32 en 32 : Trois enjeux à surveiller chez les Bruins

LNH.com propose une analyse en profondeur de chacune des 32 équipes pendant les mois de septembre et octobre. Aujourd'hui, les Bruins de Boston.

Les Bruins vont amorcer la prochaine saison avec le défi de remplacer deux des piliers de l'organisation des dernières années.
L'attaquant David Krejci, âgé de 35 ans, a décidé de ne pas signer un nouveau contrat afin de poursuivre sa carrière dans son pays natal, la République tchèque. Le gardien Tuukka Rask, 34 ans, est joueur autonome sans compensation et il n'a pas apposé sa signature au bas d'un contrat parce qu'il a été opéré à la hanche à la fin du mois de juillet. Son statut est moins coulé dans le béton que celui de Krejci, puisqu'on ne sait pas trop s'il va revenir avec les Bruins à la fin de sa convalescence, vers la fin du mois de décembre.
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Leur absence va laisser un grand vide à combler. Krejci était avec l'organisation à temps plein depuis la saison 2007-08 et il est le huitième meilleur pointeur de l'histoire de la concession (730). Surtout, son départ fait en sorte que la position de centre est un point d'interrogation chez les Bruins pour la première fois depuis belle lurette. Quant à Rask, aucun gardien n'a obtenu plus de victoires que lui (306) dans l'histoire de l'équipe.
Tôt ou tard, les Bruins allaient devoir aller de l'avant en laissant derrière certains éléments d'un noyau qui se fait de plus en plus vieillissant. Le processus s'était d'ailleurs enclenché avant la dernière saison, quand Boston a laissé aller le vétéran défenseur Zdeno Chara. Heureusement, l'identité de l'équipe n'est pas trop affectée, alors que les membres du premier trio - Brad Marchand, Patrice Bergeron et David Pastrnak - sont toujours au poste.
« Nous l'avons vu au fil des années : quand des joueurs qui sont ici depuis longtemps s'en vont - les [Torey] Krug et Chara - d'autres joueurs doivent livrer la marchandise », a affirmé l'entraîneur Bruce Cassidy, le 6 août. « C'est ce que nous allons demander à nos joueurs, pas seulement au centre, mais également devant le filet. C'est ce qui est emballant cette année. Nous allons compter sur de nouveaux joueurs. Nous pensons qu'ils sont prêts à relever le défi. Le temps nous le dira. »
Voici trois questions intimement liées aux succès des Bruins cette saison :
Qui va remplacer Krejci au centre du deuxième trio?
Il s'agit du principal enjeu à Boston cette saison. Krejci n'a jamais affiché une moyenne de points par match inférieure à 0,69 au cours des quatre dernières campagnes. Il pouvait évoluer en avantage numérique et il a été le quatrième attaquant le plus utilisé en moyenne la saison dernière (17:08).
« Je pense que le choix évident est Charlie Coyle », a affirmé Cassidy, quand on lui a demandé qui allait prendre la place de Krejci. « Il est celui qui connaît le mieux nos joueurs et c'est lui que je connais le plus de mon côté. Ça permettra aux autres de tomber dans la bonne chaise. Charlie et Taylor Hall ainsi que [Craig] Smith ont évolué ensemble à quelques reprises l'an dernier. Si Coyle peut apporter un peu de ce que Krejci faisait, ils formeront un très bon trio. »

Coyle est toutefois un peu moins menaçant offensivement que Krejci. La saison dernière, il n'a obtenu que 16 points (six buts, 10 passes) en 51 matchs. C'était dans un rôle un peu plus défensif sur le troisième trio, mais en carrière, il a franchi le plateau des 40 points seulement deux fois, et c'était dans l'uniforme du Wild du Minnesota (2015-16, 2016-17). Peut-être qu'un poste sur le top-6 lui permettra de s'imposer comme un joueur offensif à Boston.
Dans l'éventualité où ça ne cliquerait tout simplement pas avec Coyle, les Bruins ont vu à ajouter de la profondeur avec les acquisitions d'Erik Haula et de Nick Foligno, qui peuvent tous les deux jouer au centre et évoluer de manière sporadique dans un rôle offensif. Cassidy pourrait donc fonctionner par comité, si nécessaire.
Quel gardien s'imposera comme le numéro un?
La lutte devant le filet va se jouer entre le jeune Jeremy Swayman et Linus Ullmark, à qui Boston a fait signer un contrat de quatre ans le 28 juillet dernier.
À la fin de la saison dernière, Swayman a dépassé Jaroslav Halak dans la hiérarchie des gardiens et agi comme auxiliaire à Rask durant les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Il a conservé une fiche de 7-3-0 avec une moyenne de buts alloués de 1,50, un pourcentage d'arrêts de ,945 et deux blanchissages à ses débuts dans la LNH. Il reste à voir quel rendement il offrira sur une saison complète de 82 rencontres. Ullmark a évolué derrière une équipe de bas de classement toute sa carrière avec les Sabres de Buffalo, et dans ce contexte, il a bien fait, lui qui a maintenu un pourcentage inférieur à ,913 une seule fois depuis le début de sa carrière. En raison de son expérience (117 matchs en carrière), il a peut-être une longueur d'avance pour le rôle de partant.
Mais Rask pourrait éventuellement venir brouiller les cartes. Pas plus tard que la semaine dernière, le portier laissait entendre qu'un retour avec les Bruins lorsqu'il sera rétabli n'est pas à exclure.
« Je n'ai plus de raison de courir après l'argent maintenant ou d'aller ailleurs », a indiqué Rask sur les ondes de la station WEEI 93,7 FM. « Les Bruins, c'est mon club, Boston, c'est chez moi. J'ai toujours voulu jouer ici et rester ici. L'argent, ce n'est pas important. Nous en avons parlé avec le [directeur général des Bruins Don Sweeney], et je vais être un gardien qui ne leur coûtera pas cher. »
Si Swayman est aux prises avec la guigne de la deuxième année, le retour de Rask arriverait au bon moment et on pourrait renvoyer Swayman dans la Ligue américaine de hockey (LAH), puisqu'il n'aurait pas à passer par le ballottage. Mais si les deux gardiens devaient offrir de bonnes performances, le retour de Rask créerait un ménage à trois, un scénario rarement optimal.
Jake DeBrusk peut-il se relancer?
L'attaquant de 24 ans avait franchi le plateau des 40 points à ses deux premières saisons dans la LNH. Il a toutefois vu sa production chuter depuis, amassant seulement 14 points, dont cinq buts, en 41 parties la saison dernière.
Les Bruins doivent absolument trouver une façon de le relancer, car il fait partie des joueurs qui devront contribuer offensivement pour combler la perte de Krejci et pour soulager d'un peu de responsabilités offensives le premier trio des Bruins, dont les membres ont inscrit 44 pour cent des buts de l'équipe en 2020-21.
Nul doute que Taylor Hall, qui disputera une première saison complète à Boston, et Craig Smith vont rééquilibrer les forces sur le top-6, mais si on pouvait revoir le DeBrusk de 2018-19 (27 buts en 68 matchs), il s'agirait d'une très bonne nouvelle pour Boston. Le principal intéressé a d'ailleurs intérêt à retrouver la forme, car il sera joueur autonome avec compensation au terme de la saison.