MONTRÉAL – Arber Xhekaj a une carte rare dans son jeu, celle de la présence physique. Mais pour maximiser cet atout, le colosse défenseur a besoin d’offrir un jeu stable dans son propre territoire. Un élément qu’il a grandement amélioré depuis le début du mois de novembre.
Le 31 octobre, soir de l’Halloween, Xhekaj avait troqué son costume de joueur pour celui du classique veston et cravate, prenant place sur la passerelle de presse du Capital One Arena de Washington. Il subissait ce sort pour une troisième fois en onze rencontres. Ce soir-là, les Canadiens de Montréal avaient subi un revers de 6-3 contre les Capitals.
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Depuis le passage dans la capitale américaine, Xhekaj a participé aux huit matchs des siens. Le numéro 72 a retrouvé son aplomb en formant un duo plus fiable à la gauche de Jayden Struble.
À cinq contre cinq, Xhekaj s’est retrouvé sur la glace pour un seul but des rivaux lors des huit derniers matchs. Struble, quant à lui, était sur la patinoire pour deux buts de l’équipe adverse seulement. Au cours de cette période, le CH a accordé 14 buts en huit rencontres à cinq contre cinq.
Xhekaj a regagné sa propre identité, celle du bon protecteur. Mais aussi celle d’un défenseur qui fait le boulot dans son territoire et qui peut relancer l’attaque.
Dans la victoire de 5-1 contre les Blue Jackets de Columbus samedi au Centre Bell, il a livré un combat à Mathieu Olivier en deuxième période dans un moment où l’équipe commençait à s’endormir et devenait susceptible de piquer du nez. Il a choisi le bon moment.
Au match suivant, un gain de 3-0 contre les Oilers d'Edmonton, Xhekaj a joué un peu plus de 17 minutes (17:10). Même s’il n’a pas eu souvent Connor McDavid (1:12) ou Leon Draisaitl (2:47) dans ses pattes à cinq contre cinq, l’Ontarien a permis aux autres défenseurs de son équipe de mieux respirer.
« Arber a repris son rythme », a dit Martin St-Louis après un entraînement d’un peu plus de 60 minutes mardi matin. « On voulait aussi lui donner un rythme en lui offrant plusieurs matchs d’affilée. Il gagne en confiance avec plus de répétitions. Il a plus de constance dans ses responsabilités défensives. Quand il joue en confiance, il peut y aller de meilleures touches et il est dans un meilleur état d’esprit. C’est une progression, mais il n’a pas fait ça du jour au lendemain. Il bâtit son jeu. »
Assis confortablement dans son casier après l’entraînement, Struble a expliqué les progrès réalisés en compagnie de Xhekaj.
« Nous jouons mieux en équipe et par conséquent, notre jeu défensif sur le plan collectif est meilleur, a noté l’Américain. Notre structure est plus solide. Ça aide beaucoup. Mais sur le plan individuel, j’ai trouvé mon rythme, tout comme Arber.
« Je n’ai pas un match en tête ou un jeu précis pour expliquer ce déclic. À mes deux premiers matchs cette saison, j’étais mauvais. Depuis ce temps, j’ai le sentiment que je joue mieux. J’offre des matchs solides et c’est la même chose pour Arber. Nous avons du plaisir ensemble. Nous restons aussi positifs et nous nous parlons beaucoup sur le banc. »
Absent pour les cinq premiers matchs de l’année, Struble a joué les 14 derniers matchs des siens. Si Xhekaj et Struble ont gagné leur place au soleil, c’est tout le contraire pour Justin Barron, qui a sauté son tour dans sept des huit dernières rencontres.
« Pour un jeune défenseur, c’est toujours difficile de jongler avec la possibilité de rater le match suivant si tu fais un ou deux mauvais jeux dans un match, a rappelé Mike Matheson. Je l’ai vécu quand j’étais avec les Panthers de la Floride. Je pensais trop et je devenais nerveux sur la glace. J’en parle à JB (Justin Barron) afin de lui remonter le moral. La confiance joue tellement un grand rôle. »
Primeau garde le moral
Quand on fait allusion à la confiance, on pourrait croire que celle de Cayden Primeau est grandement fragilisée. Chassé du match après deux périodes à son dernier départ contre les Sabres Buffalo où il avait donné cinq buts sur 14 tirs, Primeau refuse de se laisser décourager. Du moins devant les micros.
« Je veux garder une bonne attitude et je dois me préparer pour mon prochain départ, a affirmé Primeau. Nous avons une longue pause avant notre prochaine rencontre de samedi. J’ai besoin de profiter de ce temps à l’entraînement. Je peux me servir de l’expérience de l’an dernier où je ne jouais pas souvent avec le ménage à trois gardiens. Je me sens bien lors des entraînements. J’ai aussi le sentiment qu’il n’y a pas un match où j’étais vraiment faible, mais plus des moments dans un match. Je dois simplement retirer les mauvaises passes à l’intérieur d’une rencontre. »
Sur le strict plan des chiffres, Primeau est loin de connaître un bon départ avec un dossier de 1-2-1, une moyenne de 4,67 et un taux d’efficacité de ,845.
« Il ne doit pas regarder les statistiques, a rappelé Samuel Montembeault. C’était la même chose pour moi, je ne consultais pas mes chiffres dans les derniers jours. J’ai aussi connu de mauvais départs. Je sais qu’il aimerait rejouer rapidement pour oublier ça. J’ai confiance qu’il rebondira. Cayden reste un bon gardien. »
Laine avec ses coéquipiers
Si Brendan Gallagher a profité d’une autre journée de congé pour recevoir des traitements, le CH a salué le retour de Patrik Laine à l’entraînement. Pour une première fois depuis sa blessure du 28 septembre dans un match préparatoire contre les Maple Leafs de Toronto, Laine a patiné avec ses coéquipiers. Il a participé à quelques exercices au début de l’entraînement, portant un chandail bleu foncé qui interdisait les contacts.
Blessé au genou gauche, Laine avait reçu comme diagnostic des médecins une absence de deux à trois mois.
« Il se rapproche », a simplement dit St-Louis à son sujet.
Le Finlandais a recommencé à patiner pour une première fois le 6 novembre dernier, mais il travaillait toujours en solitaire ou avec les autres blessés de l’équipe.