En 1979, le patineur plus rapide que le vent qu'on avait surnommé le « Roadrunner » a vu son nom être gravé sur le Saint Graal du hockey pour la 10e fois, alors qu'il a pris sa retraite ce printemps-là après avoir disputé chacun de ses 968 matchs dans la LNH avec les Canadiens en l'espace de 16 saisons.
« J'ai d'abord rêvé de jouer pour les Canadiens de Montréal, mon équipe, a indiqué Cournoyer. Une fois que c'était fait (à temps plein en 1964-65), le rêve est devenu de remporter la Coupe Stanley. J'ai appris que c'est bien de faire l'équipe, mais il faut travailler bien plus fort pour remporter la Coupe.
« Après avoir gagné, tu as l'impression d'être le meilleur au monde. C'est ce que toutes les équipes veulent. Regardez les Penguins de Pittsburgh (qui ont remporté deux championnats) dans les années 1990, les Islanders de New York et les Oilers d'Edmonton (quatre chacun) dans les années 1980. Tu as alors l'impression que tu vas la remporter plus qu'une fois. Alors c'est plaisant, c'est bien, l'été est tellement fantastique. Tu es fier d'être les meilleurs dans la LNH. »
Cournoyer s'est amené à Montréal avec les Canadiens Juniors au début des années 1960 et il a marqué quatre buts à ses cinq premiers matchs dans la LNH à titre de joueur rappelé en 1963-64. Il n'a joué qu'à temps partiel à ses premières années, alors que l'entraîneur Toe Blake l'a surtout utilisé en avantage numérique, mais au fil du temps il est devenu non seulement un brillant attaquant qui patinait comme une fusée, mais aussi le capitaine des Canadiens lors des quatre dernières saisons de sa carrière.
Jouant souvent malgré de graves blessures, Cournoyer a fait partie des équipes championnes de la Coupe Stanley en 1965, 1966, 1968 et 1969, puis de nouveau en 1971 et en 1973, pour finalement en remporter quatre de suite de 1976 à 1979 alors qu'il était capitaine. Après avoir subi une opération au dos en 1977, Cournoyer est revenu au jeu et a joué un rôle-clé dans la conquête de la Coupe en 1978, avant qu'une deuxième intervention chirurgicale au dos subie durant sa dernière saison le limite à 15 matchs et le force à prendre sa retraite, non sans graver son nom une dernière fois sur la Coupe Stanley.
Seul son ancien coéquipier Henri Richard, qui a décroché 11 championnats, a raflé plus de titres en tant que joueur que les 10 obtenus par Cournoyer et le regretté Jean Béliveau.
Chaque conquête de la Coupe, selon Cournoyer, a un cachet spécial. Mais celle qu'il n'oubliera jamais, c'est celle qui a échappé à Montréal en 1967, alors que les Canadiens, pourtant favoris, se sont fait surprendre en six matchs par les Maple Leafs de Toronto.