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SUNRISE, Floride – S’en prendre à Aleksander Barkov, c’est s’en prendre aux Panthers de la Floride en entier. Et la riposte est cinglante.

Leon Draisaitl et les Oilers d’Edmonton l’ont appris à leurs dépens, lundi, dans le deuxième match de la finale. Sa troupe tirait déjà de l’arrière par un but quand l’attaquant allemand a cru bon tenter d’assommer le capitaine adverse avec un coup de coude au visage à mi-chemin en troisième période.

Pendant que Barkov quittait le match amoché, les Panthers répliquaient avec le but assommoir sur l’avantage numérique subséquent, le deuxième d’Evan Rodrigues. Ils l’ont finalement emporté 4-1 et sont désormais plus près de la Coupe Stanley qu’ils ne l’ont jamais été dans leur histoire, en avance 2-0 dans la série.

« Il nous a transportés tout au long de la saison, a amorcé Anton Lundell. C’était la moindre des choses qu’on se lève tous quand il est tombé au combat. Ç’a été un bel effort d’équipe. »

C’est justement cet effort d’équipe qui a poussé Draisaitl à évacuer sa frustration de manière peu ingénieuse. Pour un deuxième match de suite, la vedette des Oilers a été blanchie, et ce n’est pas par hasard. Les Panthers se sont montrés intraitables dans leur territoire à forces égales.

Ils ont coupé les lignes de tir, ont empêché les Oilers de s’installer et ont appliqué une pression constante sur le porteur de la rondelle. Il était difficile de se rendre à Sergei Bobrovsky, qui n’a fait face qu’à 19 tirs.

« Je ne crois pas que c’était de la frustration, c’était juste une mise en échec, s’est défendu Draisaitl. Il n’y avait rien de salaud. Je ne sais pas, mais je l’ai peut-être atteint un peu haut. Je n’avais toutefois aucune intention de le blesser. »

Ç’a pourtant été le résultat de ce coup discutable. L’entraîneur Paul Maurice n’avait pas de mise à jour à offrir sur l’état de santé de son capitaine, mais il ne semblait pas particulièrement enchanté par la situation – sa bonne humeur habituelle avait été laissée au vestiaire. 

Il peut au moins se consoler en se disant que sa troupe a fait payer les Oilers en inscrivant un premier but sur le jeu de puissance dans cette finale, mettant fin à une séquence de 34 infériorités numériques sans céder de l’adversaire.

Ce serait une bien mince consolation si les Panthers devaient être privés de Barkov. Le joueur de centre est de tous les combats pour cette équipe. Il montre la voie à suivre, autant offensivement que défensivement. On retrouve son empreinte partout dans cette formation.

« Quand ton capitaine est le gagnant du trophée Selke (remis à l’attaquant défensif par excellence) et qu’il reçoit des compliments de Wayne Gretzky pour cet aspect du jeu, c’est difficile pour le reste du groupe de ne pas prendre la défensive au sérieux », a souligné l’attaquant Kyle Okposo.

« Ça commence avec lui. Avec son engagement envers le jeu défensif. C’est un joueur phénoménal et un meneur pour nous. Notre style est taillé sur mesure pour notre équipe. Tout le monde a acheté le plan, parce qu’on sait que ça fonctionne. C’est un phénomène qu’on retrouve chez les équipes qui ont du succès. »

L’étau floridien

Après un premier match au cours duquel ils ont eu de la difficulté à retrouver leur rythme – peut-être en raison de la rouille – les Panthers sont revenus à leur identité. Ils ont lentement fait suffoquer les Oilers.

Ces derniers ont ouvert la marque sur leur premier de trois tirs en première période, l’œuvre de Mattias Ekholm. Les locaux ont créé l’égalité par l’entremise de Niko Mikkola au deuxième vingt, et ont ensuite commencé à resserrer l’étau, comme ils le font si bien.

À égalité 1-1, ils avaient les Oilers exactement où ils le voulaient après 40 minutes. Puis, ils ont sorti le rouleau compresseur en troisième, leur période de prédilection. Rodrigues a marqué deux fois et Aaron Ekblad a complété la marque alors que Stuart Skinner, auteur de 26 arrêts, avait été retiré au profit d’un sixième patineur.

