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L'embauche d'Alex Barré-Boulet chez le Lightning de Tampa Bay avait fait grand bruit l'hiver dernier. Alors premier marqueur de la LHJMQ chez l'Armada de Blainville-Boisbriand, le créatif attaquant de 20 ans choisissait de garnir les rangs d'une formation habituée de confier des mandats importants à des Québécois, que ce soit dans les opérations hockey ou sur la patinoire. À 20 ans seulement, le jeune homme de Montmagny se retrouvait à la une des principaux quotidiens montréalais.

Cette toute petite phrase, elle est celle de l'entraîneur-chef du Crunch, Benoit Groulx. Inutile d'en dire plus. Barré-Boulet est déjà bien en selle au sein d'une des meilleures formations de toute la Ligue américaine. Et pour cause. Une excellente fiche de 24 points en 22 matchs cette saison, ce qui le place au premier rang des meilleurs marqueurs chez les recrues dans le circuit, avec deux matchs en main sur ses plus proches poursuivants. À l'approche des deux premiers matchs du Crunch à Laval ce week-end, il se retrouve sur une excellente séquence de 12 matchs de suite avec au moins un point.
« Ça va bien en ce moment, mais je ne m'en fais pas trop avec ça. Pour moi, les points ce n'est pas si important. Pourvu que l'équipe gagne. Et c'est ce qu'on fait pas mal au cours des dernières semaines », a modestement souligné le principal intéressé au bout du fil.
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Après un départ plutôt ordinaire, le Crunch a vraiment replacé la barque dans le bon sens. L'équipe n'a subi qu'une seule défaite en temps régulier à ses 15 dernières sorties, dont une correction de 8-1 donnée aux Marlies de Toronto, mercredi. Un véritable rouleau compresseur qui a fait progresser le Crunch jusqu'au deuxième rang de la section Nord, à quatre points de Rochester, mais avec trois parties en main. Nul doute que le Crunch fera encore partie des équipes à battre quand le printemps se montrera le bout du nez.
« Nous poussons tous dans la même direction et j'ai la chance d'avoir de bons vétérans autour de moi pour aider à mon cheminement chez les professionnels. C'est vraiment une situation parfaite pour moi », a ajouté celui qui a été déplacé à l'aile d'un trio formé de trois jeunes loups avec Carter Verhaeghe et Mitchell Stephens. De plus, il voit de l'action sur la première vague de l'avantage numérique.
Barré-Boulet ne se plaindra pas de se retrouver dans une situation aussi propice à son développement. Non seulement l'équipe va très bien, mais en plus, il peut parler français comme il le souhaite dans le vestiaire. Les vétérans et anciens des Canadiens de Montréal Michaël Bournival et Gabriel Dumont y sont toujours, tout comme Hubert Labrie et Olivier Archambault. L'entraîneur adjoint Gilles Bouchard a aussi rejoint ce fort contingent québécois à Syracuse lors de la saison morte.
Les comparaisons nombreuses avec Alexandre Alain
Bien sûr, les comparaisons entre Barré-Boulet et son ancien coéquipier chez l'Armada Alexandre Alain seront toujours dans l'air. Les deux ont connu tellement de succès ensemble pendant presque deux ans à Boisbriand avant de signer tous les deux dans la LNH après leur dernière saison chez les juniors. L'un a choisi le chaud soleil de la Floride alors que l'autre a accepté de signer à Montréal.
Encore une fois, Barré-Boulet refuse de s'embarquer dans le jeu des comparaisons, préférant se rabattre sur la grande amitié qui règne entre les deux.
« Je connais Alex depuis tellement longtemps. Nous avons partagé la patinoire ensemble depuis qu'on a 9 ou 10 ans. On s'est affronté pendant quelques années dans le junior avant que je puisse le retrouver à Boisbriand. Nous continuons de garder contact et on s'échange souvent des messages textes. Le fait qu'un de nous fasse plus de points ou vice versa ne change absolument rien. Nous sommes des joueurs différents de toute façon », a relativisé Barré-Boulet.
Son ancien coéquipier ne connaît pas autant de succès offensivement, mais il ne fait pas mal non plus au sein d'une formation beaucoup moins explosive en attaque. Alain revendique 12 points à ses 25 premiers matchs chez le Rocket jusqu'à maintenant.
Cet excellent départ d'un joueur pourtant non repêché dans la LNH va sûrement continuer de motiver le Lightning à regarder dans la cour du Québec pour dépister le talent. Le recruteur Michel Boucher, un ancien des Canadiens, est un observateur reconnu dans tous les amphithéâtres du circuit Courteau. Encore en juin dernier, Gabriel Fortier du Drakkar de Baie-Comeau et Radim Salda des Sea Dogs de Saint-Jean sont devenus la propriété du Lightning. Au cours des huit dernières années, la bande dirigée par Julien BriseBois a ignoré le territoire de la LHJMQ qu'à une seule reprise au repêchage.