Alex Tuch, la vedette locale au cœur des ambitions des Sabres
Le natif de l'État de New York veut aider son équipe d'enfance à mettre fin à une disette de 12 ans sans séries éliminatoires
L'attaquant de 26 ans natif de Syracuse, dans l'État de New York, était un jeune partisan des Sabres lorsque l'équipe s'est taillé une place en finale d'association, en 2006 et 2007. Son joueur favori à l'époque était Tim Connolly, dont les parents sont toujours voisins avec ceux de Tuch à Syracuse. Daniel Brière, Chris Drury et Thomas Vanek étaient aussi parmi les préférés de Tuch.
« Je voudrais revenir à cette époque! Je veux aider les Sabres à retrouver une tradition gagnante le plus vite possible avec un retour en séries, parce que Buffalo aime ses équipes sportives. Les gens aiment les Bills et aiment les Sabres, mentionne Tuch. Cet amour a parfois faibli en raison de nos insuccès des 10 dernières années. En espérant que je serai l'un de ceux qui aideront à renverser la vapeur. »
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Près d'un an et demi après avoir été acquis dans l'échange envoyant Jack Eichel aux Golden Knights, Tuch a fait sa part afin d'aider les Sabres à être au plus fort de la course aux séries éliminatoires cette saison. Il a atteint des sommets en carrière avec 30 buts, 34 aides et 64 points en 59 matchs. Mais Buffalo (33-28-6) a encore du pain sur la planche afin de mettre fin à sa vilaine disette de 11 saisons sans participation au tournoi printanier. Ils accusent six points de retard sur les Islanders de New York (35-27-8) et la deuxième place de quatrième as dans l'Est. Les Sabres ont toutefois trois matchs en main et auront l'occasion de réduire l'écart dès vendredi, alors qu'ils seront à Philadelphie pour y affronter les Flyers (19h HE; SN1, NBCSP, MSG-B, ESPN+, SN NOW).
L'alignement des Sabres, l'un des plus jeunes de la LNH, compte sur peu de joueurs ayant goûté aux séries. Tuch est l'un des seuls, lui qui jouait pour les Golden Knights lorsque ceux-ci ont accédé à la grande finale en 2018, à leur première saison dans la ligue. Tuch espère pouvoir transmettre les apprentissages de cette expérience à ses jeunes coéquipiers.
« Lorsqu'on vieillit, on tente d'être plus constant et on le devient éventuellement, explique-t-il. Je vois ces jeunes vivre des hauts et des bas et j'essaie de les aider. Je veux être une personne à qui ils peuvent parler et poser des questions, car je suis passé par là aussi. »
Tuch n'est pas à l'abri des hauts et des bas d'une course aux séries, mais il sait maintenant mieux comment les gérer. La dernière semaine en a été un parfait exemple.
Lundi, de retour d'une absence de huit matchs en raison d'une blessure au bas du corps, Tuch a inscrit un doublé en troisième période pour aider les Sabres à l'emporter 4-3 face aux Maple Leafs. Deux jours plus tard face aux Capitals, il a écopé d'une pénalité pour rudesse avec moins de trois minutes à écouler en troisième période. Washington a ensuite égalé le pointage, puis remporté le match 5-4 en tirs de barrage.
Lors de l'ouverture des portes du vestiaire des Sabres après le match, Tuch était prêt à affronter les questions concernant sa pénalité, « une mauvaise décision » selon lui.
« C'est inacceptable. Je ne suis pas une recrue. Je suis dans cette ligue depuis déjà quelques années et je suis familier avec la gestion du temps. Je sens que j'ai abandonné l'équipe ce soir. »
Son entraîneur-chef Don Granato a refusé de le blâmer pour la défaite de l'équipe, affirmant que « tous doivent se regarder dans le miroir après ce revers. »
Granato a ajouté qu'il était heureux de pouvoir compter sur Tuch pour les 15 derniers matchs de la saison régulière et pour les séries, s'il y a lieu.
« C'est important d'avoir de l'expérience, et celle qu'il a eue avec les Golden Knights lors de leur parcours jusqu'en finale est majeure. En plus, il a élevé son jeu d'un cran. Il est un joueur complètement différent de celui qu'il était il y a un an, même d'il y a quatre ou cinq mois. Il a battu des records personnels de points et de buts. Il a atteint un niveau jamais vu dans sa carrière et je crois qu'il en est grandi, souligne l'entraîneur. Il se sent plus impliqué que jamais et c'est ce qui fait la plus grande différence. »
Observant de loin, l'ancien capitaine des Sabres Brian Gionta se dit impressionné de la contribution de Tuch. Natif de Rochester, il est heureux de voir un autre produit local être au cœur de la quête des Sabres.
« C'est bien de voir son engouement à l'idée de jouer pour l'équipe de la région », mentionne Gionta, retraité depuis 2018. « Il est amusant à voir jouer. Il a un enthousiasme contagieux. »
Le défenseur Rasmus Dahlin, impliqué dans une course aux séries pour une première fois en cinq saisons dans la LNH, évoque que l'enthousiasme et le positivisme de Tuch manquaient aux Sabres en son absence. Dahlin souligne également l'apport de son coéquipier dans toutes les situations de jeu. Les Sabres ont montré de 2-5-1 sans Tuch.
« Il est jeune, mais très expérimenté, décrit Dahlin. Il sait quoi faire, il reste toujours calme et il est quelqu'un sur qui nous pouvons toujours compter. »
La contrariété de Tuch après la défaite des Sabres face aux Capitals montre bien l'importance cruciale de chaque point au classement dans une course aux séries. Buffalo a attendu longtemps avant de se retrouver dans une telle situation à un mois de la fin de la saison, et cette embûche fait partie d'un processus constamment en évolution, que les Sabres soient du tournoi printanier ou non.
« Dans ce vestiaire, nous sommes tous heureux de faire partie de l'équation et de nous développer. Nous avons une jeune équipe. Nous y sommes presque, et plusieurs équipes le remarquent. Ils savent que s'ils viennent à Buffalo, ils devront jouer leur meilleur pour nous battre. »