CHESTNUT HILL, Ma. – Notre contact à Boston College nous avait rapidement prévenus : de tous les joueurs inscrits sur notre liste de demandes, James Hagens serait fort probablement le dernier à se présenter dans les gradins du Conte Forum pour nous accorder une entrevue.
Pas parce que l’attaquant de 18 ans veut nous faire attendre délibérément dans le froid glacial de l’aréna désert. C’est surtout parce qu’il a pris l’habitude de prolonger ses séances d’entraînement depuis ses débuts à Boston College cette année. C’est sur la surface glacée qu’il parvient à s’évader un tant soit peu.
« La pression ne semble pas du tout l’affecter, souligne son entraîneur Greg Brown. Quand il est sur la glace, on dirait qu’il est capable de mettre tout ça derrière et de simplement jouer au hockey. On se demandait si l’attention serait un problème, s’il allait essayer de jouer à Superman, mais ce n’est pas du tout le cas. »
Brown parle de pression ici parce que Hagens est celui qui doit succéder à Macklin Celebrini comme premier choix au total au prochain repêchage. Il est du moins le joueur qui a amorcé la campagne bien assis sur ce prestigieux trône, habituellement plus difficile à gagner qu’à perdre.
« J’ai grandi en rêvant à ça, au fait d’être le premier choix au total », lance le sympathique jeune homme quand il prend enfin place dans les gradins. « Je sais que je peux faire en sorte que ce rêve devienne réalité. J’y travaille tous les jours. Je ne veux pas être deuxième ou troisième. Je veux être le premier. »
Or, il semble que le débat soit déjà lancé. L’émergence des attaquants Michael Misa et Porter Martone et celle du défenseur Matthew Schaefer, dans la Ligue canadienne de hockey (LCH), pourrait venir brasser les cartes.
Hagens réussit pourtant à démontrer les mêmes qualités que lors de son passage de deux saisons au sein du Programme de développement de l’équipe nationale de USA Hockey (NTDP). Le natif de Long Island, en banlieue de New York, impressionne toujours grâce à l’allégresse de son coup de patin, sa vision du jeu, et ses mains de soie.
Ces qualités lui ont permis d’effectuer une transition en douceur – pas sans défi – au niveau universitaire. Il a 15 points à sa fiche en 12 matchs, mais il y a un hic. Il a touché la cible une seule fois. Son taux de conversion sur les tirs s’élève à 2,63 pour cent (1 en 38) tandis qu’il se chiffrait à 22 pour cent l’an dernier.
Une anomalie qui n’agace pas autant le principal intéressé que les observateurs.
« C’est certain que j’aimerais être en mesure de marquer davantage, avoue-t-il. Mais je suis très heureux de la façon dont je joue depuis le début de la saison. J’essaie de ne pas me concentrer là-dessus, parce que si je ne pense qu’à marquer, je ne prendrai pas les bonnes décisions. »