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Difficile de déterminer où se trouve la vérité dans une négociation, de savoir si 64 millions $ étaient vraiment sur la table lundi dernier comme l’a affirmé le président des Bruins de Boston Cam Neely ou si l’agent Lewis Gross jouait avec les faits quand il a répliqué que ce montant n’avait jamais été offert.

Au final, tout ça ne compte plus aujourd’hui.

Si les discussions entre les Bruins et le camp de Jeremy Swayman ont été ardues, ils sont maintenant terminées. Le gardien, qui était joueur autonome avec compensation, sera un membre des Bruins pour les huit prochaines saisons, après avoir signé un contrat de huit ans d’une valeur annuelle de 8,25 millions $ dimanche.

Ça fait de lui le quatrième gardien le mieux payé dans la LNH parmi les portiers actifs, à égalité avec Ilya Sorokin des Islanders de New York.

« La motivation est la Coupe Stanley, a dit Swayman dimanche. « C’est tout ce qui compte pour moi. […] Je peux vous garantir que ce chapitre de ma carrière va me motiver encore plus qu’auparavant.

« L’objectif ultime est de gagner la Coupe Stanley, et je crois que ce groupe peut y arriver. »

« Je me concentre surtout sur l’avenir et le présent. Tout le reste est embrouillé dans ma mémoire, et ce que je veux, c’est être devant le filet des Bruins de Boston en ce moment. J’en suis comblé. »

Alors que les journalistes tentaient de faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé dans les négociations entre les Bruins et Swayman, ce dernier n’a rien fait pour clarifier les choses.

« Vous pouvez analyser tout ça sous tous les angles, mais qu’est-ce que ça va changer? », a demandé Swayman.

Ce dernier ne devrait pas obtenir le départ dans le match d’ouverture de la saison des Bruins mardi contre les Panthers de la Floride (19 h HE; TVAS, SN, ESPN, ESPN+). Ce sera plutôt Joonas Korpisalo devant le filet, alors que Swayman va tenter de rattraper le temps perdu, après avoir raté tout le camp d’entraînement.

Swayman ne s’est toutefois pas tourné les pouces.

Le gardien s’est entraîné avec l’équipe de l’Université de Boston, dirigée par l’ancien entraîneur adjoint des Bruins Jay Pandolfo. Il a affirmé qu’il en doit une aux Terriers pour lui avoir permis de garder le rythme à l’approche de la saison.

« Je suis un Black Bear (de l’Université du Maine) au fond du cœur », a lancé Swayman, faisant référence à son équipe dans les rangs universitaires. « Mais je n’y serais pas arrivé sans [l’Université de Boston]. […] J’étais là chaque jour à partir du début du camp d’entraînement. Ils m’ont permis de me couper du monde extérieur. »

Le monde extérieur, toutefois, n’arrêtait pas de parler de lui.

Il y a six jours, Neely s’est assis devant les médias au TD Garden et il a prononcé des mots qui ont fait le tour de la planète hockey : « Je ne veux pas entrer dans les détails de ses demandes, mais je sais que j’aurais 64 millions de raisons qui me pousseraient à jouer en ce moment si j’étais à sa place »

Ce soir-là, Gross avait répliqué dans une déclaration : « Lors de la conférence de presse d’aujourd’hui, on a fait référence à 64 millions $. C’est la première fois que ce nombre est mentionné dans nos négociations. Avant la conférence de presse, aucune offre ayant été faite n’a atteint ce montant. »

Gross avait ajouté que c’était injuste envers Swayman et que les deux camps allaient prendre quelques jours pour déterminer la meilleure façon de procéder pour la suite.

Moins d’une semaine plus tard, le contrat était signé.

« Pour moi, ça prouve que les deux camps voulaient en arriver à une entente », a souligné le directeur général Don Sweeney, quand on l’a questionné à propos des deux parties qui se renvoyaient la balle. « Ultimement, nous y sommes parvenus. »

Ce n’est pas la première fois que les Bruins ont des négociations difficiles avec un joueur. Ils ont vu Charlie McAvoy, David Pastrnak et Brandon Carlo rater des portions de camp d’entraînement avant de signer un contrat. Cela dit, aucun d’entre eux n’a raté un camp au complet comme Swayman.

« J’ai souvent répété que chaque contrat vient avec son propre échéancier, a mentionné Sweeney. Il y a des hauts et des bas. Tu espères que ce soit un long fleuve tranquille, mais ça ne fonctionne pas toujours de cette façon.

« Tu dois être respectueux et écouter. Ça fait partie de tout le processus de négociations. Tu dois accepter d’écouter ce qui est important pour l’autre camp. »

Les deux parties souhaitaient le contrat le plus long possible, Swayman affirmant : « Je savais que mon cœur était à Boston et que moi et l’équipe allions faire tout en notre possible pour que je sois un membre des Bruins durant toute ma carrière. »

Swayman, qui a dit ressentir énormément de soutien de la part des partisans et de la ville, adore jouer pour les Bruins. Il aime les projecteurs et la compétition intense. Il aime pouvoir rivaliser pour la Coupe Stanley, avec une place pratiquement garantie en séries éliminatoires.

Quant aux Bruins, ils n’ont eu d’autre choix que de mettre tous leurs œufs dans le même panier avec Swayman. Ils ont échangé son ancien partenaire devant le filet, Linus Ullmark, aux Sénateurs d’Ottawa en juin dernier. Ils n’avaient pas vraiment de plan B.

Il avait besoin d’eux. Ils avaient besoin de lui.

« Je suis juste tellement heureux d’être un membre des Bruins de Boston, a conclu Swayman. J’ai appris de tout ce processus, mais c’est derrière moi maintenant. Tout ce que je souhaite, c’est être un joueur des Bruins. Je pourrai l’être pendant huit ans et m’imposer comme un leader et un véritable citoyen de cette ville, et c’est tout ce qui compte.

« Je ne pourrais pas être plus heureux. »

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