BROSSARD – Le tournoi des recrues de Buffalo a été une belle vitrine pour les espoirs des Canadiens de Montréal. Même si les attaquants Filip Mesar et Owen Beck ont été moins visibles par rapport à l’an dernier, d’autres ont su créer une impression favorable.
Globalement, on trace un bilan positif de l’exercice chez les responsables du développement du CH.
« Ce n’est pas qu’ils m’ont déçu, mais des gars comme Mesar et Beck sont moins ressortis du lot que l’an dernier. Ce n’est rien d’alarmant », a insisté Francis Bouillon, entraîneur du développement des joueurs de l’équipe, lors d’une mêlée de presse au Complexe sportif CN mardi.
« Il faut leur donner du temps. Ils vont se reprendre au cours du gros camp du club. »
« Il n’y a eu aucune déception pour moi », a quant à lui affirmé le directeur du développement des joueurs, Rob Ramage. « C’était un super groupe de jeunes, talentueux et voué à un bel avenir. Pour un gars de développement, c’est très stimulant. »
Dans une compétition présentée à Buffalo en fin de semaine dernière, les espoirs du CH ont signé deux victoires en trois rencontres. Ils ont d’abord baissé pavillon 6-3 contre les recrues des Sabres, avant de vaincre ensuite leurs pairs des Bruins de Boston 4-1 et des Sénateurs d’Ottawa 2-1.
Ramage s’est gardé d’identifier les joueurs qui l’ont le plus impressionné.
« Il n’y a pas eu de première, de deuxième ou de troisième étoile, a-t-il réagi. Nous ne sommes pas à la recherche de “Monsieur Septembre”. »
La route demeure parsemée d’embûches, mais surtout très longue pour ces jeunes loups. Plusieurs d’entre eux seront d’ailleurs retournés à leur équipe junior ou lutteront pour l’obtention d’un poste dans les rangs professionnels.
Les plus méritants, en plus des principaux espoirs de l’organisation, tenteront d’impressionner les dirigeants du Tricolore à l’ouverture du camp sur la glace, jeudi.
Mailloux et Reinbacher
À Buffalo, les yeux étaient rivés sur les défenseurs Logan Mailloux et David Reinbacher. Ce dernier a été le premier choix de l’équipe en juin – cinquième au total. Les deux ont bien paru, quoiqu'éclipsés par William Trudeau, qui a déjà une saison dans la Ligue américaine derrière la cravate.
À l’attaque, le Québécois Joshua Roy s’est démarqué, Bouillon soulignant même son implication sans la rondelle.
« Je suis un grand ‘fan’ de Joshua, a admis Ramage. Ses aptitudes, son intelligence au jeu, il poursuit sa progression. »
Pour revenir à Mailloux, qui peut maintenant se concentrer sur le hockey après s’être retrouvé dans une tourmente, il a connu une bonne rentrée en la matière.
« Logan a tout juste été correct dans le premier match, mais il a mieux joué d’un match à l’autre, a commenté Bouillon. J’ai aimé son tournoi. C’était rafraîchissant de le voir avec le chandail des Canadiens sur le dos. Il a joué avec passion.
« Logan a un énorme potentiel. C’est à lui de faire ses preuves. Il a son avenir entre les mains. Il a peut-être besoin de millage parce qu’il n’a pas beaucoup joué au cours des dernières années. Que ce soit à Laval, dans la Ligue américaine, ou à Montréal, c’est maintenant à lui de faire sa place. »
« J’ai été à même de voir tous les efforts qu’il a faits », a pris soin de préciser Ramage. « Il mérite d’avoir la chance d’être un joueur des Canadiens. »
Pour ce qui est de l’Autrichien Reinbacher, âgé de 18 ans seulement, les deux anciens défenseurs de la LNH ont eu de très bons mots à son endroit.
« C’est une grosse bouchée pour lui, a souligné Bouillon. C’est différent sur une plus petite surface de jeu. Il a affiché une belle progression et montré de belles choses. Je suis fier de lui. »
Ramage a renchéri : « C’était la première fois que je le voyais à l’œuvre en personne. On remarque tout de suite sa grande intelligence au jeu. Il préconise un style beaucoup plus mature pour son âge. Sur les petites surfaces de jeu, on ne peut pas s’effacer. Ça ne l’a pas du tout incommodé. Il s’est bien tiré d’affaire ».
Tourigny grandit
En plus de Trudeau, Miguel Tourigny est un autre défenseur qui a retenu l’attention pour les bonnes raisons. L’athlète de petite taille (5 pieds 8 pouces, 186 livres), qui a été le choix de septième tour du CH en 2022 (216e au total), est allé peaufiner son jeu en Slovaquie la saison dernière.
« Miguel joue avec beaucoup de confiance, a relevé Bouillon. L’an dernier, il était stressé, il courait partout sur la patinoire. Il voulait trop prouver son jeu offensif, qu’on lui connaissait déjà, en délaissant l’aspect défensif. Cette année, il a poli son jeu dans les deux volets. Il affiche une maturité différente. »
Ramage s’est dit tout aussi impressionné, mentionnant que Tourigny possède tous les atouts afin de faire sa marque dans les rangs professionnels. Cette saison, il paraît acquis qu’il évoluera pour le Rocket de Laval, dans la Ligue américaine.
« On voit de plus en plus de défenseurs comme lui. Il y a de la place pour des défenseurs de sa trempe, a-t-il estimé. Nous en avons un autre du genre qui n’est pas piqué des vers en Lane Hutson, qui poursuit son cheminement dans la NCAA à l'Université de Boston », a fait remarquer Ramage.