Je me sentais vraiment bien jusqu’à ce que je subisse une blessure (il a raté trois matchs après avoir été frappé par un véhicule alors qu’il se déplaçait en scooter à Detroit le 8 février). J’ai eu un peu de difficulté à retrouver mon rythme quand je suis revenu au jeu. Mais je pense avoir très bien joué avant la blessure. »
Es-tu maintenant en pleine santé?
« Totalement. »
Comment abordes-tu la saison avec un nouvel entraîneur et après ce qui s’est passé la saison dernière?
« Je dois arriver avec une certaine attitude, avec de la confiance. J’ai été le joueur le plus utilisé (chez les Flames) l’an dernier et je veux jouer encore plus cette année. Je veux avoir la mentalité que nous allons gagner des matchs, que nous allons avoir une bonne équipe et que je vais connaître la meilleure saison de ma vie. Je veux jouer et avoir du plaisir. On évolue dans un marché canadien où les attentes sont élevées. Il faut savoir apprécier cela. C’est amusant. C’est de cette façon que le hockey devrait être vu. C’est un gros marché. Il faut apprécier le fait de jouer devant de grosses foules chaque soir. Et ça doit venir avec cette attitude et ce désir de participer aux séries et de former une très bonne équipe. »
L’attaquant Tyler Toffoli a été échangé aux Devils du New Jersey alors qu’il restait une saison à son contrat, et plusieurs joueurs, dont les attaquants Elias Lindholm et Mikael Backlund et les défenseurs Chris Tanev, Noah Hanifin, Nikita Zadorov et Oliver Kylington, entament la saison en ayant des contrats qui arriveront à échéance l’été prochain. Est-ce une source de préoccupation chez les joueurs?
« Je me fais beaucoup questionné à ce propos. C’est différent pour tout le monde. Pour Backlund (34 ans) et Tanev (33), par exemple, ils sont un peu plus vieux et ils n’ont pas remporté (la Coupe Stanley). Ils veulent probablement voir si nous avons une équipe suffisamment bonne qui leur donne une chance de gagner. Dans le cas de Lindholm, ceux qui ont été dans cette situation auparavant disent toujours que ce sont les affaires. Et c’est le côté des affaires tant pour les Flames que pour Lindholm. Ils doivent trouver le juste milieu.
« Je ne connais pas les chiffres ou quoi que ce soit. Je vais laisser [Conroy] et Lindholm trouver une solution, je ne veux pas me mêler de cela. Mais ils sont tous de très bons joueurs de hockey et nous espérons évidemment qu’ils seront de retour après cette année. Mais tout le monde sait comment ça fonctionne lorsque des contrats arrivent à échéance. Tu te fais souvent échanger quand il reste un an à ton entente. Alors c’est entre les mains des joueurs, des dirigeants et des propriétaires. »
Est-ce que l’incertitude entourant ces situations affecte une équipe? Pouvez-vous en faire fi?
« C’était la même chose avec Johnny (Gaudreau en 2021-22) et [les Flames ont terminé au premier rang dans la section Pacifique]. Quand tu es dans une équipe, personne ne pense à l’argent qu’empoche telle ou telle personne ou au nombre d’années restantes à son contrat. Tu ne fais que jouer et tenter de remporter des matchs. C’est la beauté du hockey quand tu fais partie d’un vestiaire. Il y a le côté des affaires, et c’est la raison pour laquelle il y a des agents et des directeurs généraux. C’est leur travail. »
Kylington a l’intention de jouer cette saison après avoir raté l’entièreté de la dernière campagne pour des raisons personnelles. Lui as-tu parlé cet été? Est-il fébrile à l’idée de faire un retour?
« Nous avons beaucoup discuté ensemble. Je suis excité pour lui. Je suis content de savoir qu’il va mieux, et j’espère vraiment que lorsqu’il sera de retour à Calgary, il pourra s’en servir comme une nouvelle source d’énergie, avoir du plaisir et ne pas trop penser au fait qu’il n’était pas là la saison dernière. J’espère simplement qu’il se sent bien mentalement et qu’il sera prêt quand la saison commencera. Il est tellement une bonne personne et un bon ami. Tu ne veux jamais voir personne vivre ce qu’il a vécu, mais j’espère qu’il reviendra et qu’il jouera le meilleur hockey de sa vie, car je sais à quel point il est bon. »