OTTAWA – Gavin McKenna sait qu’il sera difficile de marcher dans les traces des deux derniers joueurs de 17 ans à avoir porté l’uniforme d’Équipe Canada junior.
Mais si quelqu’un peut tenter d’imiter Connor Bedard et Macklin Celebrini, c’est bien lui.
L’attaquant des Tigers de Medecine Hat, depuis longtemps identifié comme le potentiel premier choix du repêchage de 2026, brûle la Ligue de hockey de l’Ouest (WHL) avec sa récolte de 19 buts et 60 points en 30 matchs. Il est le plus productif des 19 avants invités au camp de sélection, cette semaine, à Ottawa.
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« J’espère être à la hauteur, a indiqué celui qui fêtera son 17e anniversaire le 20 décembre. Ils ont placé la barre assez haut, mais c’est mon objectif. Ils sont très talentueux. Ils ont rapidement prouvé ce qu’ils étaient en mesure de faire dans leur carrière. Ce serait cool de suivre leurs traces.
« C’est un honneur d’être invité au camp, c’est un rêve depuis que je suis jeune. Mais le travail n’est pas terminé. Je dois prouver ce que je suis capable de faire et me tailler un poste dans l’équipe. »
Il serait plutôt surprenant que l’état-major de Hockey Canada se prive d’un tel talent après une cinquième place, l’an dernier – une édition qui manquait justement de joueurs capables de faire la différence.
« Gavin est un joueur de niveau élite, a fait valoir le vice-président des opérations hockey, Scott Salmond. Il a un talent incroyable. Il a la vision, le talent et les habiletés. Il peut apporter sa contribution de haut en bas de la formation. On remarque beaucoup son talent offensif, mais il est aussi engagé défensivement. »
Avec de tels compliments lancés au tout premier jour du camp, tout indique que les attentes envers le natif du Yukon sont plutôt élevées. La bonne chose pour lui, c’est qu’il y a une bonne marge entre les récentes prestations de Bedard et de Celebrini.
Les deux ont été les meilleurs joueurs de l’équipe canadienne à leur année de 17 ans, sans contredit.
Bedard a éclipsé une panoplie de records en guidant les siens jusqu’à l’or, en 2023, grâce à ses neuf buts et 23 points en seulement sept matchs. Celebrini a été plus discret avec ses quatre buts et huit points en cinq rencontres, l’an dernier. Il a tout de même conclu au premier rang des pointeurs de la formation unifoliée.
La question, donc : doit-on modérer les attentes dans le cas de McKenna? La pression risque d’être forte, surtout que le tournoi sera présenté en sol canadien, à Ottawa.
« C’est une grande scène, a reconnu Salmond. C’est un gros tournoi, et pour un jeune joueur, c’est un environnement éprouvant – on l’a vu avec Connor Bedard et tous les autres. Mais notre programme met les jeunes à l’épreuve, au Championnat des moins de 18 ans, à la Coupe Hlinka-Gretzky, par exemple.
« Même si c’est un peu différent, je pense que les joueurs de sa trempe ont des attentes élevées pour eux-mêmes. Nous comptons sur de bonnes personnes pour l’entourer et l’aider à affronter ce défi. »
Au printemps dernier, McKenna a aidé le Canada à décrocher l’or au Championnat du monde des moins de 18 ans en amassant 10 buts et 20 points en sept matchs. Il a récidivé, cet été, en récoltant trois buts et six points en cinq matchs pour remporter la Coupe Hlinka-Gretzky. Il est à l’aise sur la scène internationale.
« Ça me donne confiance, c’est certain, a lancé le principal intéressé. J’ai joué avec quelques-uns des gars qui sont ici, alors je me sens plus à l'aise. Cela dit, c’est un nouveau tournoi. Je dois m’assurer d’être le plus prêt possible. Je ne peux pas me laisser distraire par mes succès passés. »
Pas d’inquiétudes
Il est vrai que ce sera une tout autre histoire. McKenna n’a aucun problème à se démarquer contre les meilleurs de son groupe d’âge, mais on ne l’a encore jamais vu à l’œuvre contre de la compétition plus mature physiquement, et plus âgée.
Ce n’est pas pour rien qu’on dit souvent que le Mondial junior est l’affaire des joueurs de 19 ans.
« Le jeu physique sera un défi pour moi, a répondu le patineur de 6 pieds et 165 livres. Je ne suis pas un gros joueur, mais j’ai appris en affrontant des gars plus robustes dans la Ligue dehockey de l’Ouest, ces dernières années. Ça m’a préparé pour ça. »
Il est vrai qu’à sa première saison complète à Medecine Hat, l’an dernier, McKenna a flirté avec la barre des 100 points – il en a amassé 97 en 61 matchs – même s’il avait quelques pouces et quelques livres en moins. Il ne faudrait donc pas trop s’en faire avec cette notion.
« Je ne suis pas trop inquiet à ce sujet », a commenté l’attaquant Brayden Yager, un espoir des Jets de Winnipeg, qui l’a souvent affronté dans la WHL. « Il est un joueur super spécial. On voit tous ce qu’il fait à Medecine Hat, cette année. Je suis convaincu qu’il jouera un rôle clé dans cette équipe. »
L’entraîneur de la formation canadienne, Dave Cameron, ne connaît pas encore personnellement le phénomène, mais il est bien au courant de ce que le jeune homme peut faire sur une glace. Il a toutefois tenu à rappeler une notion fort importante lorsque questionné à son sujet.
« Il est très habile et il ne semble pas intimidé par toute cette attention », a observé celui qui dirige les 67’s d’Ottawa, dans la Ligue de hockey de l’Ontario. « Mais il n’est qu’une pièce du casse-tête. Ce n’est pas à propos d’un individu dans un tournoi comme celui-là. Le groupe qui deviendra une équipe sera celui qui gagnera l’or. »