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BROSSARD – Emil Heineman a la rapidité et le tir des poignets pour aspirer à un rôle plus offensif au sein d’une équipe de la LNH. Mais à 23 ans et à sa première saison complète avec les Canadiens, le Suédois gagne ses galons au sein d’un quatrième trio.

Il n’y a rien de mal à cela. Comme Martin St-Louis le dit souvent, il faut apprendre à marcher avant de courir.

Heineman n’est pas déboussolé à l’aile gauche du quatrième trio en compagnie de Lucas Condotta et de Joel Armia.

« Non, ce n’est pas une première pour moi », a dit Heineman à la veille d’un match contre les Golden Knights de Vegas au Centre Bell. « En Suède à Leksands, je me retrouvais au sein d’un quatrième trio. J’étais un jeune attaquant de 18 ans. Nous avions connu une bonne saison et nous procurions une bonne énergie à notre équipe. J’ai un rôle assez similaire cette année avec les Canadiens.

« Je récupère des rondelles, je me concentre sur l’échec avant et je peux générer des chances de marquer, a-t-il poursuivi. Je sens que je gagne de plus en plus en confiance dans ce rôle. Je veux que mon échec avant devienne une façon de créer des jeux autant offensivement que défensivement pour récupérer des rondelles. »

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En 18 matchs, Heineman a récolté cinq points (trois buts, deux passes). L’ancien choix de deuxième tour (43) des Panthers de la Floride en 2020 a distribué 43 mises en échec, ce qui le place au deuxième rang chez le CH tout juste après Josh Anderson (45).

Mais si on regarde la colonne des mises en échec par tranche de 60 minutes, Heineman est au sommet de l’équipe à 13,53 parmi les joueurs qui ont joué un minimum de dix matchs. Il devance assez facilement Anderson (10,15), Juraj Slafkovsky (9,00) et Arber Xhekaj (8,89).

« Je ne veux pas frapper juste pour frapper, mais plus pour récupérer des rondelles, a affirmé Heineman. J’ai une intention quand je me lance vers une mise en échec. J’aime jouer avec une bonne dose d’intensité. J’étais le même joueur en Suède. »

« L’échec avant et le désir de récupérer des rondelles font partie de mon identité comme joueur, a-t-il continué. J’aime créer de l’offensive à partir de jeux brisés et de revirements des rivaux. À Laval, j’avais un rôle plus offensif, mais on me demandait aussi d’être intense sur l’échec avant. Ça ne change pas, c’est toujours crucial au hockey. »

Martin St-Louis n’est pas surpris par le jeu physique de son ailier de 23 ans.

« Pour être physique, tu as besoin de rythme, a mentionné l’entraîneur-chef. Dans la LNH d’aujourd’hui, il n’y a pas un seul joueur qui peut générer de la robustesse sans avoir de la rapidité et du rythme. Le rythme te procure aussi de la force et te rapproche des situations physiques. Il y a des joueurs qui sont rapides, mais qui ne sont pas aussi physiques que lui (Emil). C’est dans son identité le jeu physique. »

Le CH a retrouvé un quatrième trio plus typique depuis le rappel de Lucas Condotta et le renvoi d’Oliver Kapanen en Suède. Condotta, 27 ans, a l’ADN d’un centre de quatrième trio. Pour paraphraser Heineman, l’Ontarien joue un style pesant.

Auteur de 29 points (15 buts, 14 passes) en 45 matchs l’an dernier avec le Rocket de Laval à sa première saison complète en Amérique du Nord, Heineman a un rôle plus limité à ses débuts dans la LNH avec un temps de jeu moyen de 10:21.

« Il y a toujours un ajustement, il ne joue pas 15 ou 20 minutes comme il le faisait dans le passé, a rappelé St-Louis. Mais ça commence souvent de cette façon. S’il joue sept minutes, il doit jouer sept bonnes minutes pour espérer obtenir huit minutes au match suivant et ainsi de suite. Il doit forcer la main de ses entraîneurs. »

Le numéro 51 n’y voit aucune objection à passer plus de temps sur le banc.

« Je dois bien jouer dès que je saute sur la glace, a-t-il dit. Je n’ai pas un gros temps de jeu, mais je le prends de la bonne façon. Je me motive encore plus avant chacune de mes présences. Je ne tombe pas dans la routine d’une présence régulière. J’ai besoin de mériter mes présences et quand j’obtiens cette chance, je dois montrer mon meilleur visage. »