Bjarnasson McKenna Gauthier badge Lepage

Les 33 joueurs invités au camp de sélection d’Équipe Canada junior sauteront sur la glace en soirée, mardi, et donneront le coup d’envoi au processus qui les mènera jusqu’au premier match du Championnat mondial junior, le 26 décembre, face à la Finlande.

Les attentes envers l’équipe canadienne sont encore plus élevées cette année puisque le tournoi a lieu en sol canadien, à Ottawa. Si la liste d’invitations au camp a soulevé plusieurs discussions, il en sera assurément de même pour les quatre jours d’audition.

Les candidats auront quelques entraînements et deux matchs contre les étoiles universitaires (U Sports) pour montrer de quel bois ils se chauffent. La formation finale devrait être connue en soirée, vendredi.

Voici cinq questions qu’on peut se poser à l’aube du camp de sélection:

Zayne Parekh et Beckett Sennecke pourront-ils profiter de leur sursis?

Le défenseur du Spirit de Saginaw et l’attaquant des Generals d’Oshawa se présentent probablement au camp avec deux prises contre eux. Les jeunes hommes ne faisaient initialement pas partie des plans de l’état-major, mais on les a invités avec quelques jours de retard en raison de la blessure à Harrison Brunicke et de celle subie par Easton Cowan. Ce dernier sera présent au camp, mais il n’y participera pas par mesure préventive, a-t-on laissé savoir.

Le fait que Parekh, choix de première ronde des Flames de Calgary – 9e au total –, ait été ignoré au départ avait soulevé quelques questions. Il a mérité le titre de défenseur de l’année dans la Ligue canadienne et a aidé le Spirit à remporter la Coupe Memorial en jouant près de 30 minutes dans des matchs importants, au printemps dernier.

Il a amassé huit buts et 32 points en 24 matchs, cette saison, et pourrait amener une dimension plus dynamique et offensive à la ligne bleue canadienne. L’aspect défensif de son jeu est probablement ce qui pourrait jouer contre lui. Il aura fort à faire pour s’inviter dans les discussions.

L’absence de Sennecke en avait également fait sourciller plusieurs, considérant qu’il a été sélectionné au troisième rang par les Ducks d’Anaheim lors du dernier repêchage et qu’il occupe présentement le sixième rang de la Ligue de l’Ontario (OHL) avec 44 points (21 buts, 23 passes) en 26 matchs.

Sennecke a d’ailleurs fait le tour des réseaux sociaux, ce week-end, en raison du but spectaculaire qu’il a marqué dans un duel contre les Knights de London.

Misera-t-on sur la jeunesse à profusion?

La formation canadienne préfère habituellement miser sur l’expérience. Mais quand on regarde la liste d’invités, il serait fort possible qu’on déroge à cette règle, deux ou trois fois plutôt qu’une.

Le poste de Gavin McKenna avec le club est probablement assuré. À 16 ans, le potentiel premier choix au total du repêchage de 2026 domine la Ligue de l’Ouest (WHL) avec 59 points, dont 19 buts, en 30 matchs.

Après lui, le camp risque de nous donner les réponses chez les joueurs admissibles au prochain encan.

L’attaquant Porter Martone est le deuxième pointeur dans la OHL avec ses 21 buts et 54 points en 26 matchs et il apporte une intensité non négligeable. Le défenseur Matthew Schaefer est dominant aux deux extrémités de la patinoire. Leurs chances de se tailler un poste sont plutôt bonnes.

Matthew Schaefer

Quant au gardien Jack Ivankovic, un espoir de premier plan pour 2025, il serait surprenant de le voir avec l’équipe dès cette année. On veut probablement lui donner de l’expérience pour les prochaines éditions.

La direction aura-t-elle appris des erreurs de 2024?

Certains l’ont peut-être effacé de leur mémoire, mais nous sommes ici pour vous le rappeler : l’équipe canadienne a pris le cinquième rang en 2024 après une élimination en quarts de finale face à la Tchéquie.

Jamais, au cours de ce tournoi, on n’a senti que le gâteau a levé. On a notamment noté un manque d’engagement, un manque d’intensité et un manque de papier sablé. Les gros canons de l’équipe n’ont pas produit à la hauteur, et la production secondaire a été plutôt limitée.

Sept joueurs de cette édition sont de retour au camp, mais il serait surprenant que leur poste soit assuré compte tenu du déroulement du dernier tournoi. Les attaquants Easton Cowan et Brayden Yager ainsi que les défenseurs Oliver Bonk et Tanner Molendyk sont probablement en bonne posture.

Les attaquants Carson Rehkopf et Matthew Wood ainsi que le gardien Scott Ratzlaff devront quant à eux être convaincants dans les prochains jours pour mériter leur place.

« Que tu aies fait partie de l’équipe l’an dernier ou pas, tout recommence à zéro, a précisé l’adjoint Sylvain Favreau. On met l’accent sur la nouvelle sélection, sur la nouvelle année. »

Y aura-t-il un Québécois au sein de la formation?

Rien n’est moins sûr. Les espoirs de la LHJMQ reposent sur les épaules des attaquants Ethan Gauthier et Mathieu Cataford. Avec le talent de pointe qui occupera les deux premiers trios, les deux peuvent aspirer à un poste sur les trios de profondeur dans un rôle plus défensif.

Ils peuvent aussi dépanner sur le top-6 sans problème. Leur polyvalence sera assurément un atout. L’adjoint Sylvain Favreau a dirigé les deux : Cataford à Halifax, et Gauthier à Drummondville. Il a atteint la finale du Trophée Gilles-Courteau avec Cataford, en 2023, et l’a remporté avec Gauthier, en 2024.

Cataford 1

Le pilote franco-ontarien aura sans doute de bons mots pour ses deux poulains à la table de décision.

« Ils sont capables de jouer dans les deux sens, de jouer en infériorité numérique et d’apporter un élément physique. On peut les utiliser à toutes les sauces, a analysé Favreau. Les deux peuvent marquer et peuvent apporter de la production secondaire tout en prenant de la fierté à défendre. »

Qui défendra la cage canadienne?

L’état-major a invité quatre gardiens au camp : Carson Bjarnason (,913), Carter George (,905), Jack Ivankovic (,900) et Scott Ratzlaff (,893), qui agissait comme troisième gardien derrière Mathis Rousseau et Samuel St-Hilaire, l’an dernier, en Suède.

Si on avait à mettre un vieux deux sur les deux gardiens qui sauteront sur la patinoire pour la période d’échauffement avant le match du 26 décembre, on irait avec Bjarnason et George. Ils connaissent les meilleures saisons et ont ultimement le plus grand potentiel à ce jour.

Ratzlaff a l’avantage du point de vue de l’expérience, même s’il n’a pas enfilé l’uniforme en Suède. Il connaît une saison difficile, à l’image des Thunderbirds de Seattle, et pourrait venir brasser les cartes si la direction veut aller chercher un peu d’assurance avec un gardien qui a une idée de ce qui l’attend.

Il faudra aussi voir si l’on partagera les tâches lors de la ronde préliminaire du tournoi. L’an dernier, Rousseau avait insisté pour être d’office à chaque match et avait paru fatigué en quarts de finale.