Veronneau-badge-Lepage

BELLEVILLE, Ontario - Si les reconstructions ont habituellement pour effet de rebuter les joueurs autonomes et de faire fuir les vétérans en quête de victoires, c'est exactement celle en cours à Ottawa qui a incité l'attaquant Max Veronneau à s'entendre avec les Sénateurs en mars dernier.

Il y avait aussi bien sûr l'attrait de jouer à la maison - Veronneau est originaire de la capitale fédérale - mais c'est surtout la possibilité d'accéder à la LNH le plus rapidement possible qui a séduit l'un des joueurs les plus convoités sur le marché des joueurs autonomes issus des universités américaines.
À LIRE AUSSI : Recrues : Meilleure rentrée, même résultat pour le CH | Sénateurs : Brannstrom, la pierre d'assise de la reconstruction | Sénateurs : Maxence Guénette regarde vers l'avant
Un bref coup d'œil à la formation ottavienne permet en effet de constater qu'il y a des postes disponibles à toutes les positions.
« J'ai 23 ans, donc c'est quand même un peu vieux pour disputer ma première saison (dans la LNH) », a expliqué en français celui qui a disputé les quatre dernières saisons à l'Université Princeton.
« Je pensais que ce serait intéressant de jouer le plus vite possible. J'ai beaucoup parlé avec le directeur général Pierre Dorion et il m'avait dit que c'était le moment idéal pour les jeunes à Ottawa. Je voulais faire partie de ça parce que je crois qu'on formera une très bonne équipe d'ici cinq ans. »
Dorion ne mentait pas. Veronneau voyait son parcours universitaire prendre fin le 9 mars, il signait son contrat avec les Sénateurs le 12 et affrontait les éventuels champions de la Coupe Stanley, les Blues de St. Louis, au Centre Canadian Tire, deux jours plus tard.
Le patineur de six pieds et 190 livres a disputé les 12 dernières rencontres de la saison régulière, récoltant au passage deux buts et deux mentions d'aide. Tout ça, quelques semaines après avoir obtenu son diplôme en génie mécanique de Princeton.
Difficile d'enchaîner les étapes à un rythme plus effréné.

TBL@OTT : Veronneau trouve le trou et marque

« C'est pas mal incroyable, a-t-il poursuivi avec le sourire. C'est un peu bizarre parce que les quatre dernières années ont passé tellement vite. Je ne réalise pas encore que j'ai obtenu mon diplôme. C'était pas mal difficile. Heureusement, j'avais deux coéquipiers dans le même programme et on a survécu.
« J'espère que le hockey fonctionne pour les dix prochaines années, mais si ça ne tourne pas comme je le souhaite, j'ai toujours un diplôme. »
C'était en fait son objectif principal. Il avait décidé d'aller à Princeton principalement pour les études en espérant que sa carrière au hockey débouche sur quelque chose. Veronneau est l'un de ces joueurs qui se développent sur le tard et qui méritent une attention particulière, une fois dans la jeune vingtaine.
Finalement, sa volonté d'étudier lui aura permis d'atteindre la LNH.
« Ça m'a appris à développer mes habitudes de travail, a-t-il commenté. Je prends ce que je fais au hockey et je le transpose à l'école, et vice-versa. […] Je n'étais pas considéré comme un grand espoir quand j'étais jeune. Je me disais que c'était tant mieux si ça finissait par fonctionner. Le résultat est pas mal bon (rires). »
Page blanche
Maintenant qu'il a atteint la LNH et qu'il sait ce que ça prend pour y jouer, il doit y rester. Veronneau écoulera cette saison la deuxième et dernière année de son contrat, ce qui ne lui laisse pas trop de temps pour démontrer ce qu'il sait faire à ce niveau.
Malgré la bonne impression qu'il a laissée l'an dernier, c'est un peu comme s'il devait repartir les compteurs à zéro, étant donné la nomination de D.J. Smith comme entraîneur-chef au cours de l'été.
« Avec un nouvel entraîneur, il faut prouver qu'on a notre place dans l'équipe, a-t-il fait remarquer. Il y a beaucoup de bons jeunes joueurs ici. J'ai eu de bonnes discussions avec Smith. Il m'a simplement dit que ça allait fonctionner si je travaillais fort. »
Après quatre ans d'études en génie mécanique, Veronneau n'a pas besoin de se le faire rappeler.