Montgomery_Letourneau_2024Draft

BOSTON – S’il y a un aspect difficile à nier à propos de Dean Letourneau, c’est sa taille. Le centre de 18 ans, sélectionné par les Bruins de Boston au 25e rang du repêchage 2024, mesure 6 pieds 7 pouces, ce qui crée un contraste avec son visage d’adolescent. 

Un contraste également avec la description faite sur sa façon de jouer sur la glace.

« Notre message à Dean au cours des deux dernières années […] était d’apprendre à jouer plus gros », a mentionné David Manning, son entraîneur à St. Andrew’s College, une école préparatoire en Ontario. « Il joue plutôt comme le font les petits joueurs, sauf qu’il mesurait 6 pi 4 po, puis 6 pi 5 po, et maintenant 6 pi 7 po. 

« Sa façon de générer de l’attaque et ses mouvements ressemblaient à ceux des petits joueurs. Il tentait d’utiliser sa portée et de récupérer des rondelles dans les pieds de l’adversaire, et il jouait offensivement en faisant face aux défenseurs. Les joueurs plus imposants ont tendance à être à l’aise quand les défenseurs sont dans leurs dos, quand ils sentent la pression et qu’ils peuvent faire de bons jeux le long des rampes. Ce sont toutes des facettes en cours d'apprentissage pour Dean. »

En ce sens, Letourneau a eu de la chance. Comme l’attaquant Will Smith a décidé de quitter Boston College pour signer un contrat de recrue de trois ans avec les Sharks de San Jose le 28 mai, un poste s’est libéré pour Letourneau. Non seulement il va pouvoir se mesurer aux meilleurs de la NCAA, mais il évoluera tout près de l’organisation des Bruins, après avoir mené St. Andrew’s avec 127 points (61 buts, 66 passes) en 56 matchs la saison dernière. 

« Il est difficile à manquer avec cette taille, a lancé le coordinateur du développement des joueurs des Bruins, Adam McQuaid. On remarque son calme autour du filet. Il est fluide et a de bonnes mains. Il est imposant (210 livres). Mais quand on le regarde, on voit qu’il est encore très jeune. […] J’ai hâte de voir quel niveau il pourra atteindre. » 

McQuaid va épier les faits et gestes de Letourneau alors que l'attaquant fera le saut dans la NCAA – un gros saut par rapport à l’école préparatoire. 

« Il va évidemment devoir devenir plus fort physiquement, a dit Manning. Il doit ajouter du muscle à sa charpente. Être aussi grand est un inconvénient quand tu n’es pas aussi fort que tu devrais l’être. Il est longiligne et il a une énorme portée. Parfois, ça le place hors d’équilibre quand il n’est pas assez fort contre certains adversaires. 

« Je pense que ça va être le plus gros ajustement pour lui; apprendre à jouer physique contre des opposants plus gros et plus forts. »

Ça va prendre un certain temps. 

Mais Letourneau en a du temps. Les Bruins n’ont aucun intérêt à presser un joueur qui est constamment comparé au centre des Sabres de Buffalo Tage Thompson, qui a lui-même connu une éclosion tardive. Manning voit les ressemblances au niveau du maniement de la rondelle, du gabarit, des habiletés de base. 

« Il possède tous les atouts », a dit Manning. 

Thompson a passé deux ans à l’Université du Connecticut. Selon Manning, Letourneau devrait passer au minimum le même temps à Boston College. Pour lui, deux ans de hockey dans les rangs universitaires américains, ça représente la base. 

Mais ensuite? Il pourrait ne pas y avoir de limite. 

« Je pense que tout le monde voit l’énorme potentiel, car tu as ce gros et grand joueur qui n’a même pas encore joué en se servant de son gabarit, a dit Manning. Quand il va apprendre à faire cela – et je pense qu’ils finissent tous par le faire parce qu’ils réalisent que c’est un avantage – il va bénéficier d’un potentiel presque illimité. » 

Comme Letourneau l’a mentionné au camp de développement des Bruins la semaine dernière : « Le rêve ne fait que commencer. Je dois continuer à travailler chaque jour afin qu’il se réalise pour vrai. »

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