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BOSTON – Il reste huit jours avant que les Bruins de Boston amorcent leur saison 2024-25 contre les Panthers de la Floride le 8 octobre. En ce moment, leur gardien partant pour ce match serait Joonas Korpisalo.

C’est que le gardien numéro un des Bruins Jeremy Swayman et l’équipe n’ont pas encore réussi à s’entendre sur les modalités d’un contrat en vue de la prochaine saison et des suivantes, ce qui fait que le gardien demeure joueur autonome avec compensation et qu’il a choisi de ne pas participer au camp d’entraînement des Bruins.

Le président des Bruins Cam Neely a toutefois donné un aperçu du processus de négociations lundi.

« Je ne veux pas entrer dans les détails de ses demandes, mais je sais que j’aurais 64 millions de raisons qui me pousseraient à jouer en ce moment si j’étais à sa place », a lancé Neely au TD Garden dans le cadre de la conférence de presse de début de saison de l’équipe.

Ce chiffre de 64 millions correspond vraisemblablement à une offre de huit ans d’une valeur de 8 millions $ par saison, ce qui placerait Swayman au cinquième rang du circuit au chapitre du salaire annuel moyen, derrière Sergei Bobrovsky des Panthers de la Floride, Andrei Vasilevskiy du Lightning de Tampa Bay, Connor Hellebuyck des Jets de Winnipeg et Ilya Sorokin des Islanders de New York.

Swayman a disputé la dernière saison en vertu d’un contrat d’un an d’une valeur de 3,475 millions $ qui lui a été attribué en arbitrage.

Est-ce que l’équipe de direction des Bruins a été surprise des demandes de Swayman?

« Non, a répondu le directeur général Don Sweeney. Je ne pourrai jamais en vouloir à un joueur de demander ce qu’il pense valoir. »

« J’ai été surpris », est intervenu Neely en riant.

Sweeney a poursuivi en disant qu’il existait un marché pour tous les joueurs, et qu’il croyait fermement que son équipe se situe dans ce marché avec son offre. Swayman n’a pas encore disputé une saison complète à titre de partant dans la LNH et n’a jamais disputé plus de 44 matchs en une campagne en un peu plus de trois campagnes dans la ligue.

« Je crois que dans l’ensemble, Don a fait du très bon travail lorsqu’il a déposé ses offres initiales aux joueurs, a avancé Neely. L’une des choses dont nous avons parlé quand il a obtenu l’emploi, c’est qu’en tant qu’ancien joueur, je ne suis pas très chaud à l’idée de déposer des offres qui sont très en dessous du marché, ou très au-dessus. Il faut trouver un moyen de déposer une offre juste. Nous devons trouver le bon comparatif, et mettre la bonne offre sur la table.

« Je pense vraiment que Jeremy veut jouer ici. Je lui ai demandé directement s’il voulait jouer ici, et il m’a dit oui. Je crois que nous allons en arriver à une entente. C’est toutefois malheureux que nous n’ayons pas encore réussi en date d’aujourd’hui. »

Lorsqu’il lui a été demandé s’il pensait que Swayman tentait de chambouler le marché des gardiens, Neely a répondu : « Je le pense. Oui, c’est ce que je pense. Avec ce qu’il demande par rapport à ce que nous pensons être les bons comparatifs pour lui, ce sont deux choses différentes. »

En 132 matchs (125 départs) dans la LNH, Swayman montre un dossier de 79-33-15 avec une moyenne de buts alloués de 2,34, un pourcentage d’arrêts de ,919 et 12 blanchissages.

Au cours des deux dernières saisons, la position de gardien a clairement représenté une force des Bruins, avec le tandem formé de Swayman et Linus Ullmark. En 2022-23, ils ont remporté le trophée William M. Jennings à titre de gardiens ayant accordé le moins de buts dans la LNH. Ullmark a également remporté le trophée Vézina remis au meilleur gardien de la ligue cette année-là.

Swayman a de nouveau partagé le travail la saison dernière, compilant une fiche de 25-10-8 avec une moyenne de 2,53, un taux d’efficacité de ,916 et trois jeux blancs en 44 parties (43 départs), avant de s’emparer du poste de partant en séries éliminatoires. Il a amorcé 12 des 13 matchs de Boston, dont les 11 derniers, et a présenté une moyenne de 2,15 et un taux d’efficacité de ,933, aidant les Bruins à disputer un match no 6 en deuxième ronde de l’Association de l’Est contre les Panthers.

Les Bruins ont échangé Ullmark aux Sénateurs d’Ottawa en juin, avec la ferme intention de confier le filet à Swayman, même s’il n’était toujours pas sous contrat.

« Nous avons pris une décision qui déterminait une certaine marche à suivre, a reconnu Sweeney. Nos deux gardiens demandaient à jouer 55 matchs. Ce n’est pas possible si ces deux gardiens évoluent au sein de la même équipe. Nous avons donc pris une décision, et nous nous sentions à l’aise d’y aller avec Jeremy. Nous savions quel type de retour nous allions obtenir pour Linus avec les discussions que nous avions eu à travers la ligue.

« Nous avons pris une décision très difficile, parce qu’il a été sensationnel avec les Bruins… Je ne regrette pas cette décision le moindrement. »

Le filet des Bruins allait être celui de Swayman.

Mais jusqu’ici, les deux principaux gardiens au camp des Bruins sont Korpisalo, qui a fait partie du retour dans la transaction qui a envoyé Ullmark aux Sénateurs, et Brandon Bussi, et le compte à rebours se poursuit d’ici le début de la saison régulière.

« Nous arrivons vers la fin du camp, et il semble improbable que Jeremy se retrouve en position [d’amorcer la saison régulière], mais aujourd’hui est un nouveau jour, et nous allons continuer à avoir des discussions dans l’espoir de trouver un terrain d’entente », a philosophé Sweeney.

« J’aimerais ajouter à cela que nous sommes en plein camp d’entraînement en ce moment, et il se déroule très bien, est intervenu l’entraîneur des Bruins Jim Montgomery. Korpisalo fait de l’excellent travail, et il sera notre gardien partant pour notre premier match. »

Les Bruins auront deux autres entraînements complets avant le début de leur saison régulière.

S’entendre avec Swayman demeure la priorité.

« Je suis en communication constante avec Don et Cam au sujet des négociations du contrat de Jeremy Swayman, a assuré le président et chef de la direction des Bruins Charlie Jacobs. Je veux simplement être très clair, nous sommes en constante communication en ce qui concerne le dossier de Jeremy, et nous espérons le revoir sur la glace le plus rapidement possible.

« Je ne peux pas parler au nom de Jeremy. Je peux seulement parler à titre de propriétaire et dire que nous avons l’intention de dépenser jusqu’à la limite du plafond salarial, et c’est ce que nous avons fait presque tous les ans. »

Les deux côtés demeurent néanmoins dans une impasse.

« Ultimement, nous sommes une meilleure équipe, et je l’ai toujours dit, lorsque Jeremy fait partie de cette équipe, a conclu Sweeney. C’est mon intention, et je vais continuer à travailler en ce sens. Je pense que Jeremy et l’équipe en souffrent à cet égard, alors nous allons travailler dur afin d’en arriver à une entente avec lui. »