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Le repêchage 2024 Upper Deck se tiendra les 28 et 29 juin à la Sphère de Las Vegas. La première ronde sera présentée le 28 juin (19 h HE; ESPN, ESPN+, SN, TVAS), tandis que les rondes 2 à 7 se dérouleront le 29 juin (11 h 30 HE; ESPN+, NHLN, SN, SN1). En attendant l’événement, LNH.com vous offre des portraits d’espoirs admissibles à l’encan. Voici celui d'Alexis Bernier, défenseur du Drakkar de Baie-Comeau de la LHJMQ.

BUFFALO – Le Drakkar de Baie-Comeau a peut-être confondu bien des observateurs pour former la meilleure équipe junior au Canada en saison régulière en plus d’atteindre la finale de la LHJMQ, ça n’a pas rendu sa conclusion plus facile à accepter pour Alexis Bernier.

Trois semaines après avoir subi l’affront d’un balayage aux mains des Voltigeurs de Drummondville en finale, le défenseur de 17 ans rumine encore l’élimination expéditive du Drakkar.

« C’était une belle saison, mais je suis un gars compétitif, alors je l’ai encore sur le cœur la défaite en quatre matchs », a admis Bernier, rencontré dans le cadre de la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH (Combine) à Buffalo. « Je pense qu’on aurait pu mériter un meilleur sort, même si on n’a pas joué notre meilleur hockey en finale. On peut quand même être fiers de notre saison. »

Même s’il ne va fêter son 18e anniversaire que le 21 juin, Bernier a été au cœur des succès de Baie-Comeau. Il a été l’un de ceux qui ont mis les bouchées doubles lorsque l’équipe a appris en janvier que la saison du défenseur Émile Chouinard était terminée en raison d’un lymphome de Hodgkin.

« Quand on a appris ça, ça n’a pas été facile, mais tous les gars ont élevé leur jeu d’un cran, moi compris, a mentionné Bernier. On aurait pu s’écraser en tant qu’équipe, mais on a continué à former une très bonne équipe, et on a finalement terminé au premier rang au pays. »

S’il est surtout reconnu comme un défenseur robuste à caractère défensif, Bernier a développé son côté offensif à sa deuxième saison dans la LHJMQ. Il a presque doublé sa production avec une récolte de 31 points (quatre buts, 27 passes) en 67 matchs, après avoir terminé sa saison recrue avec 17 points (quatre buts, 13 passes) en 64 parties.

Évoluant au sein du premier duo de défenseurs de l’équipe de la Côte-Nord, Bernier a été appelé à affronter les meilleurs éléments offensifs adverses tout au long de la saison, une tâche dont il s’est acquitté avec brio.

« Assez rapidement dans la saison, peut-être vers le 10e match, la game d’Alexis s’est stabilisée, a souligné l’entraîneur du Drakkar Jean-François Grégoire. Il jouait déjà de grosses minutes sur notre premier duo de défenseurs contre les meilleurs trios adverses. On voyait qu’il était concentré, dédié, et qu’il tirait une grande fierté de ce rôle-là. »

Il a poursuivi son excellent travail en séries avec une récolte de neuf points en 13 rencontres au cours des trois premières rondes. S’il a été blanchi en quatre parties en finale en plus de présenter un différentiel de moins-6, son entraîneur affirme qu’il est important de regarder au-delà des statistiques.

« Quand les séries commencent, tout le monde est enthousiaste, mais par la suite, quand l’excitation retombe, il devient surtout important d’afficher de la constance, et c’est ce qu’Alexis a fait, a assuré Grégoire. Il faut faire attention avec les chiffres. Ce n’est pas son différentiel qui va déterminer s’il a eu de bonnes séries ou non. Ce qui est important dans son cas, c’est qu’il est un défenseur qui a eu d’énormes responsabilités à 17 ans, et c’est excellent pour son bagage et son futur. »

L’attention tournée vers Buffalo, puis Vegas

Après être retourné sur la ferme aviaire familiale à St-Valérien-de-Milton, où il a repris l’entraînement au cours des dernières semaines, Bernier a mis le cap sur Buffalo.

Il va y rencontrer une quinzaine d’équipes de la LNH, pour la plupart des équipes qui lui avaient déjà démontré de l’intérêt au cours de la saison, en plus de se soumettre à des tests physiques et médicaux.

« Le Combine va m’aider à tourner la page, a-t-il noté. Pendant la saison et en séries, je voulais me concentrer sur l’équipe. C’est maintenant terminé, j’ai repris l’entraînement, et après le Combine, ça ne sera plus entre mes mains. Il va rester le repêchage, et j’aurai alors fait tout ce qui est en mon pouvoir à ce moment-là. »

Celui dont le nom apparaît au 62e rang du classement final du Bureau central de dépistage de la LNH parmi les patineurs nord-américains croit que les équipes aiment le fait qu’il est pleinement conscient de ce qu’il va pouvoir apporter à une équipe au prochain niveau.

Il s’identifie davantage à un joueur comme Brett Pesce des Hurricanes de la Caroline, et n’aspire pas à devenir le prochain Cale Makar ou Erik Karlsson.

« Il y a des équipes qui peuvent être inquiètes quand un joueur se surévalue, a-t-il avancé. Je suis honnête avec elles, je leur dis comment moi je me vois, et bien souvent, elles me voient de la même manière. À chacune de mes entrevues, c’est quelque chose qui ressort, le fait que je me connais bien et que je connais mon identité. Je sais quel rôle je peux occuper, mais je veux être le meilleur dans ce rôle-là. »

Il s’agit d’une perspective qui est partagée par Jean-François Damphousse du Bureau central de dépistage.

« C’est certain à 100 pour cent qu’il y a une valeur associée à ça, parce qu’il y a moins de projection à faire à long terme, a expliqué Damphousse. Dans son cas, les équipes savent quel genre de joueur elles vont obtenir, c’est-à-dire un joueur fiable, efficace, qui s’implique physiquement et qui fait preuve de leadership. Ça réconforte les équipes de voir un joueur comme ça. Il pourrait même sortir un peu plus haut que le rang où nous l’avons sur notre liste pour ces raisons-là. »

Le clan Bernier va ensuite se rendre à Vegas, où aura lieu le repêchage les 28 et 29 juin. Alexis sera notamment accompagné de son père David, qui a été repêché à deux reprises – par les Oilers d’Edmonton en septième ronde en 1996 puis par les Mighty Ducks d’Anaheim au huitième tour en 1998 – mais qui n’a pas disputé de match dans la LNH.

Alexis décrit son père comme son modèle, quelqu’un vers qui il pouvait toujours se tourner lorsqu’il avait des questions, qui lui a inculqué l’importance d’une bonne éthique de travail et d’une bonne attitude. Il affirme aussi qu’il ne lui a jamais imposé la moindre pression afin qu’il atteigne les plus hauts sommets au hockey. 

Malgré toute cette reconnaissance, sera-t-il tenté de taquiner le paternel si son rang de sélection devait être plus élevé que le sien?

« Je ne suis pas quelqu’un qui tient les choses pour acquises, tant que je n’entendrai pas mon nom, je ne dirai rien, a-t-il dit, un sourire en coin. Mais après… ça se pourrait. »