Sidney Crosby PIT

ELMONT, New York – Les souvenirs de Sidney Crosby à propos de son premier but dans la LNH sont irréfutables.

« J’attendais à côté du filet contre Boston », a tout de suite dit Crosby à LNH.com après l’entraînement des Penguins de Pittsburgh au UBS Arena, mercredi.

Avant de se positionner près du filet, Crosby a récupéré une passe par la bande au bas du cercle droit. Il s’est retourné et s’est avancé vers le cercle des mises en jeu, avant d’envoyer la rondelle vers Mark Recchi dans l’enclave. Il a suivi sa passe en s’avançant près du filet.

« Il y avait une mêlée devant et 'Rex' (Recchi) tentait de récupérer [la rondelle], a raconté Crosby. Brian Leetch, je pense, essayait de la repousser vers le côté. J’étais tout près à attendre, en espérant qu’elle sorte de là. J’étais à l’embouchure du filet. »

« Je l’ai simplement poussée vers lui de ce côté », a ajouté Recchi.

Crosby a marqué ce but en avantage numérique à 18:32 de la deuxième période contre les Bruins de Boston le 8 octobre 2005. Il s’agissait de son troisième match dans la LNH. Il était âgé de 18 ans.

Jeudi, il disputera le 1287e match de sa carrière dans un affrontement contre les Hurricanes de la Caroline au Lenovo Center (19 h HE; FDSNSO, SN-PIT). Crosby totalise 598 buts; il en a besoin de deux pour devenir le 21e joueur de l’histoire à en compter 600. Il est rendu à 37 ans.

S’il n’atteint pas le plateau des 600 en Caroline, peut-être qu’il le fera vendredi quand les Penguins affronteront Alex Ovechkin et les Capitals de Washington au Capital One Arena (19 h 30 HE; HULU, ESPN+, SN, TVAS).

Ovechkin est le seul autre joueur actif à faire partie du club des 600 buts, un groupe que Crosby ne pensait jamais être capable de rejoindre, surtout lors de cette soirée où il a ouvert son compteur devant les 17 132 spectateurs présents au vieux Mellon Arena de Pittsburgh.

« Je ne savais pas pour combien de temps j’allais jouer, a dit Crosby. Tu tentes simplement d’en profiter au maximum, car tu ne sais pas comment les choses vont se passer ou combien de temps ça va durer. Je suis vraiment très reconnaissant, pour être honnête avec vous. »

Crosby se souvient très bien du sentiment qu'il a ressenti lorsqu'il a marqué contre les Bruins.

« De la joie pure, a-t-il dit. Tu rêves de marquer ce premier but, et ça m’a pris quelques matchs. J’avais eu une bonne occasion à ma première présence contre le New Jersey dans l’enclave contre Martin Brodeur, mais je n’avais pas marqué. C’était plaisant de marquer tôt et de le faire à domicile. »

Il a aussi ressenti du soulagement.

« Oui, absolument, a admis Crosby. Tu te mets tellement de pression sur les épaules pour produire et être bon, et il y a de grandes attentes. »

Les attentes sont encore élevées envers Crosby, qui, même à 37 ans, est encore le joueur qui doit ramener les Penguins en séries éliminatoires de la Coupe Stanley après deux exclusions consécutives.

Malgré son âge, Crosby fait encore tout ce qu’il peut pour donner une chance aux Penguins.

Il débarque en Caroline en ayant inscrit au moins un but dans trois matchs consécutifs (cinq buts). Il totalise 15 points (six buts, neuf passes) en 14 rencontres cette saison. Il a inscrit 42 buts et 94 points la saison dernière ainsi que 33 filets et 93 points en 2022-23.

« Il continue de produire, a affirmé Recchi. C’est vraiment plaisant à regarder. Ce sera à lui de décider combien de temps il veut jouer encore, car il se garde en très bonne condition physique et il excelle encore. C’est exceptionnel qu’il continue à produire autant et qu’il atteigne ce plateau. »

Sa constance est tout aussi exceptionnelle.

