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EDMONTON - L'Avalanche du Colorado commence à sentir l'odeur de la grande finale.
Malgré un début de match pour le moins corsé et de coriaces Oilers d'Edmonton, qui se sont accrochés jusqu'à la toute fin, la troupe de Jared Bednar a trouvé une façon de signer une victoire de 4-2 pour prendre une confortable avance de 3-0 en finale de l'Association de l'Ouest, samedi.

Elle est désormais à un petit gain d'accéder à la finale de la Coupe Stanley pour la première fois depuis leur dernière conquête, en 2001. Elle pourra en finir dès lundi, alors que le quatrième match sera disputé au Rogers Place d'Edmonton.
Tout ça, gracieuseté de J.T. Compher. L'attaquant a inscrit le but qui a fait la différence avec 7:18 à faire au match quand il s'est échappé en sortant du banc des pénalités avant de battre Mike Smith entre les jambières.
« Il est incroyable, l'a encensé Nathan MacKinnon. Nous aurons besoin qu'il fasse la différence comme il l'a fait ce soir. Et ça ne veut pas dire nécessairement de marquer des buts. Il a été bon dans toutes les facettes. C'est bien de le voir connaître du succès offensivement, mais il est très utile dans plusieurs aspects. »
Quelques instants avant ce but coup de poing, le tir d'Evan Bouchard avait terminé sa course sur le poteau à la droite de Pavel Francouz, et Ryan McLeod venait à peine d'enflammer l'amphithéâtre avec le but égalisateur. Compher a mis un terme à la fête abruptement.
« C'est une question de pouces, a commenté Connor McDavid. On l'a vu sur cette séquence. Un pouce de l'autre côté, et le tir de Bouchard se retrouve dans le filet. Nous aurions pris l'avance 3-2 et nous aurions eu une conversation bien différente. Ce n'est pas l'idéal, mais la série n'est pas terminée. »
Valeri Nichushkin a inscrit les deux premiers buts de l'Avalanche - un en fin de première période, et l'autre en début de deuxième - pour installer le doute qui ne semble jamais rôder bien loin dans la tête des Oilers. Mikko Rantanen a quant à lui fermé les livres avec un but dans un filet désert.
McDavid a donné le ton à la soirée en marquant après seulement 38 secondes, et McLeod a créé l'égalité à 7:34 de la troisième, alors que l'espoir s'amenuisait peu à peu au pays du pétrole.
Les Oilers avaient pourtant pris le contrôle du match dans les premières minutes. Vingt-huit secondes après le but du capitaine, ils ont dû écouler un désavantage numérique de cinq minutes quand Evander Kane a été chassé pour avoir donné de la bande contre Nazem Kadri.
Smith a repoussé pas moins de neuf lancers pendant ces longues minutes, et les partisans ont célébré chacun d'eux comme si leurs favoris venaient de marquer. À ce moment, les ouailles de Jay Woodcroft avaient le vent dans les voiles.
« Cette séquence nous a vraiment procuré un boost, a observé Woodcroft. C'est évident que nous aurions préféré ne pas avoir à défendre pendant cinq minutes, mais nous avons bien géré ça. Notre unité de désavantage numérique a été fantastique ce soir. »

L'Avalanche à une victoire de la grande finale

Mais comme c'est souvent le cas des bonnes équipes, l'Avalanche a joué de chance pour reprendre le contrôle. Nichushkin a inscrit son premier du match quand sa passe a dévié sur le bâton de Darnell Nurse, puis derrière Smith avec moins de quatre minutes à faire en première.
L'attaquant russe a remis ça au retour du vestiaire. Son tir des cercles a touché la jambière de Bouchard pour se frayer un chemin jusqu'au fond du filet. À partir de là, l'Avalanche a joué du hockey impeccable, limitant au maximum les chances de marquer des locaux.
McLeod a d'ailleurs choisi la simplicité sur son but, et ç'a rapporté. L'attaquant de 22 ans a décoché un tir précis du côté de la mitaine de Francouz en traversant la ligne bleue pour amasser son troisième des séries. On croyait alors se diriger vers la prolongation, mais Compher en a décidé autrement.
Le gardien tchèque de l'Avalanche a terminé la rencontre avec 27 arrêts, tandis que Smith a repoussé 39 lancers devant la cage des Oilers.
Sans Kadri
La profondeur de l'Avalanche a de nouveau été mise à l'épreuve dans ce match, et elle le sera pour le reste de la série. Kadri a dû quitter la rencontre après avoir été frappé solidement par Kane et Bednar a confirmé qu'il serait tenu à l'écart jusqu'à la prochaine ronde - si son équipe s'y rend.
« J'étais sur le banc et j'ai eu des frissons dans le dos, a commenté Landeskog. On apprend à un jeune âge de ne pas faire ça, surtout à cette distance de la rampe. C'est un jeu dangereux, je ne sais pas quoi dire de plus. Je suis certain que la Ligue va analyser la situation. »
« Je me repliais et la rondelle s'est retrouvée dans le coin, s'est justifié Kane. Je sais qu'il aime changer le jeu de côté, alors j'ai tenté de le déstabiliser. C'est tout ce que j'ai fait. Malheureusement, il est mal tombé et il s'est blessé à la main. C'est un jeu malheureux. »
D'un point de vue plus positif, c'est Compher qui a pris la place de Kadri entre Artturi Lehkonen et Rantanen sur le deuxième trio. On connaît la suite. Comme quoi, il est difficile de trouver une faiblesse chez l'Avalanche.
Il sera intéressant de voir comment les Oilers se relèveront de ce nouvel affront.