Comme toujours lorsqu'il est question de pourcentages, on doit prendre ces chiffres avec un grain de sel. Au total, on parle ici d'environ 300 tirs au but, dont on ignore la distribution selon la situation. Le surplus de tirs et la plus grande efficacité sur ceux-ci peuvent très bien être le résultat de quelques séquences heureuses, mais il peut aussi être le résultat d'un temps de jeu plus important en avantage numérique, ou encore (c'est le scénario idéal) d'une plus grande efficacité à forces égales.
Pour l'instant, on n'a que huit matchs pour se faire une idée de ce qu'il a pu transposer dans la LNH, essentiellement à forces égales. Selon ma propre recension des matchs des Canadiens de Montréal, Hudon a jusqu'ici obtenu un peu plus de quatre chances par heure jouée à 5-contre-5, ce qui le place au bas du top-9 montréalais, loin derrière les meneurs du club que sont Artturi Lehkonen, Max Pacioretty et Paul Byron.
Par contre, Hudon obtient beaucoup de tirs vers le filet. Corsica.Hockey nous indique que, sur le seul volume de tirs tentés, Hudon est troisième parmi les attaquants du club à 5-contre-5, derrière Brendan Gallagher et Lehkonen, tout juste devant Pacioretty et loin devant les autres attaquants de l'équipe. Je note que l'indicateur de buts prévus de Corsica place Hudon huitième pour les buts « prévus », ce qui coïncide avec ma propre recension des chances de marquer. Bref, les chances ne viennent pas souvent, mais les tirs sont là. Saura-t-il devenir plus efficace au fil de la saison ? C'est un dossier à suivre.
L'élément frappant, lorsqu'on retrace l'utilisation de Hudon au fil de la jeune saison, c'est qu'il est clairement en train de se tailler une place dans le top-9 au détriment d'Alex Galchenyuk. Les contre-performances de ce dernier ont été abondamment commentées jusqu'ici, mais on ne doit pas oublier que, si Claude Julien peut se permettre de le coller sur le quatrième trio, c'est en partie parce qu'il a en Hudon un joueur capable de tenir son bout à sa place.
Je note pour chaque partie des Canadiens une série d'actions significatives. Les actions offensives portent directement sur la création de buts : chances de marquer et passes tentées vers l'enclave. Les actions de transition offensive portent sur ce qui amène la rondelle en zone ennemie : entrées en zone offensive en contrôle du disque, rejets en zone offensive et revirements dans cette zone menant à une possession de rondelle. Enfin, les actions de transition défensive portent sur ce qui permet au club de sortir la rondelle de son territoire.
Par heure jouée, Hudon effectue environ huit actions de plus que Galchenyuk et c'est principalement sur les actions de transition offensive qu'il creuse l'écart.