PIT@NYI: Crosby lance les Penguins en avant

Crosby a inscrit son 100e but à son 219e match dans la LNH. Il a eu besoin de seulement 178 rencontres pour passer de 100 à 200, sa séquence la plus rapide pour inscrire 100 filets. Il a eu besoin de 227 parties pour passer de 200 à 300, 218 matchs pour grimper de 300 à 400, puis 239 parties pour passer de 400 à 500, un plateau qu’il a atteint le 15 février 2022.

Le duel contre les Hurricanes sera son 211e depuis qu’il a inscrit son 500e but.

« Quand les gens pensent à Sidney Crosby, je ne pense pas que la première chose qui leur vient en tête est qu’il est un marqueur, a dit le défenseur Erik Karlsson. Il approche du plateau des 600 buts, ce qui est impressionnant. Peu de joueurs ont réussi cela. J’ai joué avec plusieurs bons marqueurs, et ils ne se sont même pas approchés des 600 buts. Les gens ne réalisent pas à quel point il est efficace pour marquer. »

Karlsson apporte un bon point : Crosby a toujours été perçu comme un fabricant de jeux et, même s’il n’aime peut-être pas cette description, le col bleu le plus talentueux de l’histoire de la LNH. Il est probablement le meilleur joueur de l’histoire le long des rampes et derrière la ligne du but.

Il n’a jamais été vraiment reconnu comme un pur marqueur au sens littéral du terme comme l’est Ovechkin, ou encore comme l’était Brett Hull.

Crosby lui-même admet que l’étiquette de marqueur ne décrit pas le mieux son jeu.

« J’aime marquer des buts, j’en tire une fierté, mais je ne pense pas que c’est une chose qui me vient naturellement, a mentionné Crosby. Je ne possède pas le tir le plus puissant, mais j’ai confiance en mon tir et je tente d’être le plus précis possible. Je ne dirais pas que je suis quelqu’un qui traîne dans l’enclave afin de recevoir une passe et de décocher un lancer. Je tire une fierté quand je marque des buts, mais je suis davantage un fabricant de jeux naturel. »

Malgré ça, Crosby s’apprête à rejoindre un club d’élite auquel appartiennent les marqueurs les plus prolifiques de la LNH, et il continue à remplir le filet adverse à un rythme infernal.

Comment y parvient-il?

La réponse commence à être évidente.

« Sid est tellement bon autour du filet, on peut le voir avec le nombre de buts qu’il marque sur des retours, a affirmé l’attaquant des Penguins Evgeni Malkin. Son tir du revers est incroyable. Il ne possède pas un tir de 100 miles à l’heure, mais il sait où il doit se placer sur la glace pour réaliser un jeu. Il est vraiment intelligent. Il est tellement bon autour du filet, je dirais qu’il est le meilleur à ce chapitre. »

Recchi souligne de son côté la volonté de Crosby de jouer au centre de la glace.

« Il n’a pas peur d’y aller, a lancé Recchi. Lorsqu’il contre-attaque, il peut tirer, mais il sait aussi où il doit aller pour marquer des buts. Je dirais qu’il est un marqueur naturel parce qu’il sait comment marquer des buts. La rondelle le trouve. »

C’est ce qui s’est produit pour son premier but en carrière il y a plusieurs années. C’est aussi de cette façon qu’il a marqué son 598e filet, inscrit d’un tir du revers décoché d’entre les cercles des mises en jeu en deuxième période d’un revers de 4-3 en tirs de barrage contre les Islanders de New York mardi.

La rondelle a trouvé Crosby dans l’enclave ou encore à l’embouchure du filet sur plusieurs de ses 596 autres buts, notamment sur son 500e en carrière.

Il pourrait inscrire ses 599e et 600e buts de la même manière.

« Il fait tout, surtout les petits détails, afin d’avoir une meilleure chance de marquer, a résumé Malkin. On ne le voit pas marquer depuis la ligne bleue, mais il est un joueur tellement intelligent, il sait où il doit aller pour marquer. À chacun des matchs, il obtient des chances de marquer parce qu’il lit tellement bien le jeu. »