BOSTON – Jim Montgomery a le sentiment qu’il y a quelque chose de différent dans le vestiaire des Bruins de Boston à l’aube du premier match des séries éliminatoires de la Coupe Stanley face aux Maple Leafs de Toronto.
Sa troupe n’a pas peut-être pas remporté le trophée des Présidents en connaissant la meilleure saison régulière de l’histoire de la LNH, comme ce fut le cas l’an dernier, mais le pilote montréalais a l’impression que son groupe est mieux préparé pour ce qui s’en vient.
« Je pense que nos joueurs sont plus dans le moment présent cette année », a-t-il laissé tomber dans la salle de conférence du centre d’entraînement des Bruins, vendredi.
On se souviendra que les Bruins s’étaient fait surprendre en sept matchs par les Panthers de la Floride au premier tour après avoir bousillé une avance de 3-1 dans la série. Ils avaient amorcé le tournoi printanier en tant que favoris et plusieurs s’attendaient à les voir voguer vers la Coupe Stanley.
C’était aussi le sentiment qui habitait le vestiaire avant même la première mise au jeu.
« Nous avons amorcé ces séries en pensant que nous allions avoir un très long printemps, s’est souvenu l’attaquant Trent Frederic. Ç’a finalement été assez court. On sait maintenant que tout peut se terminer rapidement. Chaque jour est un cadeau et on doit se concentrer sur ce que nous avons à accomplir. »
Cette fois, les Bruins ont connu une saison relativement remplie de succès (47-20-15), mais ils ont aussi connu des moments plus difficiles. Ils seront peut-être mieux outillés pour répondre à l’adversité lorsqu’elle se présentera. Parce qu’il y en aura à un moment ou à un autre.
« Il n’y a aucun doute que nous avons eu à surmonter plus d’obstacles cette saison, a observé le défenseur Charlie McAvoy. Ç’a été différent. Quand tu établis des records comme nous l’avons fait, c’est clair qu’il n’y a pas eu beaucoup de moments difficiles à traverser. Ça n’a pas été le cas, cette année.
« Ç’a été une bonne saison, mais nous avons eu notre lot de défis. […] La saison a été différente. Nous formons un groupe différent et les attentes sont différentes. »
L’attention aux détails et l’exécution sont au cœur du message de Montgomery. Même après 82 matchs et d’innombrables séances d’entraînement, l’entraîneur a passé l’avant-midi à s’époumoner sur la glace. On l’a entendu répéter le mot « exécution » au moins une dizaine de fois.
Il a même interrompu quelques exercices pour s’assurer que tout était fait exactement comme il le voulait, notamment lorsque les éléments du jeu de puissance étaient à l’œuvre.
« La mentalité change à l’interne, a-t-il poursuivi. Il y a plus d’urgence dans ce que nous faisons. Les entraînements des deux derniers jours en sont une belle preuve. Le deuxième et le troisième effort venaient naturellement. Tout le monde joue dans la LNH pour disputer ces matchs. L’excitation est à son comble. »
Déjà des cachettes
Avec l’excitation des séries vient aussi l’inévitable flou sur la composition des formations.
Il a été impossible de savoir qui de Jeremy Swayman ou de Linus Ullmark allait être devant le filet pour le premier duel contre les Leafs. Les deux gardiens se sont partagé la tâche en alternance pendant toute la saison, et Montgomery a refusé d’ouvrir son jeu.
L’entraîneur avait même ouvert la porte à un système d’alternance en séries, il y a quelques semaines. Encore là, pas moyen de connaître ses intentions.
« Nous avons fait notre choix, mais je ne le partagerai pas avec vous, a-t-il commenté. Nous avons deux bons gardiens et notre groupe est à l’aise avec l'un ou l’autre. Leur rendement va dicter la façon dont nous allons gérer la situation au fil de la série. »