Alfredsson_Bench

Bientôt, les responsables du Temple de la renommée du hockey cogneront à la porte de Daniel Alfredsson et lui demanderont de fouiller dans son sac d'équipement pour trouver des objets à exposer au musée de Toronto.

Ils vont tomber sur un gars de la vieille école.
« Mes patins en cuir de l'époque, un bâton en bois, si j'en trouve un », a lancé Alfredsson à la blague, lundi, depuis son domicile de la Suède. « Mes Bauer Supreme 1000, si je peux les trouver. »
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Ces patins Bauer vintageillustreraient bien une carrière qui a duré 18 saisons et qui l'a vu prospérer au cours d'une période où les règles, le style de jeu et l'équipement ont grandement évolué.
Alfredsson fera partie de la cuvée 2022 du Temple de la renommée en compagnie de ses acolytes suédois Daniel et Henrik Sedin, de l'ancien gardien Roberto Luongo et de Riikka Sallinen, la première joueuse finlandaise à être intronisée. Le regretté Herb Carnegie a été choisi dans la catégorie des bâtisseurs.
« C'est vraiment un honneur, a dit le Suédois. C'est un privilège de pouvoir gagner sa vie en jouant au hockey, un sport que j'aurais pratiqué pour le plaisir toute ma vie sans aucun doute. Pouvoir vivre de ça, jouer devant des milliers de partisans et être reconnu de cette façon, c'est réellement incroyable.
« Tu ne penses pas à ça quand tu joues au hockey, ce n'est pas un objectif que tu te fixes durant ta carrière. Mais quand tu as pris ta retraite et que tu regardes en arrière, ç'a une grande signification d'être inclus parmi tous les grands joueurs de ce grand sport. »
Sélectionné par les Sénateurs d'Ottawa en sixième ronde (133e) au repêchage de 1994, Alfredsson est arrivé dans la LNH après avoir passé cinq saisons dans les rangs professionnels en Suède.
Il a mis la main sur le trophée Calder à titre de recrue de l'année en 1995-96, quand il a récolté 61 points (26 buts, 35 passes) en 82 matchs. C'était le début d'une carrière qui l'a vu devenir de plusieurs façons le visage de sa concession.
Alfredsson a passé 17 saisons, dont 13 comme capitaine, à Ottawa, où il est encore aujourd'hui une personnalité populaire pour sa carrière de joueur et son travail dans la communauté. Il occupe le premier rang de l'histoire des Sénateurs pour les buts (426), les passes (682) et les points (1108) et le deuxième rang pour les matchs joués (1178).
En plus du Calder, Alfredsson a remporté le trophée King Clancy, remis au joueur qui démontre un leadership hors pair tant sur la patinoire qu'à l'extérieur et qui s'implique de façon exceptionnelle au sein de sa communauté, en 2011-12 et le trophée Mark Messier pour le leadership en 2012-13.
Même s'il a joué sa dernière saison avec les Red Wings de Detroit en 2013-14, Alfredsson est retourné à Ottawa le 4 décembre 2014 pour prendre sa retraite en tant que membre des Sénateurs. L'organisation a ensuite retiré son numéro 11 le 29 décembre 2016.
Alfredsson a également connu du succès sur la scène internationale avec la Suède. Il a notamment remporté la médaille d'or aux Jeux olympiques de Turin en 2006 et la médaille d'argent à ceux de Sotchi en 2014.
Malgré tout ça, Alfredsson, qui en était à une cinquième année d'admissibilité au Temple, ne s'attendait pas à recevoir un appel du président du Temple de la renommée Lanny McDonald et du directeur du comité de sélection Mike Gartner, lundi.
« Il était 20 heures ici, je me disais que ça ne se produirait pas cette année, a-t-il raconté. Mais ils ont appelé et ma femme a répondu et a demandé : 'Qui parle?'. Une surprise vraiment agréable, je suis extrêmement honoré. »
Les partisans des Sénateurs avaient organisé une solide campagne pour faire élire Alfredsson au Temple, et l'ancien capitaine riait à l'idée qu'ils avaient enfin réussi à accomplir leur mission.
« J'aime penser que c'est ma carrière de joueur qui m'a permis de me faire élire, a-t-il énoncé en riant. Mais c'est vraiment spécial d'avoir le soutien du groupe qui a voté pour moi, mais aussi celui des partisans.
« Quand tu te retires, c'est un sentiment vraiment spécial d'avoir ce lien avec la ville et les partisans, même une fois ta carrière de joueur terminée. Ça signifie beaucoup pour moi. Je pense que plusieurs partisans des Sénateurs sont très heureux aujourd'hui de me voir recevoir cette reconnaissance. Ils ont quelque chose à voir là-dedans.
« Nous faisons carrière, nous faisons de notre mieux, nous sommes des professionnels et nous en retirons de la fierté. Quand on se retire, on se retire. Nous ne pouvons pas contrôler ce qui se passe après ça.
« Mais c'est vraiment un honneur incroyable quand je pense aux gens qui étaient là avant moi, et surtout d'être reconnu dans un marché canadien où j'ai passé la majorité de ma carrière. Je sais à quel point le hockey est important pour cette ville, et je sais à quel point cette reconnaissance va avoir une grande signification pour les partisans d'Ottawa. »