OTTAWA – La collection de médailles du Championnat mondial junior d’Eduard Sale est assez imposante, mais il lui manque encore celle qui ajouterait un peu plus de lustre à son palmarès.
Après celle d’argent à sa première participation, et celle de bronze, acquise au terme d’un match de fou face à la Finlande l’an dernier, l’attaquant tchèque est de retour pour un dernier tour de piste avec un seul objectif en tête : ramener l’or au pays pour la première fois depuis 2001.
« Ça saute aux yeux à quel point il la veut », a lancé l’entraîneur adjoint Ladislav Smid, un ancien de la LNH.
Au terme d’une ronde préliminaire plutôt réussie, la Tchéquie (3-0-0-1) a rendez-vous avec le Canada en quarts de finale, jeudi, une reprise du scénario de l’année dernière. Sale et les siens avaient eu le dessus 3-2, grâce à un but marqué avec 11,7 secondes à écouler au match.
Avec les difficultés rencontrées par le pays hôte dans ce tournoi – on se souviendra du revers en tirs de barrage contre la Lettonie – il est loin d’être exclu que les Tchèques jouent de nouveau les trouble-fêtes.
« Tout est possible, a évoqué Sale, qui porte le C sur son chandail. C’est comme ça chaque année à ce tournoi. Tout peut arriver en un match. C’est ce qui est le plus plaisant, et c’est pourquoi on joue les matchs. »
L’espoir du Kraken de Seattle est affamé, et il établit les standards pour son équipe.
Il est à égalité au premier rang pour les buts (4) et est le troisième meilleur pointeur (6) des siens – un point derrière Vojtech Hradec et Jakub Stancl. Après qu’il eut marqué sur un tir de punition dans une éventuelle défaite de 4-2 contre la Suède, on l’a vu tenter d’allumer ses coéquipiers au banc.
Sale sait que c’est à lui que revient cette responsabilité. Il a appris de son bon ami Jiri Kulich, une bête dans les dernières années, et il a bien l’intention de prendre le flambeau et de le porter bien haut.
« J’ai eu des rôles de plus en plus grands avec cette équipe, a raconté le patineur de 19 ans. La première année a été difficile parce que j’étais encore très jeune. L’an dernier, j’aurais voulu en donner plus offensivement, mais une blessure m’a ralenti. C’était dur d’être à la hauteur.
« Cette année, je sais que c’est à moi de mener le club. J’ai l’expérience de la Ligue américaine, et je sais ce que je peux apporter sur la patinoire quand je suis au sommet de ma forme. »
Après une saison passée avec les Colts de Barrie et les Rangers de Kitchener, dans la Ligue de l’Ontario, Sale a fait le saut dans l’organisation du Kraken, cette année. Comme il était déjà acclimaté à la réalité du hockey nord-américain, sa transition chez les professionnels s’est faite un peu plus en douceur.
De l’expérience
Jusqu’ici, le choix de premier tour en 2023 a amassé quatre buts et 13 points en 23 matchs avec les Firebirds de Coachella Valley. Il a bien amorcé la saison, mais il a été limité à une aide à ses 10 dernières sorties. Autant il peut aider son pays à ce tournoi, autant il peut s’en servir pour se refaire une confiance.
« Ç’a été plus ardu lors des quelques derniers matchs, mais je me sens tout de même à l’aise à ce niveau, a-t-il assuré. C’est difficile de revenir au niveau junior à ce temps-ci de l’année parce que le style de jeu est différent. Je peux quand même me servir de mon expérience. C’est la même game en fin de compte. »
L’important, c’est que son leadership et sa manière de se comporter déteignent sur le reste du groupe.
« Il est le leader dans le vestiaire, a conclu Smid. C’est facile de voir qu’il joue chez les pros. Il a des habitudes de pro, il a un très bon tir, il peut amener la rondelle au filet et marquer dans des espaces restreints. C’est bien d’avoir un joueur comme lui qui peut faire la différence dans l’équipe. »
Reste à voir s’il la fera contre le Canada, alors que les projecteurs seront tournés vers lui.