La LNH a accueilli plus de 615 millions de partisans depuis qu’il est commissaire, soit une fois et demie la population combinée des États-Unis et du Canada.
Des 28 concessions qui seront en action samedi, 10 n’avaient pas encore joué un match le 1er février 1993. Parmi les 14 arénas où se tiendront les parties ce jour-là, 13 n’avaient pas encore été construits au complet (le seul est le Scotiabank Saddledome de Calgary).
Pour apprécier cet exploit extraordinaire, il faut souligner ses innombrables réalisations.
D’abord, le travail du commissaire a élevé le hockey à des sommets vertigineux. Même les plus anciens dirigeants qui évoluent encore dans le monde du hockey reconnaissent ses réalisations, sans apporter aucun bémol. Aucun doute : Bettman est le meilleur parmi les meilleurs.
Le vice-président principal des Red Wings de Detroit Jim Devellano a remporté la Coupe Stanley avec les Islanders de New York et les Red Wings. Devellano était déjà un vieux routier dans la LNH quand Bettman est débarqué à la tête de la Ligue.
« Quand Gary a été embauché, les propriétaires lui ont donné deux tâches principales », m’a raconté Devellano l’autre jour. « L’une était de développer la présence de la LNH en Amérique, principalement dans le sud et dans l’ouest, afin que nous puissions rattraper la NFL et la NBA sur le plan du nombre d'équipes. Nous voulions aussi que nos matchs soient diffusés à l’échelle nationale.
« Il n’y a aucun doute qu’il y est arrivé. L’autre tâche était de ficeler un budget précis avec les salaires grandissants des joueurs, à un moment où les équipes perdaient des millions de dollars. Le syndicat et les joueurs ont protesté. Mais au final, Bettman a implanté le plafond salarial. Aujourd’hui, la LNH n’a jamais été aussi forte et, ironiquement, les joueurs continuent à prospérer, comme ce doit être. »
L’arrivée de Bettman en 1993 n’a pas immédiatement inspiré l’optimisme chez les observateurs du monde des médias. Avant de faire ses preuves, Bettman a fait face à de nombreuses critiques des deux côtés de la frontière. Certains haut placés au Canada étaient inquiets que le natif de New York avantage les équipes du sud du 49e parallèle. Mais une série d’ingénieuses décisions de Bettman ont assuré le succès des petits et grands marchés canadiens. Les Flames de Calgary évoluent dans l’un de ces marchés; les Canucks de Vancouver dans un autre.