HELENIUS BADGE LEPAGE

OTTAWA – Ukko-Pekka Luukkonen avait mentalement préparé son jeune compatriote Konsta Helenius à ce qui l’attendait à son arrivée en Amérique du Nord.

Le gardien des Sabres voulait ainsi éviter que le récent choix de premier tour de l’organisation subisse un choc trop violent en quittant sa Finlande natale pour découvrir les confins bétonnés de Buffalo, d’abord, puis de Rochester, quand il a été envoyé chez le club-école au terme du camp d’entraînement.

La vue d’immenses lots de stationnement béants et de grosses autoroutes bâties en hauteur en plein milieu d’une ville peut être déstabilisante pour un jeune qui a grandi dans une municipalité d’à peine 30 000 habitants, Ylöjärvi, ceinturée par un lac et la forêt finlandaise.

Ce choc a donc été évité. Mais Luukkonen ne l’avait pas prévenu au point de vue alimentaire.

« La culture est bien différente, a rigolé Helenius après la victoire de 3-1 des siens face à l’Allemagne au Mondial junior. On mange beaucoup plus de steak ici qu’à la maison, mais je ne m’en plains pas. »

Sa consommation de viande rouge n’est qu’un seul des aspects auxquels l’attaquant de 18 ans a dû s’adapter à sa première saison de ce côté-ci de l’océan. Après avoir été repêché au 14e rang, en juin dernier, il a signé son contrat et a décidé de quitter la Liiga pour faire le saut dans l’organisation des Sabres.

Son souhait était de rapidement faire la transition au style de jeu nord-américain pour s’approcher le plus possible du rêve ultime. Ça venait aussi avec beaucoup d’adaptation à l’extérieur de la patinoire. Heureusement pour lui, il est loin d’être le seul Européen au sein du club-école.

« [Mes coéquipiers européens] ont été importants dans les premiers mois, a-t-il expliqué avec un sourire. Je ne savais pas trop quoi faire pour me trouver un appartement et pour aller faire l’épicerie. »

À l’entendre parler, on peut presque penser que ç’a été plus facile pour lui de s’ajuster avec ses patins au pied, malgré son jeune âge et son plus petit gabarit (5-11, 185). À ses 23 premières rencontres à Rochester, il a amassé six buts et 17 points, ce qui lui confère le cinquième rang des pointeurs de son équipe.

« Je pensais que j’aurais un peu plus de points à ce stade-ci de la saison, a lancé celui qui n’a jamais manqué de confiance en ses moyens. Les choses n’allaient pas si bien collectivement en début de saison, le jeu de puissance en arrachait, mais les choses se sont replacées.

« Les gars sont forts ici, et l’aspect physique en est un que je dois continuer d’améliorer. C’est très important si je veux jouer dans la LNH. Pour le reste, tout est assez différent de la Liiga. La patinoire est plus petite, il y a moins de temps pour faire des jeux et on ne joue pas de la même manière. »

Jeune, mais expérimenté

C’est fort de cette expérience nord-américaine, et de sa présence au Championnat du monde au printemps dernier, qu’Helenius est débarqué au Mondial junior pour sa deuxième participation. Il s’y présente cette fois dans un rôle plus offensif alors que son entraîneur Lauri Mikkola lui confie le centre du premier trio.

Il a amassé deux aides jusqu’à maintenant, égalant sa récolte de l’an dernier – un but et une aide. La Finlande n’étant pas particulièrement une machine offensive, il ne faut tout de même pas s’attendre à ce qu’il se hisse parmi les meilleurs pointeurs du tournoi.

Son influence sur le reste du groupe suffira à tirer tout le monde vers le haut.

« Il aide les autres simplement en jouant comme il le fait et en se comportant comme il le fait, a souligné Mikkola. Les gars voient la confiance qu’il affiche dans les situations importantes. C’est le meilleur moyen pour lui de faire sentir sa présence. »

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