La troupe de Paul Maurice a désormais un avantage de 28-11 au chapitre des buts marqués en troisième dans ces séries. À l’inverse, les Oilers ont donné 23 buts contre 12 au dernier vingt.

« Nous jouons un style de séries à longueur d’année, un style dur et étanche, a commenté Maurice. Ça fait deux ans qu’on fait ça. Le hockey de séries est différent. On en parle dès le camp d’entraînement. C’est difficile. Le mérite ne revient pas à l’entraîneur. Ce sont les joueurs qui sont prêts à tout mettre en application.

« On répète souvent la même blague dans le bureau des entraîneurs : il faut faire attention à ce qu’on demande aux joueurs, parce qu’ils vont l’exécuter à la perfection. »

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : -3

Evander Kane n’a fait que 16 présences pour un faible temps de jeu de 10:33, mais il a terminé le match avec un dossier de moins-3. Il se retrouvait sur la glace pour tous les buts des Panthers à l’exception du deuxième du match de Rodrigues. Visiblement blessé et pas au sommet de son art, Kane ne parvenait même pas à s’asseoir au banc des Oilers. Pour les deux premières périodes, il demeurait debout à l’extrémité du banc. En fin de match, il a fini par reposer son fessier en s’assoyant.

Docteur guérit tout

Il y a toujours un peu de magie en séries, encore plus dans une finale de la Coupe Stanley. Il y a des guérisons parfois miraculeuses. En première période de ce deuxième match, trois joueurs des Panthers ont reçu l’aide du soigneur : Evan Rodrigues, Eetu Luostarinen et Aaron Ekblad.

Des trois, Luostarinen est celui qui semblait le plus magané. L’ailier des Panthers a toutefois démontré que son genou gauche pouvait encaisser des chocs. Warren Foegele, qui a écopé d’une punition majeure de cinq minutes et d’une expulsion, l’a frappé directement sur un genou. Après quelques minutes et une visite au vestiaire, le Finlandais a retrouvé sa place.

Dans le camp des Oilers, Darnell Nurse n’a pratiquement pas joué. Il a fait une seule présence en deuxième période et des présences sporadiques en troisième période. Pour la majorité du match, Kris Knoblauch a jonglé avec cinq défenseurs. Vincent Desharnais, qui avait Nurse comme partenaire pour le début de la rencontre, s’est retrouvé à jouer plus souvent avec Brett Kulak à cinq contre cinq. Rayé de la formation lors des quatre derniers matchs, Desharnais a remplacé Cody Ceci pour regagner une place à la ligne bleue.

Zéro en quatre

Les Oilers n’ont marqué qu’un but en deux matchs contre Sergei Bobrovsky. En supériorité numérique, ils n’ont toujours pas opéré leur magie. Blanchis en trois occasions lors du premier match, ils n’ont pas amélioré leur sort lundi avec aucun but en quatre tentatives.

Evan Bouchard et Ryan Nugent-Hopkins ont toutefois touché le poteau deux fois en quelques secondes seulement lors du même avantage numérique en deuxième période.

« Je crois que nous faisons tout sauf marquer », a murmuré Draisaitl.

« Nous devons trouver des solutions, a renchéri McDavid. Ça part toujours avec le travail pour notre équipe. Mais ils ont un jeu spécial en infériorité numérique, comme ils ont une équipe spéciale. »

Le bonheur d’Ekblad

Aaron Ekblad a marqué son premier but des séries. Il a reçu une récompense pour un très bon match en inscrivant un but dans un filet désert dans les dernières secondes. Après son but, le numéro 5 avait un immense sourire dans le visage. Ekblad a démontré beaucoup de courage dans cette rencontre. Malgré une vilaine chute et une cheville possiblement endolorie, le défenseur n’a rien perdu de sa fiabilité pour ralentir le gros trio des Oilers, celui de McDavid au centre de Nugent-Hopkins et d’Hyman. Il a encore une fois joué comme un meneur en compagnie de Gustav Forsling.

- Avec la collaboration de Jean-François Chaumont, journaliste principal LNH.com