Choix de premier tour des Nordiques de Québec au repêchage de 1993, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est aujourd’hui actionnaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 32 filets de la Ligue.
Je n’ai pas été surpris du congédiement de Jim Montgomery, mardi, par les Bruins de Boston, mais j’ai été surpris de la vitesse avec laquelle l’état-major de l’équipe a appuyé sur la gâchette.
Montgomery n’a eu aucune marge de manœuvre après le début de saison difficile des Bruins (9-9-3). Un début qui, pourtant, n’a rien de très surprenant lorsqu’on met les choses en perspective.
La dispute contractuelle entre la direction et son gardien de confiance, Jeremy Swayman, est le premier de plusieurs facteurs qui causent la perte des Bostoniens depuis quelques semaines. L’Américain, qui a signé un faramineux contrat de huit ans le 6 octobre, n’a eu aucun camp d’entraînement et disons-nous les vraies choses : il ne connaît pas un bon début de saison. Sa fiche de 5-7-2, sa moyenne de 3,47 buts alloués par match et son taux d’efficacité de ,884 en sont une démonstration éloquente.
On jase : si Swayman a la chance de participer à l’entièreté du camp d’entraînement des Bruins et qu’il connaît ensuite un bon début de saison, l’équipe encaisse-t-elle autant de défaites? Si l’équipe encaisse moins de défaites, la tension monte-t-elle quand même entre Montgomery et ses leaders Brad Marchand et David Pastrnak, comme on l’a vu dans les dernières semaines? Et ultimement, Montgomery se fait-il montrer la porte?
Les Bruins semblent avoir fait l’objet d’un véritable effet d’entraînement et l’état-major a désigné un unique coupable pour les insuccès de l’équipe. Le temps dira si les dirigeants auront raison.
Cela dit, on ne peut en vouloir à Swayman d’avoir raté le camp d’entraînement. Si tu as l’occasion de faire sauter la banque, tu dois la saisir. Je vais toujours comprendre les joueurs qui vont entamer ce genre de négociations, car on ne peut pas faire sauter la banque 100 fois dans une carrière. Swayman a eu cette chance cet automne. Il s’est dit que son heure était venue de commander un gros salaire, quitte à rater le camp.
Mais non seulement a-t-il raté le camp, mais il est également revenu au jeu très rapidement par la suite, à mon avis. Seulement quatre jours séparent la signature du contrat de son premier départ obtenu au TD Garden, face aux Canadiens de Montréal, le 10 octobre. Je croyais honnêtement que les Bruins allaient lui laisser une dizaine de jours, voire deux semaines d’entraînement, avant de l’envoyer dans la mêlée. Je crois même qu’un passage à Providence, dans la Ligue américaine (LAH), à des fins de conditionnement aurait été bénéfique afin de rattraper le retard qu’il accusait sur tout le monde.
Car pour l’instant, même si je crois toujours qu’il est l’un des meilleurs gardiens de la LNH, Swayman n’effectue pas le travail. Et son auxiliaire Joonas Korpisalo, de son côté, joue du bon hockey (4-2-1; 2,38; ,911). Il montre depuis le début de la saison qu’il peut être un bon gardien « 1B » chez les Bruins.
Swayman aura l’occasion de rebondir sous les ordres du nouvel entraîneur-chef Joe Sacco. Par expérience, les changements d’entraîneurs sont indirectement favorables aux gardiens. Les joueurs devant eux reçoivent un électrochoc et veulent prouver au nouveau venu qu’ils méritent plus de temps de glace. Les gars jouent mieux, plus serré, et les gardiens en sortent gagnants. Et talentueux comme il est, Swayman saura sans doute tourner la page sur son mauvais début de campagne.